PSG vs Province : match nul
Qui c’est les plus forts, évidemment … ce n’est pas la question. Ce que nous vous proposons ici, c’est une analyse objective de ce que représente le Paris Saint-Germain en province, et vice-versa. Une relation qui oscille entre rivalités et soutiens, une sorte de « je t’aime moi non plus » qui a toujours été, comme une sorte d’opposition à celui qui domine. Comme ce fut le cas pour l’OM dans les années 1990, ou l’OL dans les années 2000. Aujourd’hui c’est le PSG qui inscrit sa domination durable dans l’hexagone et exporte son image bien au-delà, partout dans le monde. Ce que dégage le PSG vers le reste de la France, et ce que lui renvoie le public de province, selon les moments, et réciproquement, c’est sous cet angle que Paris United vous partage cette analyse.
Vu de Paris …
Un élément de discussion pour initier le débat, qui n’est pas propre au PSG, et à « double-sens », c’est celui de la relation dominé-dominant. Le club qui « gagne » dans la durée est en position de force, il est dominateur, il « doit » s’imposer. Le début de saison 2018-2019 du club parisien en est le plus bel exemple. Mais cette domination incontestable peut être à la fois reconnue et soutenue, comme elle peut être contestée voire combattue. En effet, en sport, c’est bien connu, la vérité est celle du terrain. Vu de Paris, du côté dominateur donc, c’est le sentiment du devoir à accomplir qui s’impose, surtout hors de ses bases. Il faut donc sans cesse se remettre en cause, un match sur deux, pour aller démontrer sa supériorité à ceux qui ne vous reçoivent que très rarement.
C’est ce qu’a exprimé récemment Adrien Rabiot : « On veut battre des records tout le temps, aller chercher plus haut, plus loin. C’est ce qu’on fait sur le plan national. Il faut continuer comme ça, même si on peut entendre que c’est facile. Pour nous, ce n’est pas le cas, c’est un travail au quotidien, sur toute la saison, et on est vraiment fiers de réaliser ça en France. »
Paris, comme tout club dominateur, se doit donc de respecter ses adversaires de province, et leur public, et c’est ce qu’il recherche aujourd’hui comme objectif dans chacun de ses déplacements. Et dans le moment il le fait plutôt bien : CQFD.
A l’inverse, du côté du « dominé », la posture est tantôt amicale, tantôt virulente. En effet, autant pour le challenge à relever que pour le spectacle à apprécier, un certain public se déplace exceptionnellement parce que c’est le PSG, et ses stars. Il y a là un sentiment d’adoration, on ne soutient pas mais on est conscient de la « chance » d’aller approcher de très près un adversaire qui évolue pourtant sur une autre planète. Et puis bien évidemment, il y a un autre public, celui qui ne veut pas subir et qui conteste fort légitimement, en poussant derrière son club, sa ville et ses joueurs, pour participer à « l’affrontement ». Ce n’est pas la même approche, pas le même état d’esprit, et d’autres ambitions, selon que l’on soit à Guingamp, à Nîmes ou à Lyon, par exemple.
Et puis pour finir, de Paris cela peut aussi se résumer à cela : Paris est la capitale de la France, cela ne se discute pas. Ou presque …
Vu de Province …
Une toute autre histoire, bien évidemment. Les avis et ressentis sont pourtant très contrastés. Il n’est pas rare de constater l’engouement suscité par la dimension du PSG, et la qualité de son effectif. Nombreux sont ceux, partout en France, comme de vrais enfants, qui veulent être au premier rang à l’arrivée du bus parisien dans l’enceinte du stade, ou à l’entrée des joueurs de la capitale sur la pelouse pour l’échauffement. Nombreux sont ceux qui supportent le PSG en Champions League, comme on supporte légitimement un club français sur la scène européenne. Nombreux sont ceux qui reconnaissent la qualité du projet PSG. Footballistiquement, en dehors des opposants non-objectifs et des réels challengers, il n’y a pas de sujet vraiment. C’est sans aucun doute sur le terrain de l’extra-sportif que le PSG rencontre le plus de divergences.
Depuis l’arrivée des investisseurs qataris, qui place le PSG à un niveau de budgets/ressources sans égal en Ligue 1, les critiques pleuvent. A juste titre ou non, à chacun son interprétation.
Là ou d’autres peinent à trouver le bon investisseur, le PSG sous pavillon du Qatar s’est délesté de la question de ses moyens financiers. Même s’il est englué dans des règlements de comptes autour du fair-play financier, au niveau européen. Ce qui lui permet de se concentrer sur la qualité de ses effectifs, de l’internationaliser selon les besoins, et de continuer son développement tous azimuts vers des objectifs toujours plus élevés. Face à cette inégalité structurelle, sans responsable, la « province » est divisée, voire déchirée. Ici on est Français, hors métropole, ou à la campagne, avec une vision anti-citadine, et anti-développement parfois conservatrice, et là on est Français donc Parisien, aussi. Au milieu de ces différents profils, les communautés de « provinciaux » qui regardent toujours Paris dans l’adversité, comme une cible à atteindre. Comme cela a toujours été, lorsque l’on est dans la position de celui qui veut faire tomber le leader.
Balle au centre
D’un côté comme de l’autre finalement, on sait se supporter autant que se détester, et toutes les occasions sont bonnes pour s’opposer, ou se rassembler. Et les temps changent. Même s’il est plus naturel de s’identifier au club le plus proche en province, et de vénérer le club phare d’Ile- de-France pour les Parisiens, même si selon l’expression « tout les oppose », il y a bien heureusement de nombreuses raisons qui permettent de s’accorder. Comme un joueur hors-norme par exemple (ça tombe bien il y a un phénomène à Paris, et il est Français), un niveau de jeu dans les compétitions majeures (le dernier carré européen), ou un exploit sont des éléments qui peuvent fédérer indiscutablement. C’est en cela que les frontières du territoire d’un supporter peuvent évoluer, et c’est ce qui peut rapprocher la province de Paris, Paris de la province.
Le plus haut niveau, l’événementiel, l’exceptionnel, la performance individuelle et collective, les titres : c’est tout cela qui peut mettre tout le monde d’accord. Comme l’équipe de France sait si bien le faire, qu’elle évolue à Paris ou en Province.