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Pochettino « Dans le football, tout est une question de confiance »

A l’occasion d’une interview auprès de nos confrères de PSG TV, Mauricio Pochettino s’est confié sur sa perception du travail réalisé depuis son arrivée du côté de la ville lumière, et a dressé un bilan de sa première année en tant qu’entraineur parisien.

Toujours critiqué, mais toujours en place. Si l’entraineur argentin est très loin de faire l’unanimité auprès du public parisien, celui-ci préfère mettre l’accent sur les points qu’il considère comme positifs, et considère sa première année chez les Rouge et Bleu comme plutôt positive, notamment en raison des trophées remportés : « Nous avons bien commencé l’année en gagnant la Coupe de France, mais ça fait un an qu’on (ndlr : le corps technique) est arrivés au PSG, et nous sommes heureux. On sait qu’on peut s’améliorer, faire mieux, mais bon, je pense que le bilan global est positif. C’est un grand défi, il y a beaucoup d’excitation, je pense que des choses très importantes ont été faites, je pense que nous avons une grande équipe, et quel grand défi que de faire en sorte que tout cela fonctionne, que dans les moments importants de la raison ce talent refasse surface, et nous donne les résultats que nous recherchons, et que le PSGG mérite. »

Il est vrai que Pochettino est arrivé en cours de saison, dans contexte si particulier, autant d’un point de vue sportif qu’extra-sportif, et s’il se félicite d’avoir contribué à remplir un peu plus l’armoire à trophées parisienne, celui-ci admet que le fait de ne pas avoir remporté le championnat fut bel et bien un échec : « L’année dernière quand nous sommes arrivés, l’équipe était troisième, en janvier. La situation était d’autant plus compliquée qu’il y avait des blessures, la covid. Je pense que nous avons vécu une période assez compliquée. Nous avons gagné le Trophée des champions et la coupe de France, mais malheureusement nous avons perdu le championnat d’un point (…) Je pense que c’est vrai, ça nous a particulièrement blessé. Cette année, l’un des objectifs non seulement du club, mais également à niveau collectif et personnel, est de pouvoir remporter la Ligue 1. Je pense que nous avons du mérite jusqu’à maintenant, car ce n’est pas un championnat facile, il s’est amélioré d’année en année, il est très compétitif. »

Si le championnat s’est amélioré au fil des années, le PSG de Pochettino, de son côté, semble s’être globalement amélioré, du moins en termes de résultat. Actuellement largement en tête du championnat, les parisiens ont réalisé une première partie de saison plutôt convaincante, ce qui aurait été impossible sans le public selon l’entraineur : « Quand nous sommes arrivés il y a un an, je pense que ce qui nous manquait le plus, c’était nos supporters. Avec eux, nous aurions gagné la Ligue 1 la saison dernière, il y a toujours des points que l’on gagne grâce à eux, ils sont toujours là pour soutenir l’équipe lors des matchs difficiles. Je pense que c’est pour ça que nous sommes meilleurs cette année, grâce à la communion qui existe entre les fans et l’équipe, et je crois que c’est fondamental. (…) Du début à la fin des matchs, ils nous soutiennent toujours et il n’y a jamais de baisse d’énergie. »

Autre reproche récurrente faite à Mauricio Pochettino, le manque d’identité de jeu des parisiens. Jugée brouillonne, voire même inexistante, le coach préfère relativiser : « Le beau jeu est important pour nous en tant que corps technique, l’esthétique est quelque chose de fondamental, on essaye de jouer un bon football, un football attractif qui plait aux fans. Mais je crois aussi que le football, ce n’est pas seulement jouer, mais être compétitifs car nous sommes dans un contexte professionnel, et cela fait que parfois, nous ne jouons pas de la meilleure manière, mais nous gagnons car nous sommes compétitifs. Ce sont deux choses différentes. »

