PSG v Real Madrid : une première flamboyante !
En s’imposant face à un petit Real (3-0), le PSG a bien lancé sa campagne de ligue des champions 2019 -2020. Mais en phase de poule, Paris sait faire.
Le PSG a donc réalisé une prestation aboutie pour s’imposer (3-0) devant un Real Madrid bien pauvre, tant dans l’agressivité que dans l’utilisation du ballon. Pourtant, au regard de la composition d’équipe, on s’est posé des questions. Pourquoi lancer Kimpembe maintenant ? Pourquoi remettre Marquinhos au milieu ? Force est de constater que Tuchel a eu raison. Le contenu, l’état d’esprit et le résultat sont venus valider ses choix.
Des choix tactiques payants
La clé de cette rencontre est venue du milieu de terrain. Marquinhos a réalisé une énorme prestation au milieu, récupérant de nombreux ballons et les utilisant parfaitement, notamment grâce à un jeu long performant. Un peu à l’image du match qu’il avait réalisé à United l’an dernier quand Paris s’était imposé 0-2 à Old Trafford. Et il a été utilisé comme un vrai numéro 6 et pas dans un rôle hybride de milieu – troisième défenseur central, comme à Rennes par exemple. Avec lui, Verratti a été bon, permettant aux Parisiens de garder le ballon, notamment en début de rencontre, quand ils le perdaient trop rapidement en voulant chercher trop vite les joueurs offensifs. Mais celui qui a crevé l’écran, hier, c’est Idrissa Gueye. Désiré depuis janvier, le Sénégalais a montré pourquoi Tuchel le voulait à ce point : Harcèlement, pressing, récupération, compensation, utilisation du ballon, tout y est passé.
Certes, il faudra revoir ces trois joueurs face à un milieu plus actif, plus agressif, à l’image du milieu de Liverpool par exemple. Mais c’est un bon point pour Tuchel, parce qu’ils ont permis aux latéraux d’attaquer, et qu’ils ont apporté le surnombre sur les côtés pour défendre en supériorité numérique.
Une défense au diapason
Derrière, Silva a rayonné en patron, couvrant parfaitement les quelques miettes que laissaient ses milieux. A ses côtés, Kimpembe, l’invité surprise du soir, a alterné le bon et le moins bon. Bon dans son agressivité, son envie, mais défaillant sur sa lecture du jeu et sur quelques hésitations balle au pied.
Sur les côtés, Bernat a réalisé un très bon match. Certains doutaient de sa capacité à être bon dans une défense à quatre. Oui, parce que l’an dernier, il avait réalisé ses meilleurs matchs dans une défense à cinq. Mais quand les milieux compensent, que les joueurs offensifs de couloir travaillent défensivement, tout de suite, c’est plus facile pour les latéraux de ne pas être mis en difficulté puisqu’ils ne se sont jamais retrouvés en infériorité numérique.
De l’autre côté, Meunier a mis un peu de temps à entrer dans la partie. On l’a senti tendu, hésitant. D’ailleurs, sur sa première erreur, on a senti la »confiance » que lui portait Tuchel quand il l’a littéralement pourri. A terme, si le coach allemand lui redonne de la confiance, il est le meilleur latéral droit pour cette équipe, loin devant Kehrer et Dagba. Il s’est même permis le luxe d’inscrire le troisième but après un échange, dans la surface madrilène, avec Bernat, l’autre latéral. Devant, Icardi a réalisé une bonne première période, avant de demander à sortir à l’heure de jeu. Ses déviations, ses prises de balle sont très intéressantes. Sa subtile déviation pour Bernat sur l’ouverture du score, est parfaite pour permettre à l’Espagnol de centrer pour Di Maria. L’Argentin va être une vraie alternative à Cavani et on a hâte de voir ce que ça peut donner, notamment avec Neymar.
Un nouvel état d’esprit
Sur les côtés, Di Maria a été énorme. L’Argentin a travaillé défensivement et permis à Bernat de ne pas se retrouver en infériorité numérique face à Carvajal et Bale. Mais surtout, « El Fideo » a réalisé des gestes techniques de grande classe, inscrit deux buts superbes, notamment le second après un enchainement contrôle – frappe à une vitesse folle, et est au départ de l’action du troisième but. Avec lui, Sarabia a apporté sa pierre à l’édifice, même si il manque un peu de puissance et de vitesse dans ses courses. Plusieurs fois, l’Espagnol a fait ce qu’il fallait mais s’est fait reprendre par Mendy alors qu’il avait un peu d’avance. Malgré tout, il sera un vrai apport dans la rotation et dans le coaching de Tuchel. Mais le vrai signal envoyé aux absents, notamment Neymar et Mbappé, c’est l’état d’esprit. Si le PSG a réalisé une belle prestation, c’est que tous les joueurs ont joué ensemble, les uns pour les autres, les uns avec les autres. Tout le monde a fait le travail de pressing pour gêner la relance, mais aussi le repli pour ne pas laisser les joueurs de côté défendre en infériorité numérique.
Alors oui, Neymar et Mbappé partent avec une longueur d’avance. Mais leur comportement à la perte de balle va être scruté. Et à un moment donné, est-ce qu’il vaudra mieux des joueurs qui travaillent pour le collectif, ou des joueurs qui peuvent être décisifs mais qui laissent leurs défenseurs en difficulté ? Et la Ligue des champions, ça se gagne beaucoup sur l’état d’esprit. A suivre.
Alors évidemment, il faut quand même tempérer cette performance. Parce que le Real n’est pas au niveau. L’absence de Ramos, ça compte. Les joueurs de Zidane sont en difficulté depuis plusieurs mois et ça s’est encore vu hier. Enfin, le Réal ne jouait pas son avenir dans la compétition, et ça change aussi beaucoup de choses. Parce que ce PSG a déjà battu le Bayern (3-0), le Barça (3-2) ou Liverpool (2-1) en phase de groupes.
Ce match rassure pour le début de saison, valide le recrutement, parce que désormais, le PSG va avoir un banc (s’il n’accumule pas les blessés), surtout qu’il manquait quand même Kehrer, Draxler, Neymar, Cavani et Mbappé, rien que ça. Rendez-vous dans deux semaines en Turquie, à Galatasaray, pour confirmer.
Yacine Hamened pour Paris United
Crédit photo : @Flo_Pernet