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Thomas Tuchel : une saison en demi-teinte

La saison 2018-2019 s’est officiellement refermée vendredi dernier avec une nouvelle défaite à Reims (1-3). Si elle avait très bien commencé pour Thomas Tuchel, les choses se sont sérieusement compliquée au fil du temps. Retour sur la première année mitigée de l’entraîneur allemand.   

Des débuts presque parfaits

Dès son arrivée à Paris, Thomas Tuchel fait taire les sceptiques. Grâce à sa communication et sa proximité avec ses joueurs et son staff, mais surtout à ses débuts parfaits en Ligue 1, l’Allemand bluffe son monde. Le PSG écrase tout sur son passage et enchaîne 14 victoires d’affilée. À la trêve, les coéquipiers de Thiago Silva sont invaincus et comptent 13 points d’avance sur Lille avec deux matches en moins. Le club de la capitale affole les compteurs lors de la phase aller : 50 buts marqués, 10 encaissés en seulement 17 matches. Les débuts de l’ex entraîneur de Dortmund en Ligue des Champions sont plus compliqués. Avec 5 points pris sur 12 possibles à l’aube de la cinquième journée de la phase de groupe, les Parisiens sont dos au mur avant de recevoir Liverpool. Les Franciliens sortent le grand jeu, notamment grâce au plan de jeu de Tuchel, et dominent les Reds pour prendre la tête du groupe. Tout le monde se souvient de ce 28 novembre, de ses joies, cette communion avec le public. On se dit que quelque chose est en train de se passer… La victoire facile à Belgrade lors de la dernière journée confirme les progressions dans le jeu des joueurs. Paris termine en tête du groupe de la mort.   

Tout au long de cette première partie de saison, le natif de Krumbach va faire ses preuves sur le plan tactique. Sa capacité à changer le cours des matches avec ses changements de systèmes et à s’adapter aux adversaires fascine. 3-5-2, 4-3-3 ou 4-4-2, le coach montre son côté  de tacticien. Sa plus grande trouvaille va être de repositionner Marquinhos devant la défense. Après une première tentative infructueuse à Anfield, peu de personnes misaient sur le Brésilien pour ce poste. Mais le vice capitaine va largement donner raison à son entraîneur. S’il a montré sa proximité envers ses joueurs, l’Allemand ne manque pas d’autorité et ne laisse rien passer. En témoigne le classico face à l’OM et la mise sur le banc de Kylian Mbappé et Adrien Rabiot après leur retard à la causerie. En plus de ses premiers mois quasi parfaits sur le terrain, le Bavarois est parfait dans la communication. Souriant, respectueux et maîtrisant le français, il charme le monde du football national. Le doute n’est plus permis pour les observateurs, les Qataris ont eu raison de nommer Tuchel à la tête du PSG.     

Des tensions apparaissent

Si le premier couac de la saison intervient dès la reprise avec une élimination précoce en Coupe de Ligue face à Guingamp (1-2), c’est dans les coulisses que les choses se gâtent. Les relations entre Thomas Tuchel et Antero Henrique ne sont pas au beau fixe. Les deux hommes se mettent des bâtons dans les roues lors du mercato hivernal, comme en témoigne le dossier Luciano Acosta. Le directeur sportif était tout proche de faire signer le milieu offensif de DC United avant que le coach ne mette son veto. Dès lors, l’Allemand va s’en prendre implicitement au Portugais. Notamment fin janvier lorsqu’il attend toujours son milieu de terrain tant attendu, alors que le Lusitanien a mis à l’écart Rabiot et a fait venir Lassana Diarra un an plus tôt. Ayant un besoin fondamental d’un milieu pour la suite de la suite de la saison, les deux hommes se mettront malgré tout d’accord sur Paredes. Entre temps, Neymar s’est de nouveau blessé et sera absent trois mois, au moment où le club a le plus besoin de lui. Un air de déjà vu…

Manchester, le début de la fin

Neymar donc, mais aussi Cavani et Verratti vont rapidement rejoindre l’infirmerie. Les saisons se suivent et se ressemblent dans la capitale. Une fois de plus, Paris ne sera pas au complet pour les huitièmes de finale de la LDC. Pas à 100 %, l’Italien tiendra finalement sa place à Old Trafford. Alors que les spécialistes et la majorité des supporteurs craignaient pour les Parisiens, ces derniers vont sortir le match le plus abouti de la saison (2-0). En dépit des tensions au sein du club et des blessés majeurs, le PSG reste performant et semble se diriger vers les quarts de finale. C’était sans compter sur notre club. Contre toute attente, les Franciliens échouent une nouvelle fois à ce stade face à un Manchester United pourtant privé de nombreux titulaires. Si Tuchel plaide pour l’ « accident », la fin de la saison va vite lui faire comprendre que cette humiliation était tout sauf un accident. A-t-il trop fait confiance à ses joueurs en omettant l’aspect mental de ses poulains ? Certainement. Comment peut-on leur laisser l’après-midi libre avant de se rendre chacun au stade par leur propre moyen pour un événement aussi important ? Les joueurs méconnaissables, le nombre de blessés qui oblige le club à se présenter avec 15 joueurs sur la feuille de match, Tuchel qui n’est plus le même lors des conférences. Rien ne sera plus pareil après ce 6 mars. Preuve en est en Ligue 1, où les Parisiens vont encaisser 20 buts en 12 matches, pour 16 points perdus ! Contre 8 buts en 9 rencontres et 3 points perdus avant Manchester.  

Un seul objectif pour le club : la finale de la Coupe de France. Mais vu les dernières semaines, la rencontre face à Rennes ne pouvait se dérouler autrement. Avec une nouvelle déconvenue. Après avoir mené 2-0, Paris s’incline aux tirs aux buts et offre aux Bretons leur premier trophée depuis 48 ans. Cette défaite passe très mal. Si l’objectif principal du début de saison reste la Ligue des champions, les deux coupes nationales deviennent vitales après l’élimination européenne.             

Quid de Tuchel ?

Beaucoup se demandent alors si Thomas Tuchel doit quitter son poste ? Même s’il n’a pas rempli les objectifs du début de saison, l’Allemand doit continuer son aventure dans la capitale. Tout d’abord, si le club aspire à bien figurer sur la scène européenne, il lui faut de la stabilité et ne pas repartir de zéro chaque saison. Ceux qui militent pour son départ, et qui ont vite retourné leur veste, vont dire que c’est la pire saison depuis l’ère qatarie. Que sur le plan comptable, Paris n’avait pas fait pire depuis 2013 sous Ancelotti. Mais quel coach avant lui a eu des conditions aussi chaotiques ? Effectif incomplet, blessures, fragilité du passé. Sans parler du contexte de fin de cycle de plusieurs joueurs. Chose primordiale, Tuchel a le soutien des joueurs importants de son effectif. Alors oui, l’entraîneur allemand a sa part de responsabilité dans la mauvaise fin de saison du club, il n’est pas question ici de le dédouaner. Mais avec un meilleur effectif, et au complet, je suis certain que notre avenir sera meilleur.

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