Avec la crise économique que subissent les clubs, le mercato prochain risque d’être calme et étrange. Le PSG ne fera pas exception et on doit s’attendre à quelques deals inattendus.
Le mercato, ça se prépare dès maintenant. Même si le marché des transferts ne s’ouvre que fin juin, c’est dès maintenant que les clubs préparent la saison prochaine. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un ménage et à un renouvellement d’effectif l’été prochain, la crise sanitaire et donc économique est passée par là.
Priorité aux fins de contrat du club
À Paris, Bernat, Di Maria et Draxler arrivent en fin de contrat en juin prochain. Pour l’espagnol, courtisé par des clubs espagnols dont le Barça, sa blessure a peut-être refroidi ses prétendants. Paris a entamé les discussions et le latéral devrait poursuivre l’aventure avec les rouges et bleus.
Pour l’argentin, Leonardo a aussi déclaré aujourd’hui sur France Bleu que ça avançait. Âgé de 33 ans, la question sera surtout de savoir s’il veut continuer l’aventure, sûrement à un salaire légèrement inférieur, et s’il est prêt à moins jouer. Quant à l’allemand, même si le directeur sportif n’a pas été très clair, le voir prolonger est moins improbable qu’il y a quelques mois. Il pourrait profiter de la crise pour se voir proposer une prolongation inattendue, à l’image de Kurzawa l’été dernier.
Le club de la capitale ne pourra pas dépenser énormément cet été. Il faut alors se dire qu’il y a trois joueurs d’un certain niveau, dont le club n’aura pas à débourser de transfert pour les avoir, qui connaissent l’environnement. Oui, ce sera un choix par défaut, mais il faut aussi comprendre le contexte actuel. Et s’il faut aller chercher des joueurs de calibre, on peut facilement imaginer que ça devrait coûter entre 20 et 35 millions d’euros par joueur, plus les salaires. C’est aujourd’hui impossible à envisager.
Penser aux fins de contrats des autres clubs
De nombreux joueurs, et non des moindres, vont arriver en fin de contrat dans leurs clubs respectifs. Parmi les plus importants, Agüero, Wijnaldum, Alaba, Ramos, Depay et, le plus célèbre, Messi.
Là aussi, l’idée sera de se renforcer en ne budgétisant que le salaire, voire une prime à la signature, mais bien loin des sommes à débourser en cas de transfert de tous ces joueurs. Mais, logiquement, Paris est loin d’être seul sur chaque dossier et va devoir proposer des salaires plus importants pour attirer ces joueurs vers la Ligue 1.
Reste ensuite à connaitre les conditions des levées d’option d’achat sur les joueurs recrutés cet été. Kean n’en a pas et il va falloir négocier avec Everton. Pour Florenzi, le montant s’élève à 8M€, ce qui n’est pas excessif. Pour Danilo, il faudra débourser 16M€ mais il n’y a pas de réflexion à avoir puisque l’option est obligatoire. Sans condamner définitivement le joueur, cela fait cher s’il ne joue pas plus.
Penser aux jeunes
Devant les difficultés économiques, il va falloir repenser la construction de l’effectif, et les jeunes ont peut-être une carte à jouer. Pembélé, Michut, Bitshiabu et quelques autres peuvent s’imaginer intégrer définitivement le groupe professionnel.
À l’époque où l’Espagne a vécu sa première grosse crise économique, elle s’est tournée vers sa formation et ce fut la période la plus prolifique du foot espagnol, en club et en sélection. Paris peut s’imaginer construire un groupe sur un modèle semblable : 14/15 joueurs de haut niveau, 4/5 joueurs de compléments et 4/5 jeunes à qui offrir du temps de jeu régulièrement.
Mais tout cela ne sera réalisable que si le PSG réussit à vendre certains joueurs. Herrera, Gueye, Kehrer, Sarabia, Dagba peuvent tous rapporter un peu d’argent au club. Le problème, comme il se pose régulièrement, ce sont les salaires de ces joueurs. Aucun ne partira pour gagner moins ailleurs, comme ce fut le cas cette saison avec Draxler, et comme personne ne leur offrira le salaire qu’ils ont dans la capitale, ça risque d’être très compliqué pour Leonardo.
Au contexte global, il faut rappeler que le club de la capitale est en train de s’offrir son futur centre d’entraînement, à Poissy. Un centre dernier cri qui va permettre aux joueurs d’évoluer dans un centre de très haut niveau (terrain, centre médical, chambres…) et au club de posséder enfin son propre centre. Mais tout cela a un coût évalué autour de 250M€. Des dépenses qui s’ajoutent aux pertes en cours, même si non intégrées au budget du club.
Leonardo va de nouveau devoir se montrer malin cet été pour que le PSG continue d’avoir une équipe compétitive sur tous les tableaux. C’est là que la cas Messi se pose : se jeter sur l’argentin au risque de ne pas pouvoir recruter ailleurs, ou miser sur une vraie politique sportive plus que sur le coup marketing ? À eux de ne pas se tromper.