Deux mois qu’on l’attendait. La Ligue des Champions a enfin repris ses droits. Malgré les soucis d’effectif, Thomas Tuchel a de nouveau fait parler son talent.
Après la première partie de saison quasi-parfaite du PSG, Thomas Tuchel faisait l’unanimité. Mais on savait que, même après avoir fini leader de son groupe en Ligue des Champions devant Liverpool et Naples, le travail du coach allemand sera jugé dans les semaines qui viennent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier test a été réussi avec brio à Manchester. Sans enflammade, et sans oublier que nous sommes qu’à la mi-temps de ces huitièmes de finale, on peut se réjouir de la prestation des Parisiens. Après les blessures, après tout ce qu’on entend ces derniers jours sur le club, sur Tuchel, ne boudons pas notre plaisir. Quel pied bordel ! Ne vous laissez pas amadouer par le discours que vont tenir certains médias sur le niveau de Manchester United. Ceux-là mêmes qui faisaient passer les Red Devils pour des rouleaux compresseurs depuis la nomination d’Ole Gunnar Solskjaer. Car hier soir, Paris est devenu la première équipe française à s’imposer à Old Trafford. La première équipe française à inscrire deux buts contre le club anglais. La première équipe a infligé à United une défaite par au moins deux buts d’écart en compétition européenne à domicile. Et ce, sans Neymar ni Cavani, deux titulaires importants.
Un groupe avant tout
Ne jamais construire son équipe sur l’utilisation d’un joueur en particulier. Thomas Tuchel l’a bien compris. On se posait des questions sur la faculté de Paris à briller sur la scène européenne sans Neymar. On a eu les réponses hier. L’homme fort de ce PSG est bel et bien son entraîneur. Il privilégie la psychologie et la construction d’un groupe fort à la tactique, alors qu’on le présente depuis le début de saison comme un technicien qui n’arrête pas de changer de système plusieurs fois par match. Sa connaissance du football est telle qu’il sait que l’importance d’un système est relative. Ce qu’il recherche, c’est de disposer de plusieurs solutions pour pouvoir pallier à toutes éventualités. Chose qu’il arrive parfaitement à réaliser en Europe. Lorsqu’il récupère un groupe, Tuchel instaure un esprit collectif avec une énorme rotation. L’Allemand a construit un groupe et a fait en sorte que les grosses stars de l’équipe montrent l’exemple. « Notre défi, c’est de toujours défendre ensemble que ce soit en position haute ou basse. Dani (Alves) et Ángel (Di María) ont montré l’exemple. Nous avons joué comme une équipe et ça c’est la clé. Il fallait fermer les distances, bloquer les couloirs. Pogba, Rashford sont décisifs dans ces secteurs de jeu et les gars ont super bien défendu, avec une grande qualité. » Jouer comme une équipe. Cela faisait des années qu’on attendait une telle prestation des coéquipiers de Thiago Silva en LDC, surtout à l’extérieur.
Sa force : oser !
Et si la Ligue un, tant décrié par son niveau, était en fin de compte l’atout numéro du PSG dans sa conquête de l’Europe ? Car si Tuchel a réussi son coup tactiquement contre Manchester, c’est grâce à toutes ses expériences tentées dans le championnat. Depuis le début de saison, la L1 est un laboratoire pour lui. Aucun de ses prédécesseurs n’a eu la malice de le faire. Mais là ou l’ancien coach de Dortmund est encore plus fort, c’est qu’il tente ! Plusieurs entraîneurs ont des idées sur tels joueurs, tels schémas tactiques, sans avoir le courage de les tenter. Tuchel, lui, fonce. Qui aurait pu penser que Marquinhos allait atteindre ce niveau au milieu de terrain ? Surtout après sa première tentative face à Liverpool. Aujourd’hui, c’est au tour de Dani Alves de monter d’un cran. Tuchel le voit comme un joueur qui sait protéger sa balle, technique et qui a la science de la possession. On ne va pas se mentir, qui était serein en voyant le Brésilien milieu droit quand la composition est tombée hier ? Particulièrement après ses dernières prestations. Ce fut un énième coup de magie de Tuchel. Son adaptabilité tactique et sa capacité à créer une équipe avec les blessés font que les Parisiens nous ont livrés la plus belle prestation à l’extérieur depuis un bout de temps. « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. » Les génies, eux, réussissent tout.
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