Allez Paris, continue ainsi !
Le Paris Saint-Germain de Thomas Tuchel s’est imposé deux buts à un face au Liverpool FC de Jürgen Klopp. La confrontation de cette fin d’année 2018 est enfin passée, les supporters et les joueurs peuvent enfin souffler. Nombreux ont dû être ceux et celles qui ont dû réveiller leurs voisins depuis leur canapé, et ce n’est vraiment pas pour rien. Récit d’un match-référence.
Un match fort en intensité : qu’a-t-on vu de ce match ?
Il fallait y croire et c’est chose faite : malgré les lacunes du PSG depuis ce début de saison en Ligue des Champions, ce match contre Liverpool semble avoir été une démonstration de force et les rouge et bleu ont su s’imposer. Le message envoyé par le coach allemand a-t-il été reçu ? Dès les premières minutes du match, les parisiens ont joué très haut et laissé peu d’espaces aux soldats de Jürgen Klopp. Il n’a fallu que treize minutes aux Parisiens pour ouvrir le score. ¡Vamos Juan !
Peu avant la fin de la première période, c’est Neymar Jr qui vient enfoncer le clou et planter un but à la 37ème minute du match. Cette euphorie fut de courte durée, suite au pénalty de Milner à la 45ème+1, concédé par Ángel Di María. Le sort des parisiens était désormais entre leurs mains : il fallait à tout prix, à minima, conserver ce score.
La seconde période fut des plus intenses : les deux équipes étaient au coude à coude, sans pour autant que Liverpool soit dangereux. Cela est dû à la prestation exceptionnelle de notre mur défensif : Thiago Silva, Marquinhos, Kimpembe et Kehrer ont réalisé un match extraordinaire. Souvent décrié concernant son anxiété, c’est avec très grande classe que Thiago Silva a su défendre son portier, Gianlugi Buffon.
C’est finalement au bout de 95 longues minutes de jeu que les parisiens s’imposent sur leur territoire. Que tirer de ce match ?
La force du pressing
Les joueurs de Liverpool aiment avoir la possession de balle et sont habitués à jouer ainsi. Comme le disait Jürgen Klopp lors de son interview au micro de RMC Sport, le but est de « récupérer le ballon le plus vite possible ». Du côté parisien, l’ordre du jour a semblé être le jeu collectif : faire le plus de passes possible, percer dans la défense quand il le faut.
Ce que l’on peut observer lors de ce match c’est que cette tactique est très efficace si l’on oublie les pertes de balles de la part des attaquants. Je pense ici notamment à Kylian Mbappé qui, malgré sa maestria technique aux côtés de son compère brésilien, a quand même commis un nombre important d’erreurs avec des remises de balles quasiment systématiques. D’autres joueurs commettaient ce genre d’erreur, dont Neymar et Di María. Il faut noter également le fait qu’à partir de la dernière demi-heure, les Reds ont joué de manière agressive. Trop agressive en réalité, ce ne sont pas les quatre cartons jaunes des dix dernières minutes – avec le temps additionnel – qui diront le contraire. Il semble que les joueurs de Jürgen Klopp aient perdu leurs moyens en voyant le retour des parisiens au milieu de la deuxième mi-temps.
Des statistiques hors-normes pour un état d’esprit fabuleux
Douze tirs dont huit cadrés côté parisien contre huit tirs pour un cadré – si l’on peut considérer un pénalty comme un tir cadré – du côté de Liverpool. Cela montre une chose importante, au-delà de la maîtrise technique : le PSG a eu, pour une fois, la volonté réelle de marquer le coup. Non pas que cela n’a jamais été le cas, mais pour une fois depuis longtemps lors d’un match au moins aussi important, les parisiens ont su prouver qu’ils sont capables de faire quelque chose et surtout : ne pas paniquer.
