Les confessions d’Unai Emery sur son passage au PSG : ‘Passer de Séville à Paris, c’était grimper un étage sinon plus’
Sur le banc du Paris Saint-Germain de 2016 à 2018, l’entraineur espagnol s’est récemment confié auprès de nos confrères de France Football. L’occasion de revenir sur son parcours et sa relation avec les cadres de l’équipe.
Lorsqu’il est arrivé du côté de la capitale, les attentes étaient nombreuses car le Paris Saint-Germain se dotait de nouveau d’un entraineur de grande envergure. Il faut dire que gagner trois Europa League avec Séville faisait rêver les supporters Rouge et Bleu. Il devait être celui qui allait permettre de « franchir un cap » en Europe. Hélas non, ce ne fut pas lui, mais cela n’empêche pas l’Espagnol de relativiser son aventure parisienne quelques années plus tard.
Coup du sort… ou marche trop haute ?
Soyons honnête, Unai Emery a déçu en Champions League, néanmoins, si l’on regarde en détail son parcours, force est de constater qu’il a contribué à remplir l’armoire à trophées parisienne même s’il a parfois manqué de réussite.
« J’ai gagné le Championnat, quatre Coupes nationales et deux Trophées des champions. Mais l’objectif ultime, c’était la C1. La première année (2017), en huitièmes de finale contre Barcelone, nous faisons un match aller de très haut niveau (4-0, le 14 février). Et au retour, on se fait éliminer car le VAR n’existait pas encore (1-6, le 8 mars). On a clairement été éliminés par des décisions d’arbitrage. La seconde année, contre le Real Madrid, on s’incline devant une équipe (1-3, 1-2) qui signe un triplé historique (trois Ligues des champions d’affilée, 2016, 2017 et 2018) (…) L’année dernière, quand Paris a été éliminé par Manchester United (2-0, 3-1) j’ai envoyé un message à Nasser « Contre le Barça, le VAR nous aurait permis de nous qualifier. Et cette fois, contre Manchester le VAR vous a éliminés. »
Il est vrai que la chance n’était pas non plus du côté du PSG durant les années Emery, mais la marche était peut-être trop haute comme il en convient lui-même :
« Passer de Séville à Paris, c’était grimper un étage sinon plus. Car, à Paris, j’ai appris à un niveau plus élevé ce qu’était l’exigence de gagner obligatoirement. Mais ce que j’ai appris aussi, c’est que tout peut basculer sur de simples détails. »
Thiago Silva, le facteur X d’Unai
Pour entrainer le Paris Saint-Germain, il faut savoir gérer les egos, mais pas seulement. Parfois, un entraineur doit être en mesure de bousculer les habitudes, mettre en place de nouvelles stratégies et pour cela, rien de tel que le capitaine pour montrer l’exemple. Un vrai casse-tête pour l’entraineur espagnol comme il l’admet volontiers :
« Je voulais que l’équipe défende plus haut. Thiago est un super joueur mais je voulais qu’il soit plus haut et je n’ai pas réussi à lui faire accepter cela. (…) Cette caractéristique du jeu de Thiago Silva rejaillissait sur toute l’équipe. (…) Je dialoguais beaucoup avec Thiago Silva car il était le capitaine. Notre relation avait bien débuté. Mais, plus le temps passait, moins la confiance était présente. »
Il semble en effet, que le talent ne sois pas toujours suffisant et malheureusement, la fameuse rencontre contre le FC Barcelone a donné raison à l’entraineur, lorsqu’il a aligné le défenseur brésilien lors du match retour :
« J’ai dit à Thiago « Tu es un bon joueur, tu dois prendre ta part de responsabilités » (…) J’avais demandé qu’on leur rentre dedans, qu’on emballe la partie (…) Je lui avais dit « toi aussi, tu dois nous aider. Montre ! » Bon, au bout de dix minutes, j’ai compris qu’on ne passerait pas. »
Neymar Jr, le joueur dont tous les entraineurs rêvent
Arrivé à Paris en 2017, l’attaquant brésilien a pour habitude de faire parler de lui. Souvent dénigré par les médias, il semble qu’il soit bien plus facile à gérer qu’il n’y parait.
« Neymar découvrait un nouveau pays, un nouveau Championnat (…) d’autant plus qu’il devait aussi gérer sa vie familiale avec son fils. (…) Ce process a continué avec Thomas Tuchel, et on voit d’ailleurs que c’est véritablement maintenant qu’il donne sa pleine mesure. Contrairement à ce que certains pensent, Neymar est facile à coacher. Il adore le foot et il a bon cœur. »
Sans rancune ?
Enfin, s’il a du partir en raison des échecs répétés en Champions League, Unai Emery est pourtant resté en bons termes avec Nasser Al-Khelaifi et se montre particulièrement confiant envers les Rouge et Bleu pour la saison 2019/2020.
« Je crois vraiment que Paris peut gagner la Ligue des champions cette saison. Je l’ai d’ailleurs dit à Nasser, avec qui j’ai gardé de très bonnes relations, ainsi qu’avec l’émir (…) Je leur suis très reconnaissant de m’avoir choisi, ç’a été une immense chance. Et je suis un bien meilleur entraineur après avoir dirigé le PSG. »
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