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L’histoire du PSG 1991 – 1998 : le pire et meilleur match

Suite de notre série avec les deux rencontres les plus marquantes du PSG sur la décennie, forcément européennes. La première a laissé un goût amer par son scénario et ses conséquences, la deuxième est en terme de contenu et de ferveur l’une des plus spectaculaires.

 

Arsenal 1–0 PSG, 12 avril 1994 : Encore un stop en demi-finale

 

Patrick Colleter et Ricardo au duel avec le buteur côté Gunners Kevin Campbell

Nous sommes en avril 94, un an après avoir battu le Real Madrid (4-1) grâce au but gravé dans la légende du « Casque d’Or », Antoine Kombouaré. Pour la 2ème année consécutive, le PSG accède en demi-finale de la compétition reine, la Coupe des Coupes. Après avoir disposé une nouvelle fois du club espagnol en quart, les coéquipiers de Georges Weah trouvent sur leur chemin les Anglais d’Arsenal. À cette époque, les Gunners peuvent compter sur une défense solide (Lee Dixon, Steve Adams, Martin Keown) mais sont loin de proposer un jeu flamboyant. Ils ne le savent évidemment pas encore, mais l’ère Wenger (1996-2018) débutera peu de temps après et viendra rompre avec un style de jeu jugé de l’autre côté de la Manche comme « boring ». Dans le onze habituel, un joueur représente une vraie menace, et pas n’importe lequel : Ian Wright, attaquant de grand talent renommé en Angleterre. Cependant, l’équipe coachée par George Graham reste tout à fait prenable pour le PSG d’Artur Jorge.

Le match aller, disputé au Parc des Princes, voit les deux formations se quitter dos à dos avec évidemment un désavantage pour le club français (1-1). Ian Wright avait ouvert le score, avant qu’ « El Magnifico » David Ginola ne remette les compteurs à zéro. Tout se jouera donc lors du match retour sur la pelouse de la mythique enceinte d’Highbury.

2.500 supporters parisiens font le déplacement à Londres mais une information sur le groupe fait l’effet d’une bombe : Artur Jorge, limité en terme de joueurs étrangers, laisse George Weah à quai au profit de Raï, décevant depuis son arrivée à Paris. Pour la composition de départ, Laurent Fournier, Paul Le Guen, Vincent Guérin et Valdo prennent place au milieu du terrain, juste derrière Raï et David Ginola.

Après un but encaissé dès la 6ème minute sur une tête de Kevin Campbell (1-0), les Parisiens tentent de revenir au score et se procurent un nombre incalculable d’occasions : Laurent Fournier trouve la barre (22′), avant que Jean-Luc Sassus et Raï ne voient leurs opportunités réduites à néant par l’emblématique David Seaman, impeccable sur sa ligne. Le score reste en défaveur des visiteurs à la pause.

En seconde période, Paris continue sur un bon rythme mais ne parviendra jamais à faire sauter le verrou. Beaucoup d’approximations et un manque de réalisme acteront la sortie de la compétition des Rouge et Bleu, une nouvelle fois aux portes de la finale.

Au-delà de l’élimination, cette rencontre aura un effet dévastateur sur la fin de saison. Tout d’abord entre joueurs et supporters. Frustrés d’échouer une seconde fois à ce stade du tournoi, les partenaires de David Ginola oublieront d’aller saluer leurs fans à la fin de la rencontre, provoquant une énorme fracture entre eux.

Autre conséquence directe de la non-qualification, la remise en cause d’Artur George. Contesté en interne pour ses choix de compositions, coupable de proposer une tactique trop défensive et sans innovation, l’entraîneur portugais ne survivra pas à cette nouvelle défaite en Coupe d’Europe, malgré le second titre de Champion de France obtenu en fin de saison. Ce départ propulsera le retour à la tête de l’équipe d’un enfant du club : Luis Fernandez.

 

 

PSG 2 – 1 Barcelone, 15 mars 1995 : Paris surclasse le Barça de Cruyff

 

La joie de Vincent Guérin après son but décisif

Après un début de campagne européenne rondement mené  (1er de sa poule), le PSG arrive en confiance avant d’affronter en quart le FC Barcelone de Johan Cruyff, champion d’Europe en 1992 et vice-champion la saison précédente. L’un des mastodontes du continent. Les joueurs parisiens peuvent compter sur la forme olympique de George Weah, lui qui vient de marquer contre le Bayern Munich « le plus beau but de sa carrière » : slalom + dribbles entre plusieurs Bavarois avant d’enchaîner une frappe pleine lucarne à Oliver Kahn. Une action de grande classe qui fera le tour du monde (lien youtube ci-dessous, c’est cadeau).

 

C’est d’ailleurs le futur Ballon d’Or libérien (il est sacré à la fin de l’année) qui permet à son équipe de repartir avec le point du nul au Camp Nou (1-1), lors de la manche une. La qualification est donc encore possible.

Au match retour, Luis Fernandez aligne pour la première fois dans une rencontre européenne le quatuor Valdo-Raï-Ginola-Weah. Ses hommes sont à la hauteur de l’événement et font trembler la Dream Team (surnom donné à l’équipe de Johan Cruyff) à plusieurs reprises. Par quatre fois plus exactement, les Parisiens trouveront la barre de Carles Busquets. David Ginola, virevoltant sur le pré, en compte deux à son actif. « El Magnifico » fait des misères à l’arrière garde barcelonaise mais ne trouve pas l’efficacité. Au contraire des Catalans qui douchent le Parc des Princes en ouvrant le score de la tête par leur capitaine Bakero, au retour des vestiaires (0-1, 50′).

Dos au mur, les joueurs de la capitale s’en remettent à leur leader brésilien, Raï, qui égalise lui aussi du front et profite de la mauvaise sortie du portier barcelonais (1-1, 72′). A un partout, on se dirige tout droit vers les prolongations. Jusqu’à l’éclair de Vincent Guérin : servi par Valdo, l’international français s’avance et frappe du droit à ras de terre, qualifiant sa formation pour les ½ finales (2-1, 83′). Le président Michel Denisot ne cache pas son émotion au coup de sifflet final : « Ce soir, c’est ma plus belle émotion de président. C’est ma plus belle soirée, c’est encore plus fort que face au Real ! ».

Paris se retrouve pour la 1ère fois de son histoire en demi-finale de la Ligue des Champions, sa troisième consécutive dans une compétition européenne. L’aventure s’arrêtera au tour suivant face au tenant du titre, le redoutable Milan AC de Fabio Capello. Battus aux deux manches (1-0 et 2-0), les Parisiens doivent repousser leur rêve de soulever la Coupe aux grandes oreilles.

Paris United

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