Ce match est sans nul doute l’un des matches référence en Ligue des Champions, le premier depuis le match aller PSG-Barça en février 2017 – éventuellement inclure le PSG-Bayern de septembre 2017. Pour la simple et bonne raison que les instructions du coach ont été entendues, que le pressing et l’intensité voulus étaient présents. Parce que oui, les parisiens ont globalement dominé le match si l’on fait abstraction d’une vingtaine de minutes (voire une demi-heure) de relâchement et de la possession en seconde période. Les Reds n’ont finalement pas été si dangereux que ce à quoi on s’attendait, peut-être ont-ils simplement été dépassés par l’envie des joueurs ? Ou encore la ferveur du 12ème homme ? Cette même ferveur qui, je le rappelle, a fait vaciller bon nombre de joueurs du Real Madrid la saison passée. C’est Crisitano Ronaldo lui-même qui a dû calmer ses coéquipiers.
L’une des choses qui m’a le plus marqué dans ce match, en dehors du match monstrueux de Thiago Silva ainsi que Kehrer et Verratti, ce fut l’implication de Neymar pour l’équipe. Cela fait déjà plusieurs semaines déjà – et j’en ai déjà parlé lorsque j’ai écrit ce papier –, mais le natif de Mogi das Cruzes joue désormais vraiment pour l’équipe. C’est en tout cas ce qu’il montre sur le terrain.
Cela a été très loin d’être de tout repos pour nos joueurs, épuisés à la fin du match et qui ont su trouver du réconfort et de l’énergie auprès des tribunes. A noter que les brésiliens Neymar Jr et Thiago Silva interpellaient régulièrement le public. Celui-ci a su répondre à leurs appels, comme toujours.
Si je devais dresser un bilan de cette prestation : les joueurs du Paris Saint-Germain ont enfin compris que si ils souhaitent se transcender en Ligue des Champions, il faut qu’ils jouent de manière collective et surtout qu’ils soient concentrés sur le match. Pas le temps de se demander si cela va être compliqué, l’essentiel est de se donner à fond et de penser avant tout à l’équipe. Même tout n’était pas parfait, le positif rattrape largement les points négatifs, si peu soient-ils. Ce match doit être, selon moi, l’un des exemples à suivre pour les échéances à venir, notamment contre Belgrade, difficile à battre à domicile. Si qualification il y a, tout ne sera pas encore joué : la véritable partie commencera à partir des huitièmes de finale en 2019.
Le bonheur d’un coach
Souvent excédé lors de ce match par l’arbitrage, c’est avec ses propres mots – et ses exigences que l’on connait bien – que Thomas Tuchel s’est exprimé sur la soirée. Quelques mots du coach concernant l’état d’esprit, en conférence d’après-match :
« L’attitude était extraordinaire. Mais en même temps c’était la dernière occasion pour nous de montrer que nous sommes capables de jouer comme une équipe. Je suis très fier qu’aujourd’hui tous les supporters puissent voir une équipe et les efforts qu’ils font. C’est très difficile de défendre sur des joueurs comme Salah, Mané, Firmino, Shaqiri, Sturridge etc…et faire face à l’intensité de Liverpool. Mais nous avons incroyablement bien défendu, avec intensité. Tout le monde était prêt à souffrir pour les autres. C’était la mentalité nécessaire face à Liverpool, un grand pas en avant pour nous. »
#Tuchel ? « L’attitude était extraordinaire (…) je suis très fier »#LateFC #PSGLIV pic.twitter.com/IhWI2xkHGs
— Late Football Club (@LateFootClub) 28 novembre 2018
Lorsque je disais il y a quelques semaines « Allez Paris, un peu de nerf ! », c’était dans l’espoir de voir de l’amélioration dans notre jeu. C’est chose faite. Merci Paris.
Avant de finir ce papier, cher Thomas Meunier si tu vois ce message : au nom de Paris United, nous te présentons nos plus sincères condoléances. Nous te souhaitons bon courage à toi et tes proches pour traverser cette épreuve. Soyez forts et reviens nous en grande forme.
Crédits photo : L’internaute, Ouest France, AFP & PSG.fr