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Julian Weigl, der Kontrollturm

« You know what to do with a big fat… » problème de 6 ? Weigl, Weigl, Weigl ! Cest certainement le genre de mélodie qui ne quitte plus lesprit de Thomas Tuchel ces dernières semaines. Sur la liste de courses du technicien allemand, un nom, surligné en jaune, comme les couleurs quil revêt depuis 2015 : Julian Weigl. Portrait. 

 

Destin précoce

Julian Weigl, c’est d’abord l’histoire d’un gamin au destin précoce. Né à Bad Aibling en Bavière, à une soixantaine de kilomètres de Munich, le jeune allemand aurait pu épouser une carrière au sein de l’écurie de l’ogre munichois. Il n’en est rien. Si d’ordinaire le Bayern sait s’accaparer les talents régionaux – voire nationaux -, Julian Weigl échappe à la règle en rejoignant le TSV Munich 1860. C’est dans l’écrin du Grünwalder Stadion – qui accueille également la réserve du Bayern – qu’il fait ses classes en deuxième division allemande. Il s’épanouit progressivement sous la tunique bleue du rival Bavarois. En 2013, à seulement 18 ans, il réalise une quinzaine de matchs, puis 25 apparitions l’année suivante. Son sérieux et son application ne tardent pas à être valorisés. Il marque définitivement l’histoire du club en devenant le plus jeune capitaine.

L’éclosion

Lorsque que Julian Weigl quitte la Bavière à l’été 2015 pour rejoindre le Borussia Dortmund, ils ne sont pas nombreux à miser sur le jeune milieu de terrain. Recalé de dernière minute par le VFB Stuttgart, Weigl rejoint finalement le BVB pour 2.5 millions d’ €, autant dire une bouchée de pain. Ce transfert lui offrira le luxe d’une éclosion apaisée, loin de la pression des montants vertigineux, dans un club en reconstruction après le départ de Jürgen Klopp et sous la houlette d’un nouveau venu : Thomas Tuchel.

Très rapidement, les qualités de Julian Weigl éclaboussent la Bundesliga. Sa silhouette longiligne (1m87) dévoile peu à peu des attributs techniques séduisants, aussi bien dans le jeu court que dans le jeu long. Pas aussi efficace que Sven Bender à la récupération, il surpasse son compatriote techniquement par sa finesse et son activité dans la relance. Moins aventurier que Gündogan, il lui oppose son caractère consciencieux et son volume de jeu dans la recherche d’équilibre de l’équipe. En un rien de temps, le numéro 33 s’impose comme un titulaire en puissance, l’alternative privilégiée de Tuchel à la blessure de Nuri Sahin (la qualité de projection en plus).

Avec plus d’une cinquantaine de matchs disputés toutes compétitions confondues en 2015-2016, Julian Weigl est la personnification même du jeu de Thomas Tuchel. Sous la direction du fin virtuose, Weigl, en métronome, imprime le tempo d’une saison qui demeurera sa meilleure dans la Ruhr. Pierre angulaire du système des jaunes et noirs, il participe à la campagne d’Europa League du BVB qui connaitra son épilogue à Anfield, dans une confrontation d’anthologie entre les frères ennemis (Klopp – Tuchel). La même année, il ne prendra pas part à la séance de tirs aux buts en finale de la Coupe d’Allemagne face au Bayern et verra le titre tomber dans l’escarcelle du géant munichois. Sa saison sera finalement couronnée par sa participation à l’Euro 2016 en France.

Un potentiel à confirmer ?

À l’image de son club, Weigl affiche ses limites dès les saisons suivantes. Avec le départ de certains cadres de l’équipe, notamment au milieu de terrain, la « passmachine » se grippe plus régulièrement. Titulaire indiscutable devant la défense, adoubé par Tuchel, une fracture de la cheville contractée à 5 jours de la finale de coupe d’Allemagne 2017 l’empêchera toutefois d’écrire lui-même la première ligne de son palmarès.

Avec 8 matchs disputés seulement, dont 3 en Ligue des champions cette saison, Julian Weigl est réduit à un rôle de rotation. Il faut dire que le jeune allemand fait face à une concurrence acharnée au milieu de terrain. Les prestations de l’indéboulonnable paire Axel Witsel – Thomas Delaney laisse peu de temps de jeu au jeune bavarois. Tant et si bien qu’on peut considérer que, paradoxalement, le meilleur ennemi de Weigl à Dortmund aujourd’hui, c’est justement l’excellent début de saison du club de la Ruhr. Réduit à un rôle de doublure, Paris United vous faisait récemment part des velléités de départ de l’allemand, définitivement peu enclin à se satisfaire des miettes.

L’option Weigl semble être l’issue la plus cohérente aux carences du PSG au milieu de terrain. Son entente avec Tuchel et la confiance que le technicien allemand a toujours placée en lui, constitue le terreau idéal à une adaptation efficace et rapide : élément indispensable à la réussite d’un recrutement hivernal. Les meilleurs saisons de Julian Weigl à Dortmund, disputées sous le mandat de Thomas Tuchel, sont autant de motifs d’espoirs de grands succès à Paris. Si l’opération semble délicate vu le scepticisme du staff allemand à se séparer de leur joueur, la densité de l’effectif du BVB au milieu de terrain combinée à la volonté de départ du joueur, pourraient jouer en la faveur du Paris Saint-Germain dans le money-time.

Rédaction Thomas Gropallo

Visuel de Matthias Design

Montage vidéo Mehdy 

Paris United

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