Dire adieu à la lose
De nouveau éliminé alors qu’il avait 100 % de chance de se qualifier pour les quarts de finale, le PSG doit revoir beaucoup de choses. Sans pour autant tout jeter.
Garder Neymar
8 mars 2017, 6 mars 2019. S’il est impossible aux Parisiens d’oublier ces dates, le club de la capitale est dans l’obligation de trouver des solutions pour ne plus revivre pareil scénario. Humilié il y a deux ans, les dirigeants avaient tapé fort en s’offrant Kylian Mbappé et Neymar. Tout en délaissant les autres priorités. Résultat : un déséquilibre de l’équipe que le club n’a pas pu combler l’été dernier, restreint par le fair-play financier. Les départs de Blaise Matuidi et de Thiago Motta, deux joueurs forts du projet qatari, n’ont pas été remplacés. On peut ajouter Adrien Rabiot dans la liste cette année. Ca fait beaucoup pour un club qui a la prétention de gagner la Ligue des Champions. Le cas du « Duc » doit aussi servir de leçon aux dirigeants pour pouvoir grandir. On ne peut décemment pas laisser un talent, dans un compartiment de jeu délaissé depuis plusieurs années, à un an de la fin de son contrat. Où tu le vends, où tu le prolonges. En aucun cas tu le laisses au placard en laissant ton entraîneur bricoler l’équipe. Marquinhos a fait du très bon travail au milieu, mais ce n’est pas son poste et ça t’enlèves une possibilité en défense. On ne peut pas dire que le mercato après Barcelone a été un échec. Tout le monde rêverait d’avoir Mbappé et Neymar dans son effectif. Personne n’aurait pu imaginer que le Brésilien serait blessé deux années consécutives au moment où on en avait le plus besoin. Car si sa présence n’aurait certainement pas changé grand-chose face à Madrid, elle a été beaucoup plus préjudiciable contre Manchester. Même si, après le match aller, on aurait dû se qualifier sans lui ! S’il y a des personnes qui en doutaient, le meilleur joueur du PSG, c’est Neymar. Personne d’autre. Cette nouvelle humiliation en coupe d’Europe a démontré toute son importance dans les grands rendez-vous (souvenez-vous de la remontada). Il fait partie des trois meilleurs joueurs du monde. Alors la première chose qu’il faut faire pour les dirigeants est de le garder. Coûte que coûte. C’est le seul joueur qui peut nous faire passer le cap. Quel joueur de ce calibre, s’il existe, voudrait venir après ce qu’il s’est passé ? Garder Neymar ne suffira pas pour prétendre à la victoire finale. Le club a voulu taper fort au mercato 2017 et on ne peut pas dire que ce fut une réussite. Le football ne cesse de nous montrer que l’accumulation de star n’est pas gage de victoires. Comme dit précédemment, les dirigeants ont foncé sur Mbappé et Neymar sans penser à équilibrer l’équipe. Il serait temps d’y remédier avec de bons joueurs de compléments et de guerriers. Des joueurs qui ont des « couilles » ! Il faut les mélanger à des joueurs issus du centre de formation, qui ont l’amour du maillot et qui donneraient leur vie sur le terrain.
Se débarrasser des traumatisés
Six des onze joueurs sur la pelouse au coup d’envoi face à United étaient présents lors de la remontada face au Barca. Plus de la moitié de l’équipe, c’est beaucoup trop. On doit laisser l’affection de côté et se débarrasser de plusieurs joueurs. Tout doit être mis en oeuvre pour minimiser ces traumatismes. Si l’on a rien à reprocher aux performances personnelles de Thiago Silva, ce n’est plus possible de lui donner le brassard. Il n’est pas là pour ses coéquipiers dans les moments chauds, pas là pour les mobiliser, pas là pour faire monter le bloc. On lui a laissé le bénéfice du doute après la première remontada, ce n’est plus possible après deux défaites aussi cruelles. Il est impossible pour un club de laisser partir tout le monde, il faut faire des choix. En continuant à garder la majorité de l’effectif, quelle équipe adverse en Ligue des Champion aurait peur et nous respecterait? On aura beau gagner le match aller 6-0, les adversaires seront persuadés de pouvoir se qualifier. Ce n’est pas possible. À part Cavani, Verratti, Marquinhos et Kimpembe, il faut vendre les autres joueurs et ramener de nouvelles têtes, sans cicatrices. Le football oublie souvent l’aspect mental lors de son analyse. Le sport de haut niveau se joue en grande partie dans la tête.
