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PSG v Istanbul Basaksehir : Une rencontre européenne sur fond politique

Au sein de son calendrier très chargé, le Paris Saint-Germain retrouve déjà la Ligue des champions, ce mercredi à 18h55, pour un déplacement en terre stambouliote. Cette fois-ci, il ne s’agit pas des habituels clubs de la ville située au confluent du Bosphore tels que Galatasaray, Fenerbahce ou encore Besiktas, le PSG affrontera l’équipe de l’Istanbul Basaksehir. Une équipe joueuse qui a récemment fait parler d’elle sur le plan sportif mais aussi beaucoup sur le plan politique.

Le club d’un homme

Ce nouveau trublion venu bouleverser la hiérarchie établie au sein du championnat turc depuis de nombreuses années, n’existe seulement que depuis 30 ans. Fondé au mois d’août 1990, le club d’Istanbul Basaksehir doit son salut à un seul homme, extrêmement controversé aujourd’hui, Recep Tayip Erdogan. Il convient de rappeler que lors de son premier mandat en tant que maire d’Istanbul en 1994, Recep Erdogan se consacre très rapidement à ce club afin de lui créer une véritable image de marque et ce, notamment par la transformation du quartier d’implantation de l’équipe. Erdogan contribue à remanier complètement ce quartier afin d’en faire l’un des plus importants de la mégalopole turque. C’est en tant que véritable amoureux de football que l’actuel président du pays entreprend ces actions. Pour la petite anecdote, Recep Erodgan a eu un passif de footballeur semi-professionnel au sein du club de Kasimpasa.

Cette romance politique entre le club d’Istanbul Basaksehir et Recep Erdogan se poursuit en 2014 lorsque le club est revendu à l’AKP, parti politique de l’actuel président turc. S’en suit la construction d’un stade de près de 18 000 places arborant fièrement le nom de Fatih Terim, entraineur vedette notamment grâce à ses performances en tant que l’un des coachs les plus réputés de Turquie, que ce soit avec la sélection nationale ou encore pour Galatasaray. Dernier point intéressant, l’enceinte a pu être parachevé grâce au soutien du groupe de BTP, Kaylon, très proche du président Erdogan.

Une équipe à l’ascension trop rapide ?

Après une accession à la première division turque en 2007, ce n’est que seulement 13 ans plus tard, en 2020, que l’Istanbul Basaksehir parvient à glaner son premier titre de champion. Une performance notable au sein d’un championnat globalement contrôlé par les trois clubs historiques de Galatasaray, Fenerbahce et du Besiktas. Un titre de « SüperLig » qui s’explique en grande partie par l’état irréprochable des finances du club. Échappant aux dettes grâce aux nombreux afflux financiers provenant d’une comptabilité jugée obscure, le club parvient à attirer des joueurs d’expérience. En effet, l’effectif actuel est composé d’éléments tels que Demba Ba, Martin Skrtel, Enzo Crivelli ou encore plus récemment Rafael, ex-joueur de Manchester United et de l’Olympique Lyonnais.

C’est cette équipe qui sera opposée au Paris Saint-Germain ce mercredi soir dans le cadre de la deuxième journée des phases de poule de la Ligue des champions. Après sa défaite face à Manchester United, les hommes de Thomas Tuchel n’ont pas le choix et doivent l’emporter. Un état d’esprit de conquérant qui pourrait plonger l’Istanbul Basaksehir dans une crise, en cette fin d’année 2020. Il s’agit, en effet, d’une fin d’année compliquée pour le club favori du président Erdogan, cela est en grande partie due à la situation économique de l’équipe qui n’a fait que s’aggraver depuis l’été 2019. C’est à la suite d’un renversement politique de la mairie d’Istanbul, commandité par un groupe de l’opposition, que les subventions ont cessé d’affluer vers les comptes du troisième club de la capitale économique turque. Des graves soucis économiques amplifiés par la crise du coronavirus auquel s’ajoute des difficultés sur le plan sportif avec une actuelle avant-dernière place au classement du championnat turc.

La rencontre de ce mercredi soir risque de s’avérer intéressante au-delà du seul aspect sportif, notamment au vu des dernières déclarations émanant des chefs d’états turcs et français. Toutefois, en tant que supporter et amoureux du football, nous espèrons voir une belle rencontre mais surtout une victoire, avec la manière, de notre Paris Saint-Germain.

Paris United

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