Interrogé sur son comportement pour le moins flegmatique lors des matchs, l’Argentin a tenu donné son point de vue sur la question. Selon lui, rester calme lors des moments importants n’est en rien un signe de désintérêt, mais plutôt une forme de professionnalisme : « Celui qui fait preuve d’hystérie sur le banc de touche, n’a pas forcément plus ou moins de passion. Le footballeur court, marque des buts, sauve des buts, fait des tacles, des passes et il peut canaliser cette énergie par l’activité physique. En tant que corps technique, notre position est telle que nous devons faire preuve de calme et nous demander ce que nous pouvons faire afin de donner des alternatives, des solutions ou des corrections tactiques aux joueurs. Le positionnement sur le terrain peut affecter positivement ou négativement le résultat du match, voilà pourquoi il faut être calme et concentré sur le jeu. Ce n’est pas si difficile, car la passion que nous avons, nous la canalisons, cela fait partie de notre responsabilité. Nous aussi nous pourrions sauter, courir partout, mais je crois que nous avons nos fans pour soutenir l’équipe de cette manière. »

D’autre part, si l’Argentin est actuellement dans l’œil du cyclone, celui-ci rappelle également que le comportement des joueurs influence tout autant la rencontre que les décisions tactiques prises par le corps technique, et que le collectif reste la clé : « Il est important que chaque football ait la capacité de prendre des décisions individuelles. C’est pour ça que je pense qu’il faut travailler les automatismes pendant la semaine, travailler sur la discipline tactique, sur l’organisation, les phases avec et sans le ballon, mais ensuite, ce sont les caractéristiques qui créent l’identité d’une équipe. C’est pour ça qu’il faut que l’on ait cette relation, pour être en mesure de comprendre, et que l’équipe se comporte comme une équipe. Pour cela il faut du temps, de la compréhension, de la solidarité et que les joueurs fassent preuve d’empathie entre eux. Voilà pourquoi il faut du temps pour un projet, pour pouvoir mettre en place l’équipe la plus compétitive possible, c’est comme ça. »

A noter également qu’être sur le banc sur PSG implique des difficultés supplémentaires. Désormais un grand d’Europe, les Rouge et Bleus n’ont d’autre choix que de gagner, et ce statut n’est pas toujours si facile à assumer : « Bien entendu, les choses sont claires au PSG : le club doit gagner. Je crois que nous devons donner un éventail de solution aux joueurs, mais souvent, ils cherchent une solution que les entraineurs ne leurs ont pas donné. Il est vrai que parfois, grâce aux jeux stratégiques ou aux situations travaillées, les solutions se trouvent naturellement et bien entendu, cela fait à tous les entraineurs, pas parce qu’ils ressentent la satisfaction d’avoir fait quelque chose, mais parce que dans les moments ou l’inspiration et le talent ne suffisent plus, de leur avoir donné la possibilité de marquer un but, de sauver un but ou de gagner un match (…) Cela fait maintenant de nombreuses années que nous travaillons ensemble (le corps technique) et je crois que nous avons une très bonne capacité de réflexion, d’autocritique, de toujours chercher le meilleur pour les joueurs, pour l’équipe, mais non, ce n’est pas difficile et je pense que c’est quelque chose que nous aimons profondément et que c’est notre vocation. Evidemment, nous avons des responsabilités, mais nous profitons plus que nous subissons, non ? »

Enfin, s’il ne fallait retenir qu’un élément afin de comprendre les difficultés rencontrées par l’entraineur parisien, il s’agirait sans doute du contexte sanitaire… à défaut de plaider la nécessité du temps d’adaptation à son nouveau club : « Je pense que nous sommes tous dans un état d’incertitude totale maintenant, nous traversons une période difficile avec ce virus, ou chaque jour est différent, nous ne savons pas si demain nous pourrons nous entrainer avec 15 ou 20 joueurs et il faut s’adapter au quotidien. Evidemment je nous souhaite le meilleur, j’espère que nous nous améliorons dans tous les domaines où nous voulons progresser et je pense que l’objectif est toujours de gagner et de remporter toutes les compétitions. Je fais toujours confiance à mes joueurs, nous savons que nous allons bien faire. Je dis toujours : regardez la confiance que nous avons en nos joueurs, dans le football, tout est une question de confiance, et quand on y croit, tout est possible, si on n’y croit pas, si on doute, ce sera toujours difficile. »

Source : PSG TV

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