Dijon v PSG: Paris fait le travail
Paris redresse la barre en allant s’imposer à Dijon 0-4. Mais contre une équipe en route pour la Ligue 2, le PSG n’a pas été gêné. En revanche, le coaching de Pochettino interroge vraiment.
Il fallait s’imposer et Paris l’a fait, inscrivant quatre buts par Kean, Mbappé deux fois et Danilo. Mais que ce match fut dans la lignée des prestations depuis plusieurs semaines : mou, sans intensité, sans idée de jeu. Heureusement, c’était Dijon en face, sûrement l’équipe la plus inoffensive de Ligue 1.
Malgré tout, on a eu le temps de voir un Kehrer toujours autant en difficulté avec et sans ballon. Diallo a réalisé une belle passe décisive. On en est quand même rendu à s’extasier quand un latéral gauche réussit une action offensive intelligente.
Au milieu, Danilo a marqué et on espère que ça lui fera du bien, au moins moralement, parce qu’il est tellement emprunté avec le ballon qu’on a presque mal pour lui. À ses côtés, Herrera a alterné les passes intéressantes vers l’avant et les passes vers l’arrière qui ralentissent le jeu, font reculer l’équipe.
Un peu plus haut, Rafinha a été très intéressant dans un rôle de numéro 10. Techniquement, il est très propre et comme il se déplace intelligemment, quand on le trouve il se passe quelque chose, comme cette très belle passe masquée et décisive pour Mbappé. En plus, il récupère des ballons.
Mbappé a donc inscrit deux buts, sans avoir à forcer. Kean a ouvert le score et s’est encore démené sur le front de l’attaque. Quant à Draxler, il a réalisé une prestation correcte. Même si on a toujours l’impression de rester sur notre faim avec lui, mis en concurrence avec un Di Maria ou plus bas, au milieu, il pourrait réellement apporter à l’équipe.
Toujours pas de temps de jeu pour les jeunes
Mais le vrai problème, c’est le coaching de Pochettino. Paris est engagé dans une série de rencontres tous les trois jours, puis arrivera la trêve internationale et la fin de saison. Une fois le match plié, pourquoi ne pas avoir sorti les joueurs très sollicités depuis plusieurs semaines comme Kimpembe, Marquinhos (qui a été blessé il y a quelques semaines), Kean voire Herrera ? Pourquoi ne jamais profiter de ce genre de matchs pour donner du temps de jeu aux jeunes ?
Les coachs veulent des groupes élargis mais, alors qu’ils ont droit à cinq changements, ils n’en font que deux et après se plaignent du calendrier. Il parait que c’est parce que Paris est 3ème. Ça se tiendrait si, cet après-midi, il n’y avait eu que 0-1, mais pas à 0-4.
Les coachs veulent des jeunes sur qui ils peuvent compter, qui progressent, mais ils ne les font jamais jouer. Il parait que c’est le lot dans les grands clubs sauf que le Bayern a fait jouer Musiala en huitième de finale de Ligue des champions parce que le joueur avait joué une quinzaine de rencontres la saison dernière. Au Barça, Pedri, Puig, Fati ou Dest n’ont pas dépassé les 20 ans et pourtant ils jouent régulièrement. À City, Fodden a à peine 20 ans. À Liverpool, Alexander–Arnold est devenu champion d’Europe à 20 ans en étant titulaire indiscutable.
Leonardo a déclaré cette semaine que ce sont les jeunes qui perdaient le PSG et pas l’inverse. Mais sans parler salaire, quand ces derniers voient des Diaby, des Nkunku, des Mukiele, des Upamecano jouer dans de très bons clubs allemands, titulaires en Ligue des champions, on peut comprendre qu’ils aient envie de partir alors qu’ils n’ont même pas droit à dix minutes face à Dijon.
Quoi qu’il en soit, Paris est ce soir deuxième, repassant devant Lyon, qui joue demain à Marseille, et est revenu à un point de Lille qui reçoit Strasbourg. Et dès mercredi, à Bordeaux, il faudra de nouveau être prêt à réaliser un bon résultat, avec, on l’espère, le retour de quelques absents.