Un coaching toujours aussi étrange
Paris s’est imposé facilement contre Rennes (3-0). Malgré cela, il y a encore des choix de coaching qui laissent perplexe.
On peut toujours se dire que battre Rennes troisième de Ligue 1 au coup d’envoi et un des trois représentants français en Ligue des champions cette saison, 3-0, et avec le nombre d’absents que compte le PSG, ça suffit et on peut s’en contenter. D’ailleurs, Thomas Tuchel a insisté, en fin de rencontre, en déclarant que c’était son plus beau moment avec le PSG.
Même si le onze de départ était cohérent, on peut déjà se poser plusieurs questions. Depuis le match face à Manchester, Gueye était blessé. Il est revenu et a joué à Nantes puis à Leipzig. Était-il judicieux de le titulariser alors qu’il y avait Rafinha voire Fadiga sur le banc ? Comme dirait le coach parisien, facile à dire après, mais quand on a autant de blessés, il y a des réflexions importantes à mener sur le rythme imposé aux joueurs.
Malheureusement donc, le sénégalais n’a pas pu jouer plus d’une dizaine de minutes et il fut remplacé par l’espagnol. Puis, la demi-heure de jeu passée, ce fut au tour de Kehrer de ressentir une douleur aux adducteurs et de quitter la pelouse. Thomas Tuchel a répété à plusieurs reprises que l’international allemand n’était pas prêt. Alors, pourquoi ne pas avoir titularisé Dagba ? En tout cas, pour le remplacer, il y’avait alors plusieurs possibilités : soit faire entrer ce dernier poste pour poste, soit faire redescendre Florenzi et faire entrer Kays Ruiz voire Fadiga, quitte à faire grimper Rafinha d’un cran. Mais la solution choisie par Tuchel fut alors de faire entrer Bakker et de déplacer Kurzawa à droite. Et on l’a vu, ce choix a mis ce dernier en difficulté. De plus, quel est le message envoyé à Dagba? « Tu es latéral droit mais j’ai tellement peu confiance en toi que je préfère mettre un gaucher qui va souffrir à ton poste? » Bizarre…
Kurzawa en difficulté à droite
Comme l’hécatombe de blessures s’est poursuivi, à la pause, c’est Florenzi qui fut obligé de céder sa place à… Dagba. Pour mettre les joueurs dans des dispositions correctes, on imaginait un Dagba latéral droit, un Di Maria qui serait revenu se positionner côté droit, comme d’habitude, et un Kurzawa qui serait allé se mettre en offensif gauche devant Bakker. Mais rien de tout cela. Et surtout, on n’a pas tout compris. On a vu un PSG être organisé entre en 4-2-3-1 et un 5-3-2. Kurzawa s’est alors retrouvé comme un troisième défenseur axial droit. Évidemment, les actions rennaises les plus dangereuses sont venues de ce côté, entre Dagba et Kurzawa. Normal puisque l’ancien monégasque, dans son positionnement, dans l’orientation de son corps, ne pouvait pas défendre correctement.
Enfin, quand Moïse Kean a clôt le chapitre blessure en demandant à être remplacé, c’est Danilo Pereira qui a pris sa place. Pas de Fadiga, pas de Kays Ruiz. Di Maria a alors fini avant-centre, tout seul, sans véritable joueur offensif à ses côtés. Le message envoyé aux jeunes, alors que le PSG fait tout pour leur faire croire qu’on compte sur eux, est très négatif.
Oui, tous les joueurs peuvent jouer à tous les postes. On peut même imaginer Kurzawa, un jour, avant-centre. Mais tous les joueurs sont-ils performants à tous les postes ? La réponse est, évidemment, non.
À tout cela, on peut ajouter qu’on a vu un bon Marquinhos à un poste qui n’est pas le sien… Dans l’esprit de Tuchel en tout cas. Et, encore une fois, un Navas qui a annihilé les quelques occasions rennaises, les empêchant d’espérer repartir du Parc des Princes avec un résultat positif.
Avec la victoire, certains diront que toutes ces bizarreries de coaching ne méritent pas d’être relevées. Mais on peut aussi se demander pourquoi autant de choix étranges, mais aussi se dire qu’heureusement que le PSG a affronté une équipe rennaise bien tendre.