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Thomas Tuchel, l’homme de la situation ?

Dans un passé plutôt récent, il y a un an, Thomas Tuchel faisait l’unanimité ou presque, partant du principe qu’il est impossible de plaire à tout le monde. Les débuts de l’ancien coach du Borussia Dortmund au PSG, et surtout les résultats de son équipe de août à décembre, avaient conforté les dirigeants parisiens dans leur choix. Aujourd’hui, après les échecs que l’on connaît et qui ne sont pas que de sa responsabilité, la réalité est criante : Thomas Tuchel n’est plus le même, sa cote d’entraîneur du Paris Saint-Germain est en chute libre, tout comme sa faculté à innover pour inverser le cours d’un match ou fédérer l’ambiance au sein de son vestiaire. D’où ce questionnement sur l’avenir du coach parisien.

En perdition ?

Elle est bien loin l’image de Thomas Tuchel en pleine conférence de presse, en août dernier après avoir décroché non pas la lune, mais le 6ème trophée des Champions de l’histoire du PSG. Retour sur images : la prise de parole du coach parisien est écourtée par ses joueurs qui viennent l’interrompre et le rafraîchir, comme pour montrer l’ambiance euphorique naissante au sein du groupe depuis l’arrivée du technicien allemand. Ce jour-là Thomas Tuchel est tellement heureux qu’il se soumettra aux voeux de ses joueurs, et entonne la chanson à succès de Pharell Williams, « Happy ».

Un an plus tard, tout a changé. Des joueurs ont fugué, d’autres sont sans arrêts blessé, des têtes ont sauté, l’effectif et le staff ont été remaniés en conséquence. Thomas Tuchel, confirmé dans ses fonctions par le nouveau patron du secteur sportif Leonardo, n’a d’ailleurs pas caché sa satisfaction devant le recrutement judicieux orchestré par le directeur sportif brésilien. Ses voeux à lui aussi, ont donc été exaucés.

Mais, la dynamique impulsée par Thomas Tuchel il y a un an, brisée par la déroute en ligue des Champions au printemps, semble être d’une autre époque. Même après une fin de saison à un seul titre, marquée par une série de défaites improbables et des attitudes peu professionnelles, on pensait que le technicien allemand allait redescendre en salle des machines, et relancer le rêve parisien. Aujourd’hui, à moins d’un mois du retour sur la scène européenne, il n’est pas question de tout remettre en cause, loin de là. Pour autant, une chose est certaine et très visible, Thomas Tuchel n’a jamais paru aussi fébrile dans tout ce qu’il dit, et dans tout ce qu’il fait.

Trop de pressions ?

Difficile d’affirmer que Thomas Tuchel ne saurait supporter la pression du contexte et de l’état-major parisien. Même si l’environnement et l’attente sont à l’opposé de ce qu’il a connu à Dortmund, le coach allemand n’est pas dupe et savait à quoi s’attendre en débarquant dans la capitale. Seulement voilà, Leonardo est arrivé, et ce n’est pas rien. Tuchel voulait renforcer en priorité le secteur du milieu de terrain autour de Marco Verratti. Leo a entendu, Sarabia, Herrera, puis Gueye sont arrivés. L’entraîneur parisien souhaitait également étoffer ses choix en défense centrale, et Diallo était une de ses priorités. Mais c’est peu finalement, trop peu, et le faible niveau de jeu constaté durant les matches de préparation était annonciateur de turbulences plus importantes. La victoire face à Rennes au trophée des Champions pour clôturer la tournée en Chine, et celle face à Nîmes en ouverture du championnat ont été trompeuses. Le PSG ronronne plus que jamais depuis un an, et Thomas Tuchel ne chante plus en conférence de presse, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.

Ce qu’on lui demande, ce sont à la fois des résultats, mais aussi et surtout d’apporter des solutions à son équipe lorsque celle-ci en a besoin. Tout cela, Thomas Tuchel a su le faire pendant des mois, et le plus surprenant aujourd’hui, bien au delà de la première défaite en championnat subie à Rennes, c’est de constater le manque d’impact du coach parisien dans ces choix tactiques et ses décisions pour faire évoluer son équipe en plein match. Dimanche soir dernier, au Roazhon Park, ce constat était flagrant. Ni le choix du placement de Marquinhos durant tout le match, ni les remplacements effectués en seconde période n’ont paru judicieux. En tout cas, ces deux exemples ont paru contre-productifs : Marquinhos est mangé par Niang sur l’égalisation rennaise, et la défense parisienne à trois têtes est incapable de s’opposer à celle de Del Castillo qui donne le but de la victoire aux bretons. Offensivement, n’en parlons pas, même si on pourrait évoquer largement le temps de jeu de Draxler.

Enfin, à Rennes ce dimanche, c’est une autre image qui retient notre attention. Trois minutes après la fin du match, les caméras de Canal+ sont face à la porte du vestiaire parisien. Et c’est Leonardo en personne, qui réconforte un à un les joueurs parisiens par une tape sur l’épaule. L’image est forte, et son interprétation peut questionner. Peut-être que Leonardo est aussi le patron du vestiaire, sans aucun doute, ou qu’il aspire à le devenir. Et ce que l’on ne sait pas, c’est ce que ressens Thomas Tuchel dans ces moments-là. Mais ce qui est sûr depuis l’arrivée du brésilien, c’est que le coach allemand a bien changé, il est devenu méconnaissable dans sa méthode, sa communication et ses choix de technicien.

En perdition, ou sous la pression de son directeur sportif, Thomas Tuchel devra amener des réponses dès dimanche prochain au Parc des Princes (21h), puis à Metz ensuite, avant une trêve internationale qui précédera le début de la phase de poule de ligue des Champions. Et durant cette trêve internationale, si nécessaire, Leonardo aura du temps pour ajuster ce qui ne va pas.

 

 

 

Crédits : psg.fr,

Rédaction pour Paris United, Fredi

Paris United

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