Bayern v PSG: Un exploit au mental
Malmenés, dominés, mais combatifs, solidaires et efficaces, les parisiens s’imposent à Munich 2-3. A défaut d’être bons avec le ballon, les partenaires de Marquinhos ont tenu et réalisent un exploit face à un Bayern invaincu en ligue des champions depuis 19 rencontres.
Comme d’habitude, tout le monde attendait la composition officielle avec impatience. Et là, deux surprises : Dagba est préféré à Kehrer et Draxler à Kean. Pour le joueur offensif allemand, c’est surtout dû à la méforme athlétique de l’italien alors que pour l’international espoir français, c’est un choix du coach.
Dès le début on sent des parisiens concentrés, concernés et avec une idée bien précise : bien défendre et jouer les transitions. Le problème, c’est que très vite, les latéraux parisiens vont se retrouver à gérer des un contre un pas aidés par les milieux excentrés.
Mais sur son premier contre, Neymar trouve Di Maria en relais. Le brésilien avance, fixe et décale Mbappé. Le français accélère et frappe fort. Le ballon est ralenti par Neuer mais finit au fond. 0-1 sur leur première occasion.
Paris continue de subir grâce à la volonté plus qu’à l’organisation collective. Et comme d’habitude, quand la défense est battue, il y a Navas qui finit le travail. Et après une occasion manquée par Mbappé, Paris va doubler la mise. Suite à un corner, les bavarois remontent mais Marquinhos s’engage. Neymar l’a vu et lui offre une magnifique passe. Le capitaine, qui devait sortir quelques minutes plus tôt, contrôle et, de l’intérieur du pied, crucifie Neuer. 0-2 et c’est un petit miracle.
Mais le Bayern n’est pas mort. Après deux arrêts décisifs, Navas s’incline face à Choupo–Moting, de la tête. Sur cette action, beaucoup d’erreurs de placement et notamment celle de Danilo qui venait de reculer en défense centrale à la place de Marquinhos.
En seconde période, les parisiens ne voient plus le ballon et le déchet technique devient important. Résultat : Paris ne tient aucun ballon pour respirer. D’ailleurs, sur un coup franc excentré, tiré par Kimmich de la même façon que les précédents, c’est Müller qui dévie de la tête et égalise.
Pendant quelques minutes, Paris doute et on pense qu’il va craquer. Les vagues se succèdent et Navas continue de faire des miracles. Ajouté à cela, Neymar qui se tient l’adducteur et on se dit que la série de blessure va encore plomber le PSG. Mais sur un contre, Draxler trouve Di Maria qui lance Mbappé. Le français fixe, rentre à l’intérieur, fait semblant d’envelopper et, en fermant son pied au dernier moment, bat Neuer au premier poteau. 2-3.
Vingt minutes à tenir, à renvoyer, à tacler, à se battre mais à ne pas céder. Paris s’impose 2-3 grâce à une efficacité exceptionnelle.
Navas, encore une fois exceptionnel
Pochettino a réussi un nouvel exploit en ligue des champions après la victoire au Camp Nou. Oui, il aurait dû coacher avant, notamment Di Maria, mais il est compliqué de changer des choses dans ce type de match de peur de déséquilibrer l’état d’esprit.
Évidemment, Navas a de nouveau l’Homme du match. Un peu de réussite sur la tête de Choupo sur la barre puis le talent pour faire le reste. Oui, c’est la meilleure recrue du PSG sur les dernières années. Marquinhos a été solide et buteur, une nouvelle fois en ligue des champions. Malheureusement, touché aux adducteurs, il a dû sortir à la demi-heure de jeu et parait très incertain pour le retour dans seulement six jours. Kimpembe a également été solide, concentré et propre, ne commettant que peu de fautes. Sur les côtés, Diallo et Dagba ont souffert par leur faute, mais aussi par le peu d’aide qu’ils ont reçu de leurs offensifs.
Au milieu, Danilo avait été costaud avant de redescendre en défense centrale. Coupable d’un mauvais marquage sur le but de Choupo–Moting juste après son repositionnement, il a ensuite été solide, repoussant notamment un paquet de ballons de la tête. Avec lui, Gueye a été énorme. On a souvent dit qu’il n’était pas fait pour évoluer dans une équipe de possession et ça s’est vu. Dans une équipe qui subit et doit jouer vite les transitions, son apport est plus important. Herrera a réalisé une bonne entrée en remplacement de Marquinhos, combatif et assez juste techniquement.
Devant, Di Maria a été le moins visible des joueurs parisiens. Mais il sauve son match sur le une-deux avec Neymar qui amène le premier but et il lance Mbappé sur le troisième. Draxler s’est battu mais n’a pas non plus assez aidé son latéral. Il a sorti quelques bons ballons et notamment celui du troisième but où il trouve Di Maria.
Pour Neymar, oui, quand il respecte le jeu et le football, il n’y a pas grand-chose à dire. Il a été plutôt juste avec le peu de ballons qu’il a eu à gérer et c’est qui offre les deux premiers buts à Mbappé et Marquinhos. Enfin, en pointe, Mbappé a été efficace, juste, et il a effectué quelques replacements importants pour aider ses coéquipiers. Oui, n’en déplaise à certains, il est plus à l’aise quand l’adversaire joue haut mais aussi quand lui respecte le jeu.
Oui, Paris a subi. Oui, Paris n’a jamais trouvé comment bloquer les centres au deuxième poteau du Bayern. Oui, Paris peut remercier Navas. On avait dit avant la rencontre qu’il allait falloir être très juste techniquement sur les peu de ballons à jouer et efficaces sur le peu d’occasions que le PSG se créerait. Paris a marqué trois buts sur cinq frappes.
Il va désormais falloir récupérer, jouer Strasbourg dès samedi après-midi puis recevoir le Bayern dans six jours, tout en espérant récupérer quelques absents. Mais après une victoire, on récupère plus vite parait-il.