PSG : Des soucis et du travail
Le PSG s’est donc offert le premier titre post-confinement au terme d’une rencontre dans laquelle les Stéphanois ont mis énormément d’agressivité. Mais cela n’explique pas la prestation plus que moyenne des Parisiens.
A la fin de la rencontre, le plus important était fait : le PSG a remporté la treizième coupe de France de son histoire grâce à un but de Neymar. Malgré cela, on peut analyser le contenu et, sans tirer de conclusion, s’interroger sur certains choix de Thomas Tuchel ou revenir sur les performances de certains joueurs.
Toujours pas de coaching
L’équipe de départ ne contenait pas de choix scandaleux. Pas de Kimpembe mais Marquinhos – Silva en défense centrale, c’est un choix. Kehrer à droite, il n’y a pas d’autres solutions. Bakker à gauche, c’était plus pour préserver Kurzawa qui a un peu de retard dans sa préparation, alors que Bernat est toujours absent du groupe. Au milieu, Gueye – Paredes, c’était le milieu de la victoire face à Dortmund. Enfin, le quatuor offensif n’a pas de concurrence.
Malheureusement, et comme souvent avec l’entraineur allemand, ces choix (ou non choix) en cours de jeu interrogent sur sa force à influer sur le cours d’un match. Avec deux changements dès la première période suite aux blessures de Kehrer et Mbappé, ça laissait encore trois possibilités de changement. ThomasTuchel n’en utilisera qu’un seul, Verratti pour Paredes.
Ce choix est déjà discutable. Comment, avec la prestation de Gueye, le Sénégalais a-t-il pu jouer toute la rencontre ? Pourquoi Verratti, indispensable à la construction de l’équipe, était-il sur le banc ? Et surtout, pourquoi l’ancien coach de Dortmund se refuse à faire jouer l’Italien et l’Argentin ensemble alors qu’ils sont les plus à même de ressortir les ballons, surtout en cas de pressing ? Après le match, le coach parisien s’est expliqué : « C’est la première fois que je laisse Marco sur le banc. C’était une décision difficile car il était prêt. Mais Leo avait joué contre Dortmund et il avait été très fort. Mais c’était un choix entre Leo et Marco ». Sous-entendu donc, Gueye était indiscutable.
Il restait alors deux changements à utiliser. Mais Tuchel n’en fera rien. Icardi et Di Maria étaient bien en-dessous de leurs performances habituelles, alors pourquoi ne pas avoir utiliser un Draxler, voire un Choupo–Moting pour amener un peu de fraicheur ? Pourquoi ne pas avoir donner un peu de temps de jeu à Kurzawa, alors que Bakker souffrait ?
Dans le dur physiquement
Au-delà de ces considérations, les Parisiens ont paru émoussé physiquement, sans jambes. En symbole, ce contre de la seconde période quand Neymar trouva Di Maria mais que ce dernier ne réussissait pas à accélérer et à trouver Icardi ou Sarabia. On en avait parlé, mais tout cela est normal. Entre la 3ème et la 5èmesemaine d’une préparation raccourcie, les joueurs souffrent avant de retrouver des jambes. On est en plein dedans.
Second élément qui explique la prestation globale parisienne, l’agressivité des Stéphanois. Après moins d’une minute, Neymar se faisait agresser par Maçon. A la 20ème, c’était Perrin qui taclait durement Mbappé. Les Verts avaient donc décidé de rentrer dans les Parisiens, mais avec des gestes plus que déplacés. On a alors vite vu Neymar, par exemple, éviter tous les duels, ne pas en rajouter dans les dribbles, comme s’il se disait « ok, ce soir, ça va envoyer. L’objectif, c’est l’Atalanta, je ne vais pas aller me blesser aujourd’hui ». Et franchement, on ne peut pas lui en vouloir.
On peut d’ailleurs s’interroger sur la méthode employée par les Verts. Qu’ils mettent de l’agressivité, de l’intensité, c’est normal. Mais que ça tourne à l’agression, c’est incompréhensible. Denis Bouanga, qui a déclaré à la mi-temps que le carton rouge était une injustice, a revu les images et il s’est excusé sur twitter
Mea culpa, il y avait bien rouge..
Ne jamais parler à chaud ??
Des regrets mais une grande fierté.
Fier de ce groupe @ASSEofficiel ?— BouangaDenis (@BouangaDenis) July 25, 2020
Ne jamais parler sous le coup de l’émotion.
En tout cas, il y a eu quelques satisfactions côté parisien. Neymar, qui a donc offert la coupe de France grâce à son but, a été de toutes les actions dangereuses du PSG. Navas a fait le boulot dans les buts. Marquinhos, après une première période inquiétante, s’est bien repris en seconde, accompagné par un Tiago Silva énorme. Paredes a été encore une fois très intéressant dans son impact et dans sa faculté à jouer vers l’avant. Quant à Sarabia, même s’il a manqué la balle du break, il ne déçoit jamais dans son investissement.
Soigner les blessures et continuer la préparation
Le staff va devoir gérer ce qu’il redoutait : les blessures. Celle de Kehrer est importante. Même s’il est loin d’être une garantie, il est quand même meilleur que Dagba à droite. Mais c’est surtout celle de Mbappé qui va focaliser l’attention. On en saura plus après les examens, mais ça avait l’air assez sérieux. Pour le match de vendredi face à l’OL, ça semble compromis, et il vaudrait peut-être même ne prendre aucun risque. Pour les autres, l’objectif sera désormais de passer la période de fatigue et de retrouver des jambes.
Face à l’OL, Paris va également devoir trouver des solutions pour sortir d’un pressing. Dans les temps forts de Saint-Etienne, on a vu que c’était très compliqué. La présence de Verratti est indispensable dans ces phases de jeu et il serait temps que l’entraineur allemand tente l’association avec Paredes.
Si on se fie aux matchs de préparation, le match face à l’OL devrait être un cran au-dessus que celui d’hier soir. Paris devra donc monter d’un cran son niveau d’implication et d’intensité. Tout cela, en donnant du temps de jeu à des joueurs qui pourraient s’avérer précieux quand arrivera la Ligue des champions, et en rappelant que Di Maria sera suspendu face à l’Atalanta. Tuchel a du pain sur la planche.
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