Se faire aider
« On a eu beaucoup de suffisance par rapport au match aller à Old Trafford. Ce n’était vraiment pas la même équipe du PSG au match retour et ça s’est ressenti. On a perdu cette grinta et cette rage qui ont pu faire la différence au match aller. Je pense qu’on a pris ce match à la légère. » Voilà le discours de Presnel kimpembe quelques jours après le match de mercredi dernier. Comment peut-on croire cela ? Pour un enfant du club ? Prendre un huitième de finale retour à la légère dans son jardin, devant des supporters en folie, deux ans après une humiliation ? Comme Daniel Riolo, « je ne crois pas à cette explication » et je pense aussi que « le PSG n’avancera qu’en sortant du déni. » Les malades ne se soignent qu’en acceptant leur maladie. Il faut que les hautes instances du club prennent des décisions radicales. Pourquoi pas faire appel à un coach mental ? Des grands clubs, tels qu’Arsenal ou … Barcelone, travaillent sur la préparation mentale des joueurs. Sans aller voir ailleurs et en se référant à notre propre histoire, faire appel à un préparateur mental peut être gage de réussite. Au cours de la saison 1995-1996, Michel Denisot, alors président du club, a l’inspiration de faire venir Yannick Noah au sein du groupe pour aider les joueurs à bien préparer la finale de Coupe d’Europe. La venue du vainqueur de Roland-Garros en 1983 a été la clé de voûte pour remobiliser les joueurs qui étaient dans des conditions psychologiques particulières. Bernard Lama, alors gardien de but, affirme : « Beaucoup de choses se sont jouées grâce à lui, lors de notre stage à Hendaye, parce que si on n’avait pas eu une bonne préparation mentale, on aurait été en difficulté. On n’était pas bien, il y avait une grosse pression, des désaccords avec nos dirigeants, des tensions avec l’entraîneur… Ce n’était pas la grande sérénité ! » Résultat ? Le 8 mai 1996, Paris remporte sa première Coupe d’Europe (C2). Mais cette victoire n’est pas venue par hasard. Une demi-finale en UEFA en 1993, une en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe la saison suivante, et une en Ligue des Champions en 1995 (mais à ce qu’il paraît on a attendu le Qatar pour exister…). La victoire est venue avec de la persévérance. À nous supporteur de ne pas lâcher l’équipe. Je comprends le mécontentement, car plus on aime, plus on est déçu. Mais nous sommes une famille et il ne faut surtout pas les abandonner maintenant.
Erreur de communication
De 2004 à 2010, le Real Madrid n’a pas goûté aux quarts de finale de la Coupe aux grandes oreilles. Propriétaire de Chelsea depuis 2003, Roman Abramovich a mis 9 ans pour soulever le trophée. Lors de sa prise en fonction, Nasser Al-Khelaïfi s’est laissécinq ans pour remporter la plus belle des compétitions. Huit ans après, on n’a toujours pas passé les quarts de finale, et les plus belles prestations étaient lors des premières années. Plus ça va, plus on est ridicules. Le PSG n’a t-il tout simplement pas voulu aller trop vite ? En misant tout sur les strasses et les paillettes, en oubliant notre histoire ? Comme l’a dit Patrice Evra : « Au lieu d’inviter des stars à gogo, mettez dans la corbeille, dans le stade, des anciens champions« . Il n’aurait peut-être pas fait son cinéma lors du troisième but de son ancienne équipe. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne l’aurait pas fait librement. Il n’est jamais trop tard. Il serait temps pour nos dirigeants de fonctionner comme un club de foot. Car, malheureusement, notre club est aujourd’hui largement plus fort en business que sur le terrain.