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Paris doit imposer son style

Le PSG va donc débuter sa saison le 10 septembre à Lens. Après avoir pris tous les titres nationaux et avoir atteint la finale de la Ligue des champions, Thomas Tuchel doit imposer un style à son équipe.

Le PSG a donc joué tous les matchs de toutes les compétitions auxquelles il a participé. En terme de résultats, c’est la meilleure saison du club sans contestation. Mais l’équipe n’a pas imposé son style dans toutes les rencontres.

Des gros matchs compliqués

Thomas Tuchel avait débuté la saison en 4-3-3. Puis, en décembre, avec les blessures, mais aussi sous la pression des quatre offensifs (Neymar, Mbappé, Icardi, Di Maria), il était passé en 4-4-2. Alors réticent, comme sa déclaration après le match nul à Madrid (« demandez à Verratti et Marquinhos si c’est facile de courir autant pour les autres ») le prouvait, il avait cédé à la demande des joueurs qui lui avaient promis de faire le travail défensif. Et c’est ce qui s’était passé pendant plusieurs semaines.

Mais voilà, à Dortmund, l’entraineur allemand nous a sortis un 3-4-3 avec Icardi sur le banc. Paris s’inclina 2-1, en ayant été dominé, bougé. D’ailleurs, beaucoup de joueurs n’avaient pas compris ce changement brutal de système. Au retour, remise en place du 4-4-2 avec Cavani et Sarabia attaquants axiaux. Paris s’était alors imposé en n’étant jamais inquiété.

Avec la crise sanitaire, le PSG a été mis à l’arrêt pendant près de quatre mois. La finale de la Coupe de France, les partenaires de Neymar l’ont jouée dans le même système.

Mais lors de la finale de la coupe de la ligue face à l’OL, Thomas Tuchel, privé de Mbappé, optait pour un retour au 4-3-3 du début de saison. Il conserva ce système lors du final 8 de Lisbonne.

Système, animation, principes

Dans le football, on a le système de jeu, son animation et les principes de jeu. Aujourd’hui, la plupart des grandes équipes utilisent régulièrement deux systèmes, notamment au gré de vouloir défendre avec une ligne de trois ou de quatre. Mais ce n’est pas le plus important.

L’animation, c’est ce qui vous permet de mettre en difficulté l’équipe adverse : permutation des joueurs offensifs, latéraux plus ou moins offensifs, milieu plus travailleur ou plus technique.

Enfin, il y a les principes de jeu : position du bloc équipe, pressing dès la perte du ballon ou, au contraire, recul pour reformer le bloc. Le problème de la saison parisienne, c’est qu’en ligue 1, le PSG survole les matchs par sa qualité individuelle. Pas besoin de presser avec intensité, ni très haut, les joueurs de la capitale savent qu’ils sont assez solides défensivement pour que les joueurs de devant ne fassent pas le travail, et ils savent qu’ils feront la différence offensivement sur des exploits individuels.

Sauf que lorsque l’adversité monte d’un niveau, Paris n’a alors pas assez de certitudes, de repères et de réflexe pour imposer un style. Comme face à l’Atalanta ou au Bayern, l’entraineur allemand s’adapte et joue plus bas pour essayer de s’ouvrir des espaces et profiter de la vitesse de Neymar ou Mbappé.

Contre les Italiens, ça a fini par passer. Contre les Allemands, oui, les Parisiens se sont créés, en première période, les meilleures occasions, mais on n’a jamais senti le Bayern se dire « on souffre, on va changer de stratégie ». Finalement, en finale, le PSG a fait ce que les « petits » font face à lui : jouer bas et en contre, avec plus de talents que les équipes qu’il affronte en Ligue 1.

Imposer son style

Avec Ancelotti, le PSG jouait beaucoup sur la transition offensive. L’équipe ne pressait pas très haut, mais le bloc était compact et, à la récupération, on cherchait à jouer rapidement vers l’avant. Le but à Barcelone lors du quart de finale retour en est un symbole. Récupération, recherche de Zlatan qui lança Pastore immédiatement. Le style était défini et Paris ne s’adaptait pas vraiment.

Avec Laurent Blanc, ce fut la même chose avec un autre style. Constitution du trio MottaVerrattiMatuidi, possession de balle et attaque placée.

Puis, Emery est arrivé avec des idées. Mais après quelques semaines, il avait subi la pression des joueurs qui souhaitaient revenir à un jeu de possession. Il n’a donc jamais pu imposer ses idées. Qu’on les considère bonne ou mauvaise, on ne saura jamais si le PSG aurait été plus performant si l’entraineur espagnol était allé au bout de ses principes.

Avec Tuchel, pendant six mois, on a vu des choses : contre-pressing, verticalité, changement de système d’un match à l’autre et dans une même rencontre, l’allemand avait amené quelque chose. Mais la défaite face à United a tout cassé.

Cette saison, Thomas Tuchel a utilisé très peu de système, mais surtout, on n’a jamais compris si le PSG était une équipe de contre, de possession, de contre-pressing. Si Paris doit désormais se trouver un style, c’est pour ne plus jouer petit contre les gros.

Nous ne sommes pas en train de dire qu’il n’y a pas d’adaptation à avoir. On ne défend pas pareil sur LewandowskiComanGnabry, que sur AgüeroMahrezSterling. Les forces du Bayern ne sont pas les mêmes que celles du Real ou de City. Mais dans les principes, le PSG doit faire ce qu’a fait le Bayern : garder tes principes, ton pressing, tout en trouvant le moyen de limiter la prise d’espace et de vitesse des attaquants parisiens.

Oui, en Ligue 1, ce sera compliqué. Mais il y a quand même des moyens de le faire. Imposer un pressing haut dès la perte de balle, quel que soit l’adversaire. Il faut que ça devienne un réflexe. Exiger des joueurs un comportement irréprochable, des courses, du mouvement, respecter le jeu. Si un joueur ne le fait pas, il faut le sanctionner en le sortant, en le mettant sur le banc. Évidemment, tout cela n’est possible qu’avec l’appui et le soutien des dirigeants.

Paris sait désormais qu’il est capable d’atteindre une finale de Ligue des champions. Au club, au staff, aux joueurs, d’avoir appris de cette expérience, de monter l’exigence, et de tout mettre en œuvre pour revenir le plus vite possible à ce niveau.

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