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Une attaque sans animation

Place à notre dernier bilan, celui des attaquants. Même si les statistiques sont plutôt bonnes, le constat général l’est beaucoup moins.

L’attaque du PSG a vécu plusieurs séquences en une saison avec plusieurs éléments qui ont fait bouger les choses, pas forcément dans le bon sens. Mais au-delà de tous ces problèmes, c’est sur l’attitude sur le terrain, l’état d’esprit qui a posé des problèmes.

Il y eut donc le tout début de saison, en incluant la préparation. Le trio Messi, Mbappé, Neymar a été plutôt bon et investi, même si le français manquait les deux premiers matchs officiels pour cause de suspension. En tout cas, dans le 3-4-3 concocté par Galtier, ça tournait avec une multitude buts, quatre contre Nantes, cinq contre Montpellier, sept à Lille.

À Lille, on crut même à un vrai changement d’état d’esprit. Le premier but inscrit sur une combinaison parfaitement exécutée engendra une joie collective rarement vue. On se disait alors qu’ils avaient enfin compris qu’ils seraient plus forts ensembles. Pourtant, la semaine précédente, il y avait eu l’épisode des penaltys, face à Montpellier, entre Mbappé désigné qui ratait le premier et Neymar qui prenait le suivant et le transformait.

Malgré quelques prestations moins abouties, Paris continuait de marquer grâce à son trio. Il faut dire que Christophe Galtier insistait régulièrement sur le fait de les mettre dans les meilleures dispositions, que tout devait passer par eux. Un peu trop, mais on y reviendra.

Puis, il y eut ce 0-0 à Reims après lequel Mbappé posta un #pivotgang qui jeta un premier froid. Presque aussitôt, l’entraîneur parisien modifia son système pour tenter de satisfaire tout le monde. Le contenu devenait décevant, mais les joueurs de la capitale continuaient de prendre les points, les attaquants de marquer, donc ça passait. On était encore dans l’avant coupe du monde.

L’après coupe du monde, un désastre

Malheureusement, le retour après la compétition internationale fut d’une toute autre facture. Il y eut les blessures, de Mbappé avant le match aller face au Bayern, puis de Neymar avant le retour. Il y eut ensuite une composition improbable avec les seuls Mbappé et Messi devant. Il y eut, enfin, le manque d’implication des deux joueurs, notamment dans le travail défensif. Tout cela, c’est pour le bilan global. On y ajoutera une animation offensive inexistante où le PSG n’a eu de cesse de passer par l’axe au lieu d’utiliser Hakimi et Mendes sur les côtés.

Individuellement, le bilan est aussi mitigé. Neymar a une nouvelle fois subi une grave blessure au pire moment de la saison. Sa première partie fut pourtant très bonne, tant dans les stats que dans l’attitude, le brésilien étant le seul à faire les efforts défensifs. Sans lui, Paris a perdu son animation. Mais même si sa blessure est de nouveau due à un mauvais tacle en coupe du monde, c’est la quatrième fois que le PSG a dû faire sans son brésilien au moment crucial de la saison.

Pour Mbappé, les chiffres sont bons avec 29 buts inscrits en Ligue 1 et un nouveau titre de meilleur buteur. L’impression l’est moins. Le français n’a pratiquement jamais participé au travail défensif de son équipe et ce, même quand le PSG était réduit à dix. On l’a vu également forcer des actions individuelles pour faire la différence. Enfin, à Munich, où il était attendu, il n’a jamais pesé. Même s’il a des qualités hors normes, il serait temps qu’il comprenne que sans le collectif, personne n’existe.

Et puis, il y a le cas Messi. L’argentin aussi a des stats avec 16 buts et 16 passes décisives. Mais peut-on se contenter de ça ? Le déchet a été trop important dans le jeu. Certes, ses défenseurs nous expliqueront que c’est parce qu’il tente, mais il a surtout beaucoup tenté de passes vers Neymar, quand il était présent, et Mbappé, oubliant presque qu’il y avait d’autres joueurs à ses côtés. Son interview à un média espagnol après son départ quand il déclare « je n’étais pas heureux mais ces deux ans sont derrière moi » montre à quel point il n’en avait rien à faire. Qu’il se rassure, pour nous aussi, c’est un soulagement que ces deux ans soient terminés.

Enfin, il y a ceux qui défendront le trio par rapport aux statistiques. Pourquoi pas. Mais n’est-ce pas logique de marquer des buts et faire des passes décisives quand l’entraîneur demande que tous les ballons passent par vous, que vous êtes déchargés de tout travail défensif ? N’est-ce pas logique de faire des stats quand vous prenez autant de fois votre chance, en ne respectant pas le collectif ? C’est comme un basketteur qui prendrait tous les shoots et devant lequel on s’extasierait d’avoir inscrit 17 points.

Penser enfin une animation sublimée par ton meilleur joueur, et pas l’inverse

Avec ses trois-là, on n’aura donc très peu vu Ekitike. Peut-être que la marche était trop haute après Reims. Mais peut-être aussi que le coach ne lui a jamais donné confiance, permis de progresser. D’ailleurs, en fin de saison, sans être extraordinaire, il a permis à Mbappé d’être un peu plus libre en fixant les défenses.

Parce que là-aussi, à force de ne jouer qu’avec deux offensifs qui aspiraient tous les ballons, le PSG est devenu tellement lisible que même les soi-disant petites équipes les affrontaient sans peur, regrettant même, parfois, de n’avoir pas pris de points face à eux.

Pour les jeunes, on aura vu Gharbi apparaitre quelques minutes. Le titi a pourtant montré de l’envie et des qualités, mais Galtier avait décidé que les jeunes ne joueraient pas, malgré le fait qu’il ait déclaré qu’au centre de formation, il y avait du talent. Ce fut encore pire pour Housni qui a dû se satisfaire d’être sur le banc régulièrement.

Créer une animation offensive autour de tes meilleurs joueurs, c’est normal. N’avoir qu’une seule façon d’attaquer, ça ne l’est pas. Ne chercher aucune alternative, ça ne l’est pas. Ne pas demander le moindre effort défensif, dans le football d’aujourd’hui, ça ne l’est pas. Ce n’est pas anodin si ce PSG a été le premier de l’ère QSI à ne pas inscrire le moindre but dans un huitième de finale de Ligue des champions. Il serait temps que le PSG pense collectif et que son meilleur joueur sublime cette animation et pas l’inverse.

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