« Faire battre à nouveau le cœur du PSG »
Dans la continuité de notre récent article intitulé « Une histoire sans fin », nous revenons ici sur la crise institutionnelle traversée par le PSG, et qui laissera des traces, forcément, dans la construction du « projet club ». Cette saison 2018-2019 est interminable, autant pour la suprématie sportive des Parisiens en championnat, que pour les piètres résultats du PSG dans les autres compétitions, dont le nouveau crash en Ligue des Champions. Les dirigeants du PSG ne doivent pas tout remettre en question au regard de cette saison ratée, ils doivent probablement conserver Thomas Tuchel dans la durée, mais ils doivent également « réformer » et décider de changements profonds à plusieurs niveaux.
Un crash salvateur ?
Tout a été dit sur cette saison qu’il faudra vite oublier en terme de titres et de résultats, c’est la pire saison du Paris-Saint-Germain depuis 2011. Au-delà de la déception sportive dans les différentes coupes nationales et en Europe, les aspects « relationnels et comportementaux » à tous les étages du club sont ciblés comme la source de nombreux dysfonctionnements, indignes d’un club qui prétend vouloir siéger sur le toit de l’Europe.
La 1èresaison du PSG version Thomas Tuchel se termine donc par plusieurs échecs, sur et en dehors du terrain. Ajouté aux éliminations successives, les défaites répétées en championnat, les blessures par dizaines, la gestion catastrophique de certains cas particuliers de l’effectif, le manque de communication de la direction sportive, les recrutements ratés ou non effectués, tous ces faits aboutissent à un clash de grande ampleur. Clash ou crash, comme vous le voulez, mais le PSG en cette année 2019 s’est écrasé sur ses ambitions. Le PSG est anéanti, il est profondément dans « le rouge » (couleur que portent les trois adversaires qui l’ont éliminé cette saison : Manchester, Guingamp et Rennes).
Le PSG devra (enfin) tirer des leçons de ce nouvel « accident industriel ». Partout ailleurs qu’à Paris, aucun club n’a été éliminé après l’avoir emporté 4-0 au match aller à domicile, ou 2-0 au match aller à l’extérieur. Ce n’est donc plus possible de revivre cela, l’état-major parisien doit se servir de cet échec collectif, pour rebondir, et pour cela, il nous paraît évident qu’il doit évoluer, et fonctionner différemment. Certains hommes ont probablement fait leur temps au sein du PSG, et la période qui arrive sera éventuellement celle de nombreux changements au niveau du staff ou dans l’effectif, mais l’urgent nous paraît être ailleurs. Le PSG doit se réinventer, se servir du passé.
Se servir du passé, renouer avec son histoire
Prendre en compte une situation sportive bien loin des espérances, mais surtout s’imprégner du poids de l’histoire, récente et plus ancienne, c’est cela au fond « se servir du passé ». Le PSG doit également trouver les raisons qui ont conduit à ces échecs répétés, et pour cela aussi il doit se servir de son passé.
Se servir de son passé, sans pour autant revenir en arrière, bien évidemment. L’idée est donc de renouer avec cette histoire positive, qui fait aujourd’hui du PSG l’un des plus grands clubs français, et parmi les seuls à avoir remporté une coupe d’Europe, et en même temps s’organiser et construire, pour que les échecs cuisants et récents ne puissent plus se reproduire. Il faut en quelque sorte définir ce qu’est l’ADN du club, puis le façonner. Il faut donc à la fois faire revivre le PSG, « faire battre à nouveau son cœur », et préparer son avenir en se donnant de nouveaux moyens d’atteindre ses objectifs, en faisant absolument abstraction de toutes les erreurs du passé qui auront été elles aussi identifiées.
Voilà le vrai challenge qui attend le PSG dans les mois et les années à venir, pour se remettre debout sur la scène européenne, et continuer d’asseoir sa suprématie dans l’hexagone. Il faudra du temps, probablement beaucoup de temps pour construire ce « nouveau » club, et ce temps est nécessaire. A vouloir gagner à tout prix, ou trop vite, le PSG est passé à côté des fondamentaux, à côté des étapes nécessaires à sa construction, surtout au niveau européen, et plus généralement en interne, au sein de son institution qui reste, elle aussi, à construire.
L’extra-sportif
Le PSG traverse une crise sportive, mais également une crise institutionnelle profonde. Par moments, et par certains joueurs, le fameux esprit d’appartenance est bafoué. Au sein de la direction sportive, certains cadres sont contestés, pointés du doigt, et les tensions sont flagrantes. Enfin, l’état d’esprit et l’ambiance au sein du vestiaire parisien paraissent altérés par des caprices de stars, ou des différences de réaction face à l’échec. Tous responsables, staff et joueurs doivent ensemble se remobiliser, et se recentrer sur leurs missions respectives. Le joueur doit jouer, le coach doit coacher, la direction doit diriger. Basique. Mais, même cela, parfois dans cette saison « pourrie » du PSG, on a eu du mal à le trouver.
Le PSG n’est pas mort
Bien évidemment que le PSG va se relever, une fois encore, et pour cela il doit retrouver de la cohésion dans toutes ses composantes. Du public, aux joueurs, en passant par l’état-major, tous doivent repartir, ensemble, et écrire la suite de l’histoire du Paris-Saint-Germain. Tous ces protagonistes seront très attendus, par tous les détracteurs du PSG, et par ses adversaires. Un adversaire de la dimension du PSG, à terre, est une proie idéale. Une proie qui souffre depuis de très longues semaines. Le train des quarts de finale de ligue des Champions est passé, d’autres équipés attendues sont tombées, d’une autre manière. Et puis d’autres « institutions » renaissent, à l’image de l’Ajax Amsterdam, avec d’autres moyens et une autre stratégie. Le PSG, lui, doit modifier la sienne, l’adapter à son histoire, à ses échecs. Le PSG doit évoluer et continuer de se construire, afin de devenir « plus qu’un club », une institution.
Sources, images : psg.fr, Paris United