Paris maîtrise mais…
Le PSG s’est donc imposé 4-2 face à Lyon. Un match maîtrisé avec un temps faible d’une quinzaine de minutes qui aurait pu coûter cher. Puis, il y a eu les déclarations de Leonardo.
Lyon, c’était le dernier gros match avant Dortmund. Et Paris l’a réussi globalement, même si les 15 minutes (entre la 52ème et la 65ème minute) ont fait peur. Mais la marge était trop importante et le PSG a réussi à se remettre à l’abri.
Les partenaires de Kimpembe ont eu du mal à sortir le ballon pendant une grosse dizaine de minutes en début de rencontre, gênés par le positionnement très haut des Lyonnais plus que par l’agressivité et l’intensité. Puis, Lyon a reculé et Paris en a profité. La maîtrise technique fut alors bien meilleure, symbolisée par Verratti et Di Maria qui se sont trouvés entre les lignes, l’Argentin étant à l’origine de la majorité des mouvements dangereux. Paris va inscrire deux buts très bien construits et conclus par l’Argentin et Mbappé.
Juste avant la pause, sur un long ballon, Kimpembe et Kurzawa vont alors mal apprécier la trajectoire d’un long ballon et le champion du monde va alors faire faute sur Dembélé, frôlant une expulsion qui n’aurait pas été un scandale.
Après le but contre son camp de Marçal, Paris va alors connaitre 15 minutes de flottement. Le problème, c’est que c’est une situation qui se répète. Thomas Tuchel a déclaré, en conférence de presse, que « mentalement, on a pensé que c’était fini ». Et c’est bien là le problème. A Nantes, en milieu de semaine, ce fut déjà le cas. Mais l’an dernier, lors du retour face à Manchester United, après une victoire probante à l’aller (0-2), ce fut aussi le cas. Et à Barcelone, en revenant à 3-1, ce fut aussi le cas. On répète souvent que si le PSG a été éliminé lors de ces matchs, c’est plus au mental que sur le jeu. Cette équipe ne retient donc aucune leçon ? La satisfaction, c’est que Paris a réagi et Cavani a redonné de l’air à son équipe. El Matador a inscrit son 199ème but sous les couleurs parisiennes et tout le monde attend désormais le 200ème.
Cavani, tout un symbole
En tout cas, en fin de rencontre, quand on a vu les agressions débiles de Marcelo sur Mbappé, entre autres, on a compris pourquoi Tuchel n’avait pas pris de risque avec Neymar. D’ailleurs, si le match à Dortmund avait eu lieu plus tard, nul doute qu’il aurait joué, de même que Marquinhos et Silva.
En revanche, le coaching de Tuchel interroge toujours autant. Pourquoi des changements si tardifs ? Pourquoi, comme à Nantes, quand l’équipe mène tranquillement et qu’on sent qu’elle ronronne, ne lance-t-il pas des joueurs frais pour relancer la machine avant qu’elle ne se fasse peur ? Et pourquoi avoir réclamé un banc si ce n’est pas pour s’en servir, ou si peu ?
Alors que l’an dernier il faisait des changements de joueurs régulièrement, mais aussi de système en cours de match, cette saison, il ne tente (presque) plus rien. Est-ce pour ne pas relancer la concurrence, lui qui a désormais son équipe type en tête ? S’il relance Cavani et que celui marque régulièrement, ça lui posera le problème de Cavani ou Icardi pour débuter en Allemagne. C’est bizarre. En tout cas, l’Uruguayen a montré qu’il finirait son aventure au PSG avec le même état d’esprit, sans remords par rapport à son faux départ. Mais on n’en doutait pas.
Pour les autres joueurs, on aura vu un Draxler en manque total de confiance, incapable de prendre des risques, se limitant à jouer simple et souvent vers l’arrière. On aura vu un Kehrer plutôt bien en première période, mais rattrapé par ses démons durant le quart d’heure lyonnais où il aura connu des problèmes de placement, de lecture du jeu, mais même balle au pied, ses relances sont devenues catastrophiques. On aura vu un Mbappé qui a une nouvelle fois abusée d’actions individuelles et un Gueye actif et combatif mais toujours limité dans l’utilisation du ballon. C’est vraiment dommage que le coach parisien n’ait pas essayé Verratti–Paredes au milieu.
Mais on aura vu aussi un Verratti indispensable, seul joueur capable de casser des lignes et de jouer vers l’avant. Enfin, on aura eu un Di Maria de gala, surtout sur la première période, prenant le jeu à son compte en l’absence de Neymar.
Leonardo ne s’exprime pas pour rien
A la fin du match, Leonardo est donc venu au micro de Canal+ pour communiquer. Et quand le Brésilien se déplace, ce n’est jamais par hasard. Il a déclaré qu’il fallait arrêter avec la négativité : « Je n’aime pas cette négativité qu’on entend. C’est comme si on préparait une défaite. » Pour le directeur sportif parisien, le PSG possède « une équipe formidable, des joueurs formidables. On doit être content d’avoir tout ça, et de vivre tout ça. On doit sortir de la négativité. On a deux des quatre meilleurs joueurs au monde. On doit vivre ça, c’est la joie du foot. » (voir notre article sur les déclarations de Leonardo ici) Pour lui, il faut être heureux du jeu pratiqué, des joueurs et des résultats. Il a ajouté que Dortmund ce n’était pas à la vie à la mort mais simplement un match de foot. Si Paris gagne, tant mieux, mais s’il perd, ils continueront à travailler et c’est tout.
A huit jours du match aller, la sortie du directeur sportif est tout sauf anodine. Il essaie d’enlever la pression qui entoure le huitième de finale aller de ligue des Champions et envoie un tacle aux médias notamment auprès du diffuseur de la C1 et sa « mission Dortmund » dans lequel on entend tout et n’importe quoi. Il apporte également un côté positif à l’environnement en vantant la qualité de l’effectif mais aussi l’état d’esprit du groupe. Et il a raison de le faire.
Le seul sur lequel il se trompe, c’est quand il dit que la Ligue 1 n’est pas un problème pour le PSG. Elle est un problème sur le jeu car Paris ne souffre pas assez. Mais elle est surtout un problème parce que si tout le monde ne parle que de Dortmund, c’est que le PSG est trop loin en championnat et que l’intérêt de sa saison se limite à son parcours en Europe. D’ailleurs, dans des championnats forts et disputés, on parle de la ligue des Champions au moment des rencontres et pas six semaines avant. Dans ces pays, le championnat est plus important, mais aussi qu’ils ont déjà gagné de nombreuses coupes d’ Europe, ce qui n’est pas le cas de la France (2 victoires seulement en compétitions européennes dont le PSG 1996 en Coupe des Coupes).
Désormais, le club de la capitale va se rendre à Dijon pour se qualifier pour les quarts de finale de la coupe de France tout en donnant du temps de jeu à certains joueurs. On peut s’attendre aux retours de Marquinhos, Silva, Neymar voire Bernat. Puis, il se rendra à Amiens, en championnat, samedi à 17H30, pour conclure sa semaine. Il sera alors temps de ne penser qu’à Dortmund.
Crédit photos : psg.fr, Canal+