Histoire du PSG : la « yougo » connection
Ils se prénomment Safet, Vahid, ou Mateja, et pour certains ils ont marqué l’histoire du PSG. Par le parfum de leur identité « slave », et leur mentalité de « guerrier », mais aussi et surtout par leurs grandes qualités de footballeur, ils ont laissé une trace au PSG, et au Parc des Princes en particulier. Voici la première partie de cette saga sur les joueurs d’origine yougoslave, à l’image du génial Safet Susic.
La filière bosniaque
Ils sont natifs de Sarajevo, de la province de Zenica, ou de Jablanica. Ils répondent aux doux prénoms de Safet, Zlatko, ou Vahid. Originaires de Bosnie, ils ont souffert de la douloureuse histoire de leur pays, et de la fracture de l’ex-Yougoslavie. Cette histoire, leur histoire, les a forgés, pour en faire des joueurs au fort caractère, mais aussi et surtout des joueurs très talentueux. Nous vous avons sélectionné trois joueurs bosniaques, qui ont marqué l’histoire du PSG.
« Magic Susic »
Parmi ceux-là, Safet Susic est peut-être le plus célèbre. A l’issue de la coupe du Monde 1982 en Espagne, où il évolue avec la sélection de Yougoslavie, il rejoint Paris à l’âge de 28 ans. Son transfert tarde à se concrétiser, après plusieurs rebondissements, en raison de la loi yougoslave, et surtout d’un imbroglio avec son agent qui lui fait signer 2 contrats dans le Calcio, à l’Inter Milan et au Torino. Sanctionné à juste titre par la fédération italienne, Susic débarque à Paris, et rejoint le PSG de Francis Borelli qui en avait fait sa priorité.
Durant presque 10 ans, de 1982 à 1991, « Magic Susic » a rythmé les performances et le palmarès du PSG. Parfois irrégulier, il a joué plus de 340 matches sous le maillot parisien, totalisant 85 buts et 95 passes décisives. Parmi les joueurs d’origine yougoslave, c’est donc lui qui détient la plus importante longévité au PSG, et les statistiques qui vont avec. Avec le club de la capitale, Safet Susic est sacré champion de France en 1986, après avoir offert la coupe de France au public du Parc en 1983 contre le FC Nantes de José Touré, avec 1 but et 2 passes décisives.
Le virevoltant Zlatko Vujovic
D’origine « bosno-croate », il est le frère jumeau de Zoran. La fratrie Vujovic, comme Safet Susic, et comme Vahid Halilhodzic sont à l’époque sous le contrôle du très influent Ljubomir Barin, cet agent croate à la réputation sulfureuse, décédé en 2017. Zlatko Vujovic est le symbole de la génération dorée de l’un des plus grands clubs de l’ex-Yougoslavie, de Croatie, le fameux Hadjuk Split.
A l’instar de Safet Susic, et selon le règlement yougoslave de l’époque, « Zlatko » doit attendre ses 28 ans pour pouvoir quitter son pays. En 1986, après des tractations interminables avec le président des Girondins de Bordeaux, Claude Bez, l’attaquant rejoint la Gironde. Il y reste deux ans, puis rejoint l’AS Cannes pour une saison, avant de débarquer dans la capitale à l’été 1989. Entre 1989 et 1991, Zlatko Vujovic apparaîtra à 70 reprises sous les couleurs du PSG. Il totalise 22 buts et 4 passes décisives.
Vahid Halilhodzic alors entraîneur du PSG, et Danijel Ljuboja (2004)
Monsieur Vahid Halilhodzic
Après avoir été un attaquant hors-pair, notamment avec le FC Nantes (de 1981 à 1986), le serial-buteur bosniaque terminera sa carrière de joueur au PSG lors de la saison 1986/87. Lui aussi a été recruté avec insistance par Francis Borelli, qui recherche un attaquant de pointe à l’époque. Malheureusement, extrêmement touché par la perte de sa mère, Vahid Halilhodzic demande la rupture de son contrat pour rentrer au pays, dans sa Bosnie natale. En 22 matches joués, il marque à 9 reprises et délivre une unique passe décisive. Son départ de Paris est donc un déchirement. Au fil du temps, Halilhodzic devient « coach Vahid », et fait partie de ces personnages du football français, qui ont laissé une trace indélébile sur leur chemin. Le PSG ne l’a pas oublié, et en 2003, l’occasion se présente pour Vahid Halilhodzic, devenu entraîneur, de revenir à Paris. Francis Graille, président de l’époque lui propose le poste, Vahid accepte. Cette année-là, Ronaldinho vient de faire ses adieux au Parc, la nouvelle star se nomme Pedro Miguel Pauleta. Avec son attaquant vedette, Vahid Halilhodzic ramène le PSG à sa vraie place : le top 3 en championnat de France, et donc en ligue des Champions. Au terme de sa première saison avec le PSG, « coach Vahid » décroche la coupe de France que tout Paris attendait depuis 1988. Au final, durant 2 saisons, le bilan comptable de Vahid Halilhodzic à la tête du PSG est de 63 matches joués, dont 45% de victoires (28), 33% de matches nuls (21) et 22% de défaites (14).
La filière serbe : Ilija Pantelic, Mateja Kezman, Danijel Ljuboja
Il faut remonter le temps dans les années 1970, pour se souvenir de ce gardien spectaculaire qu’était Ilija Pantelic. En sélection yougoslave, c’est lui qui sera le successeur de Ivan Curkovic. En provenance du SC Bastia et après trois saisons sur l’île de beauté, il rejoint le club de la capitale, le Paris-Saint-Germain de Daniel Hechter. « Panto » évoluera au PSG de 1974 à 1977, soit l’équivalent de 114 matches joués. Il quittera le PSG pour mettre un terme à sa carrière.
Plus près de nous, il y a une dizaine d’années, un autre joueur d’origine serbe se fait remarquer en signant au PSG. International yougoslave (2000-2002), puis avec la sélection de Serbie-Monténégro (2003-2006), passé par le Partizan de Belgrade et le PSV Eindhoven (meilleur buteur du championnat en 2001, il y est surnommé « Batman » et à chacun de ses buts, la musique du générique de la série se fait entendre au Philips Stadion. Mateja Kezman débarque à Paris en 2008. En provenance du club turc de Fenerbahce, son passage dans la capitale sera marqué par de nombreux buts (10) en 53 matches joués, entre 2008 et 2010, mais aussi et surtout par un tempérament loin d’être irréprochable. Kezman sera notamment suspendu par le PSG pour avoir mal réagi aux sifflets des supporters (2009).
Dans le même style, mais à un niveau moindre, on se souvient d’un autre attaquant serbo-monténégrin, à la coupe de cheveux atypique : Danijel Ljuboja. Arrivé de Strasbourg en 2004, il restera dans l’ombre de Pauleta. Sur 2 saisons, et en 56 matches avec le PSG, il totalise 8 buts marqués et 7 passes décisives. Après son passage dans la capitale, il rejoint la Bundesliga et notamment le VFB Stuttgart.
Sources et images : psg.fr, francefootball.fr
Rédaction pour Paris United, Fredi