PSG : Nos « titis » ont du talent
Il y a un an, l’observatoire du football (CIES) publiait son rapport sur les clubs les plus formateurs en Europe. Sans surprise, le Real et le Barça occupent les premières places du classement des équipes ayant formé le plus de joueurs évoluant dans les 5 meilleurs championnats européens. De son côté, le PSG pointe à une curieuse – mais révélatrice – 14ème place. Illustration d’un retard structurel considérable sur lequel il convient de s’interroger.
Constat d’échecs.
La formation parisienne a essuyé de nombreux fiascos ces dernières années. Ils s’appellent Moussa Dembele, Kingsley Coman ou Claudio Gomes. Ces « titis » biberonnés à la formation parisienne et partis voir si le gazon est plus vert ailleurs, ont conduit les dirigeants à un constat. L’absence de perspective en équipe première provoque une fuite des talents. Au-delà des pertes économiques, n’existe-t-il pas un risque de voir l’institution, l’identité du club se diluer dans l’afflux de superstars internationales ?
Car en s’y intéressant de plus près, les succès récents de la formation parisienne se comptent sur les doigts de la main. Adrien Rabiot, Alphonse Areola, Presnel Kimpembe, dont la réussite tient davantage à un mental supérieur à la moyenne qu’à la confiance placée en lui par certains formateurs. Partout ailleurs, les grands d’Europe ont depuis longtemps fait de la formation un outil de leur pérennité. Il suffit d’observer les « équipes types de joueurs formés au club » dans le top 5 européen pour s’en convaincre.
Sans l’ériger en modèle exclusif de développement, le FC Barcelone et le Real Madrid s’appuient sur des structures de formation ultra-performantes. Elles contribuent à imprimer durablement chez les jeunes les valeurs de l’institution, tout en accompagnant l’éclosion de talents sportifs au plus haut niveau. Si les progrès structurels autour de la formation au PSG vont croissant, le club peine à fournir des perspectives d’avenir crédibles à ses « titis ».
Des lendemains qui chantent ?
Le 14 septembre dernier face à Saint-Étienne, le PSG terminait la rencontre avec 5 joueurs formés au club sur le terrain. Inédite, cette petite révolution illustre bien les ambitions du nouveau staff parisien. À défaut de garantir des places à ses jeunes, Tuchel leur offre le plus important : une perspective. Un espoir qu’il ne tient qu’aux « titis » de concrétiser. Une utopie, entendue au sens de Théodore Monod qui ne relèverait pas de l’irréalisable mais de l’irréalisé.
Depuis Barcelone, les critiques du PSG en Ligue des champions se polarisent régulièrement autour du comportement et du manque de tempérament des joueurs. Si le caractère relève avant tout de critères psychologiques et personnels, il se forge aussi dans la conscience de la valeur de l’institution que le joueur représente. Façonner nos « titis » permet de transmettre ces vertus fortes, parisiennes, qu’il convient de laisser s’exprimer au plus haut niveau.
Le talent ne manque pas. Les belles performances du début de saison de Moussa Diaby, Stanley N’Soki, Colin Dagba et Antoine Bernede en attestent. Tout comme celles des équipes de jeunes du club depuis plusieurs saisons.
Autant de promesses que l’on aimerait bientôt voir se réaliser.