PSG v OM : Une première période de très haut niveau
Paris a donc corrigé l’OM 4-0 grâce notamment à une première période de très haut niveau. Paris progresse et dispose d’un jeu plus varié. Et si quelque chose était en train de changer.
Thomas Tuchel est donc resté fidèle à son 4-3-3 des gros matchs. Parce que oui, comme il l’a déclaré avant la rencontre, le match contre Marseille est important dans l’histoire du club et pour les supporters.
Paris a bien démarré son match avec un pressing dès la première minute qui amènera à la première frappe manquée de Di Maria. Puis, l’OM va avancer, respectant le plan de jeu décidé par Villas-Boas: jouer haut et ne pas laisser Paris prendre possession du ballon. Mais cette saison, les équipes qui s’aventurent loin de leur but et laissent des espaces dans leur dos sont punies. Et l’OM va subir le même sort.
Première alerte avec un circuit qui commence à se mettre en place. Icardi décroche et trouve Mbappé dans la profondeur, mais le Français ne va pas pouvoir aller au bout de cette action. Le décrochage de l’Argentin et son ouverture rappellent très fortement l’action qui avait amené le but de Di Maria à Nice.
Un vrai collectif
Puis, Di Maria va être trouvé côté gauche. Il se remet sur son pied et centre. Icardi de la tête voit son ballon repoussé par Mandanda mais il va suivre et ouvrir le score. Là encore, une action qui commence à se répéter avec l’ancien joueur de l’Inter qui se démarque au dernier moment dans le dos de son défenseur. Il fait cela à la perfection.
Pendant les dix minutes qui vont suivre l’ouverture du score, Marseille va continuer à jouer haut. Empêchant les premières relances parisiennes, ils vont même se créer une situation sur un centre de Payet mais Germain va trop enlever sa frappe. C’est comme si cette action avait décidé les Parisiens à hausser leur niveau.
A partir de ce moment-là, le match va basculer. Paris va presser, harceler dès la perte du ballon. Tout le monde va faire sa part du travail, même Mbappé. A force de voir les autres, quand il était absent, se fondre dans le collectif, participer aux tâches défensives, l’attaquant parisien s’est-il senti obligé de le faire aussi ? En tout cas, c’est un vrai point positif. Paris va alors marcher sur l’OM comme rarement. Et si Mbappé ou Icardi n’étaient pas tombés sur un bon Mandanda, le score aurait pu être encore plus lourd à la pause.
Lors de ce temps fort, tout le monde va être au top niveau. Mais il y a deux joueurs qui vont réellement être essentiels: Di Maria et Verratti.
Di Maria, Verratti, les détonateurs
Pour l’Italien, c’est paradoxal. Il va perdre quelques ballons pour ne pas les avoir lâchés assez vite. Tuchel va d’ailleurs lui hurler dessus à quelques reprises. Mais dans le même temps, il va trouver des passes que très peu de joueurs sont capables de trouver. Sa passe décisive sur Icardi est juste parfaite, dosée pour que le ballon dépasse Sarr et que le numéro 18 parisien n’a plus qu’à mettre la tête. Et sur le quatrième but, son contre-pied à la prise de balle suivi de sa passe vers Di Maria sont juste exceptionnels.
L’autre joueur, c’est donc Di Maria. L’Argentin jouit d’une liberté sur le terrain qui le rend, en ce moment, injouable. Tantôt sur le côté pour créer des différences, il est également venu à l’intérieur du jeu apporter des solutions aux joueurs du milieu de terrain parisien. C’est comme ça que Verratti va le trouver pour lancer Mbappé sur le quatrième but.
Le 4ème but : un chef d’oeuvre
Si ces deux joueurs ont pu se régaler, c’est aussi parce que le pressing parisien a été parfait dans sa coordination, mais aussi parce que la qualité technique des joueurs a fait la différence. Parce Kimpembe et Silva ont défendu en avançant et n’ont pas hésité à venir chasser les Marseillais très haut. Parce que Marquinhos est venu apporter de la densité autour du ballon. Parce que Herrera a été juste et simple. Et enfin parce que les appels d’Icardi et Mbappé ont été coordonnés. Quand les automatismes seront encore meilleurs, le Français va profiter des décrochages de l’Argentin pour plonger dans son dos en utilisant sa vitesse.
Evidemment, comment ne pas revenir sur le quatrième but. Parce que dans ce but, il y a tout: sérénité, qualité technique, coordination des déplacements et justesse. Au départ, une touche et le ballon qui revient sur Herrera. L’Espagnol envoie un ballon compliqué vers Navas. Le gardien réalise un contrôle parfait et donne à Kimpembe. A ce moment-là, les olympiens avancent et on se dit que Kimpembe va devoir allonger. Mais la confiance aidant, le défenseur parisien redonne à Navas. C’est ça aussi qu’a apporté le gardien costaricien : de la confiance dans le jeu. Marquinhos va alors venir demander le ballon dans l’axe, entre les deux attaquants marseillais. Passe parfaite, contrôle parfait, le Brésilien peut alors trouver Verratti dans le jeu court. Le numéro 6 parisien aime ça, être pressé, jouer le contre-pied et éliminer une moitié d’équipe. Il va contrôler son ballon vers la gauche puis changer de direction presque immédiatement. Di Maria rentre à l’intérieur et Verratti le trouve alors sur une passe qui va éliminer cinq joueurs de l’OM. Icardi est alors côté droit et a libéré l’axe. Mbappé va s’y engouffrer et parfaitement servi par Di Maria va inscrire le quatrième but.
Ce PSG est en train de monter en puissance. Dans le jeu évidemment, mais surtout dans l’état d’esprit qui se dégage. Le pressing est plus coordonné et semble être l’affaire de tous. La marge de progression se trouve dans l’utilisation d’Icardi et les automatismes autour de lui. L’autre différence, c’est que Paris a un banc et ça change tout. Dire qu’hier soir il manquait Neymar, Gueye, Kehrer et Meunier. Enfin, Paris est capable de marquer sur des actions construites mais aussi sur attaque rapide car son jeu de transition est beaucoup plus dynamique que les saisons précédentes. Alors, est-ce enfin la bonne année ?