Un préparateur mental, c’est indispensable
En plus d’un nutritionniste, le PSG réfléchit à faire appel à un psychologue ou préparateur mental. Un besoin nécessaire que beaucoup d’athlètes utilisent déjà dans de nombreux sports depuis plusieurs décennies.
Le football a ce côté macho qui veut qu’on soit un guerrier, un battant qui n’a pas de faiblesse et donc qui n’a pas besoin de préparateur mental. Pourtant, en Formule 1, dans les sports US (NBA, NHL…) mais aussi dans de nombreux clubs de football à l’étranger, on fait appel à des préparateurs mentaux depuis très longtemps.
Le rôle de ce dernier n’est pas d’écouter les plaintes des joueurs qui ne joueraient pas ou seraient mécontents d’une passe oubliée par un coéquipier. Le préparateur mental sert à comprendre l’anxiété qui amène un joueur à surjouer ou à se rater lors d’un match à enjeu. Il sert à effacer un échec qui marque un joueur ou une équipe.
Généralement, on estime que le mental c’est 50% de la performance d’un joueur. Une blessure musculaire, ça peut être mental. Des erreurs de relance, ça peut être mental. Un manque d’efficacité dans le dernier geste, ça peut être mental.
On peut reprendre l’exemple de Tilo Kehrer pour résumer tout cela. Avant le match face à Manchester United, en 2019, l’international allemand n’était pas exceptionnel, mais il ne passait non plus au travers. Face aux anglais, dès la première minute, il enverra, après une passe complètement ratée, Lukaku ouvrir le score. Il s’en suivra des mois où sur chaque ballon, on avait l’impression qu’il découvrait le foot, que le ballon lui brûlait les pieds. Un préparateur mental, à ce moment-là, lui aurait été d’une grande aide.
Indispensable dans le football d’aujourd’hui
On peut également penser à Neymar. Le préparateur mental ne va pas apprendre au brésilien à jouer au football. En revanche, il peut l’aider à contrôler ses émotions quand il est provoqué. Grâce à ce travail, le joueur pourrait alors continuer à jouer sans tomber dans les pièges de l’adversaire et cesser ses défis en un contre un qui ne servent pas l’équipe.
Celui qui occupera ce rôle ne doit pas faire partie intégrante du staff. Il peut y avoir, si nécessaire, un échange avec celui-ci, mais il doit être en dehors, indépendant, même s’il est salarié du club. Cela lui permettra d’accueillir les joueurs qui en ont besoin sans que ceux-ci n’aient peur de se livrer, d’être « dénoncés » au coach.
Enfin, le préparateur mental est aussi présent pour travailler sur l’aspect mental collectif. Avant une rencontre importante par exemple, il peut réunir le groupe pour briser les tabous, les peurs ou appréhensions collectives.
On peut ajouter que la préparation mentale est souvent vue pour les aspects négatifs, mais cela concerne également le positif. On a tous connu des joueurs en période d’euphorie qui pouvaient tirer dans n’importe quelle position et marquer. Là-aussi, le préparateur mental sert à essayer de conserver cet état de confiance, d’euphorie qui permet au joueur d’être complètement libéré.
Même si on peut considérer que ce poste aurait dû être comblé il y a un moment déjà, par exemple après le match à Barcelone en 2017, voir après United en 2019. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, continuer à se structurer et voir arriver un préparateur mental cette saison, ça montre une réelle envie des dirigeants de tout mettre en œuvre pour grandir sportivement.
crédit photo : europe1.fr