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Neymar-Mbappé, les maîtres du Je

Vous souvenez-vous de cette publicité pour un grand manufacturier de pneumatiques ? Et de son slogan, en guise d’avertissement comme de promesse ? Sans maîtrise, la puissance n’est rien. Efficace, vendeur, imprimé dans le subconscient collectif… et incroyablement applicable au PSG actuel, qui se présente avec de moins en moins de certitudes et de contrôle sur les pelouses de France et d’Europe.

C’est bien là tout le paradoxe de ce Paris version Tuchel. Un effectif enfin à peu près équilibré (il manque toujours une vraie sentinelle puisque Paredes est vissé au banc et que Marquinhos ne sera jamais une référence à ce poste), une richesse qualitative et quantitative rarement vue sous l’ère QSI, un potentiel offensif inégalé chez les cadors du continent, deux cracks appelés à régner sur le football mondial… Et cette terrible impression de gâchis et de bouillie collective au fil des semaines.

Il est bien sûr beaucoup trop tôt pour s’attaquer au bilan. Trop prématuré de tirer des conclusions. D’autant que le PSG a été plombé depuis juillet par des blessures et une préparation physique tronquée. La montée en puissance est attendue pour février et c’est  à l’heure des joutes européennes qui comptent, celles qui vous laissent en vie ou vous renvoient à la maison, que l’on pourra définitivement savoir la valeur de cette cuvée 2019-20.

On peut quand même déjà s’interroger sur la force collective d’une équipe dont les clés seront à coup sûr confiées au duo Neymar-Mbappé. Et se poser la question qui fâche : le PSG est-il vraiment plus fort avec ses deux stars sur le terrain ? J’entends déjà les dents grincer. Et pourtant, le doute est légitime tant les déséquilibres deviennent criants avec ces deux solistes aussi talentueux qu’agaçants.

Voilà l’écueil qui menace Paris. Peut-être même le paradoxe ultime, qui ferait de vos deux meilleurs joueurs la principale source de vos problèmes. Car oui, l’association Neymar-Mbappé s’accompagne désormais de doutes et d’interrogations. La faute au caractère même du Brésilien et de l’attaquant français. A leur état d’esprit, à leurs objectifs personnels qui étouffent les intérêts collectifs, à leur style de jeu et à leur complicité exacerbée au point d’en oublier les autres.

Pas besoin de beaucoup forcer le trait pour affirmer que ces deux-là n’attaquent qu’à deux. Une recherche permanente, presque maladive, stéréotypée à l’extrême et qui condamne trop souvent Di Maria, Icardi ou Cavani à un second rôle absurde. Comme ils font tout ensemble, Neymar et Mbappé trottinent à la perte du ballon, se replacent au gré de leurs envie et défendent à l’économie.

Un PSG fort, avec un milieu dans un pic de forme et un avant-centre capable de compenser, peut s’accommoder de la paresse de ses deux stars. Mais pas le Paris actuel, qui traîne la langue dans l’entrejeu et qui préfère désormais Icardi à Cavani. A Tuchel de trouver la solution à ce déséquilibre rédhibitoire. Au staff de remettre tout le monde au même niveau physique. Et surtout à convaincre l’effectif qu’il peut aller loin dans sa saison avec ses deux maîtres du Je.

crédit photo : Florence Pernet

Paris United

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