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Paname Rebirth : La volonté de supporter 

Depuis le retour des ultras du CUP en tribune Auteuil, le Parc des Princes retrouve peu à peu son ambiance de ses  folles années de gloire. Néanmoins, les directives du club vis-à-vis de la tribune Boulogne sont plus dures quant au retour des groupes organisés. Cela n’a pas empêché, à l’initiative de fervents amoureux du club de la capitale, d’engager des discussions et de créer un collectif soucieux de clamer son amour pour le stade de la Porte de Saint-Cloud et le Paris Saint-Germain. Focus sur le groupe « Paname Rebirth ».

 

Comment est né le groupe ?

« La naissance du groupe part d’une histoire simple. Le groupe est né il y a un an, en tribune. À l’origine, aucun de nos membres ne se connaissaient. C’est simplement l’envie de chanter et de supporter le club qui nous a réuni en tribune. Chacun d’entre nous avait été habitué aux grosses ambiances du Parc ou des parcages, et aucun n’avait l’intention de rester sagement assis à sa place avec du pop-corn comme au cinéma, alors qu’on se trouvait en virage. »

« On a démarré à 3 en août 2018… puis 5… puis 8 début septembre 2018. Et puisqu’on souhaitait être plus nombreux, il nous a semblé logique de passer une annonce sur les réseaux sociaux, pour indiquer où nous nous trouvions si des supporters voulaient nous rejoindre. Partant de là, il nous fallait créer des comptes sur les réseaux sociaux, ce qui impliquait de trouver un nom de groupe. Puis, au fil des matchs, voyant que cet appel prenait, on a décidé de demander du matériel au club pour animer la tribune basse et regrouper plus de monde. De là, on nous a fait comprendre que nous devions monter une association pour avoir plus de chances de voir cette demande aboutir. Avec le recul, on voulait simplement chanter et encourager notre club. Et par la force des choses, en voulant constamment avoir un peu plus, on en est arrivé à créer et structurer un groupe. »

Pourquoi la tribune Boulogne ?

« Quant à Boulogne, il y a une part de hasard là-dedans. L’ensemble des membres fondateurs du groupe étaient abonnés en tribune Boulogne basse la saison dernière. Certains d’entre nous avaient l’habitude de fréquenter le Parc des Princes en tant qu’abonné ces dernières années. D’autres avaient l’habitude de venir assister à quelques matchs par saison aux quatre coins du Parc des Princes et, en décidant de s’abonner pour la première fois pour la saison 2018 / 2019, ont atterri là car il s’agissait des abonnements les plus accessibles financièrement… Tout ce mélange, allié à de la bonne volonté, nous a amené à commencer l’aventure en Boulogne bas. Dans l’idéal, on souhaite poursuivre à cet emplacement. Mais on est ouvert au compromis, si tant est que le club nous fasse une proposition. »

L’effectif actuel de votre groupe ?

« Nous sommes quasiment 70. Nous sommes sélectifs et très stricts concernant les membres que l’on intègre au groupe. Nous ne voulons aucun discours politique ou religieux au sein du groupe. Ce qui nous rassemble, c’est le Paris Saint-Germain. Dans notre charte interne, nous demandons ainsi à tous nos membres de respecter cette ligne apolitique ; mais également de respecter le club et ses employés, ainsi que l’ensemble des groupes de supporters liés au club. Pour s’assurer que ces impératifs sont bien suivis par tous nos membres, nous n’hésitons pas à exclure les personnes que nous jugeons déviantes à nos principes. »

Comment adhérer au groupe ?

« L’adhésion se fait simplement par le biais d’une cotisation annuelle de 20 euros, qui donne notamment accès au matériel du groupe. Plus que l’aspect financier, c’est surtout la motivation de chacun de nos membres qui est importante aujourd’hui. C’est avec chacun d’entre nous que le groupe parviendra à atteindre ses objectifs. Autre point important : tous les supporters sont les bienvenus à condition d’avoir 18 ans. »

Le financement du groupe ?

« On ne fait rien d’original. On utilise sans doute les mêmes recettes que la plupart des autres groupes de supporters. On ne dispose pas d’un mécène ou autre. Ce sont tout simplement les membres qui font avancer et vivre le groupe. »

Les objectifs ?

« À court terme, c’est d’obtenir le droit de se réunir en tribune. Un droit dont nous disposions la saison dernière, comme l’ensemble des groupes de Boulogne, mais que nous avons été les seuls à perdre durant l’intersaison. On a pourtant répété à maintes reprises au club que nous étions prêts à faire des concessions (passer en tribune Boulogne haute, obtenir un quota de places restreints pour 30 ou 35 personnes, faire un match test…). On est allé jusqu’à changer de logo durant l’intersaison… Ce qui a impliqué de se débarrasser des stocks de matériel comportant l’ancien logo – jugé trop agressif par le club – et de passer de nouvelles commandes avec le nouveau logo. Donc de tout recommencer à zéro. »

« Le seul retour jusqu’à maintenant, c’est qu’on ne fait pas partie des plans de tribune du club. Concrètement, jusqu’à présent cette saison, on a juste le droit de payer nos places et abonnements, et surtout de se taire en tribune. On nous a enlevé le droit de nous réunir, sans que cela soit une sanction en conséquence d’une faute qui nous serait imputable. Juste parce qu’il s’agit d’une nouvelle politique voulue par le club. D’ailleurs, il n’y a pas que nous qui sommes touchés. Sur Twitter ou Facebook, il y a énormément d’abonnés affiliés à aucun groupe qui se plaignent après les matchs de ne plus pouvoir choisir leur place en arrivant dans la tribune, comme ce fut le cas jusqu’à la saison dernière. » 

« L’ensemble de ces directives prises par le club, peut constituer un véritable frein pour ces groupes de supporters prêts à donner de leur temps personnel pour continuer de faire vivre leur club de cœur. Ce refus formulé par le PSG n’est pas le premier, à l’image des méfiances répétées à l’égard du groupe « Block Parisii » déjà présents au sein de la tribune Boulogne. La ligne directrice de la politique du Paris Saint-Germain reste gangrénée par l’idée d’affrontement possible entre représentants des tribunes se trouvant dans les virages, le tout sur fond d’appartenance politique ou plus personnel. Toutefois, à l’image de l’organisation du collectif « Paname Rebirth », les relations devraient tendre vers l’apaisement. Tout cela dans le but de raviver comme il se doit l’historique tribune basée à Boulogne. »

« Concernant le long terme, on a plusieurs idées en tête. On envisage notamment de faire nos premiers déplacements en groupe prochainement. Pour les autres objectifs, nous attendons d’abord de voir de quelle manière évoluent nos demandes auprès du club avant d’envisager la suite. »

Vos relations avec les autres groupes et le CUP ?

« Elles sont amicales avec le Block. On échange régulièrement, plusieurs fois par semaine entre nous.
Avec le CUP, on aspire à les rencontrer bientôt pour nous présenter à eux, leur exposer notre projet, la raison de la création de notre groupe. »

 

Merci à « Paname Rebirth » pour toutes leurs réponses et leur transparence quant à la structure de leur groupe. Par des initiatives telle que la leur, la tribune Boulogne pourra renaître de ses cendres afin de s’inscrire dans la longue reconquête du Parc des Princes.

Crédit photo : Paname Rebirth via twitter

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