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Un milieu dépassé

On poursuit notre série de bilan. Après l’entraineur et les défenseurs, place aux milieux de terrain, un secteur en souffrance depuis plusieurs saisons.

Le cœur du jeu. Le milieu de terrain, c’est là où tout se passe ou presque. Le lien entre le la défense et l’attaque, la récupération du ballon, l’équilibre, c’est la zone la plus importante pour un collectif… Quand il y a un collectif.

Cette saison, le milieu a de nouveau été chamboulé. Départ des Gueye, Herrera, Paredes et arrivées de Sanches, Ruiz, Soler et Vitinha. Et ce fut encore pire que les saisons précédentes.

Christophe Galtier et Luis Campos avaient misé sur un Renato Sanches qu’ils connaissaient par cœur. Un joueur au profil intéressant mais habitué à l’infirmerie. Et ça n’a pas raté. L’ancien lillois a certes participé à 23 matchs de championnat mais en ne jouant que 21% des minutes totales. Les blessures se sont enchainées et jamais le portugais n’a pas pu apporter ce qu’on pouvait attendre de lui.

Vitinha, recrue la moins décevante

Pour Ruiz, en provenance de Naples, le bilan est différent. Arrivé très tard à la fin du mercato, l’espagnol a mis un peu de temps à trouver sa place. Il a profité du changement de système (passage du 3-4-3 au 4-4-2 losange) pour s’installer dans l’équipe. Il a alors alterné bonnes périodes et matchs transparents.

L’ancien napolitain est un bon joueur mais ce n’est pas le genre à porter une équipe. Il manque également d’intensité et d’impact et on l’a souvent vu en difficulté face à des joueurs athlétiques. Sa fin de saison fut plus intéressante, mais c’est un joueur qui a besoin d’un vrai collectif et qui doit être un joueur de rotation et pas un titulaire d’une équipe qui veut exister en Ligue des champions.

Autre espagnol en difficulté, Carlos Soler. Lui aussi a souffert de l’impact athlétique de la Ligue 1. Dans le jeu, ce fut bien moins bon que Ruiz, c’est dire. Balloté entre milieu à l’intérieur du jeu, puis sur un côté, parfois faux numéro 9, l’ancien joueur de Valence a traversé les matchs sans exister malgré quelques buts. Lui aussi n’est pas un joueur de très haut niveau, manquant d’impact, d’intensité, de caractère. Une nouvelle erreur de casting des dirigeants parisiens.

Paris est également allé chercher Vitinha au FC Porto. Le portugais s’est alors très vite intégré dans le milieu à deux avec Verratti. Puis, contrairement à Ruiz, le changement de système avec le milieu en losange a semblé le perturber. Tout doucement, il a perdu confiance et ne tentait alors plus rien, se contentant de ne pas perdre le ballon.

Au retour de la coupe du monde, ce fut encore pire. Il perdit même sa place de titulaire durant une période. Il s’est, lui aussi, un peu repris en fin de saison. Malgré tout, des recrues, il est le joueur qui a le moins déçu. Mais il faudra montrer plus de personnalité pour s’affirmer et franchir un cap.

Le cas Verratti

Marco VERRATTI of PSG during the Champions League match between Real Madrid and Paris at Estadio Santiago Bernabeu on November 26, 2019 in Madrid, Spain. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) – Marco VERRATTI – Stade Santiago-Bernabeu – Madrid (Espagne)

Pendant longtemps, Marco Verratti a surnagé dans le milieu parisien. Mais cette saison, l’italien a déçu. Sa première partie de saison fut bonne sans être incroyable. Mais que dire de l’après coupe du monde qu’il n’a pourtant pas joué ?

Alors qu’il nous avait habitué à respecter le jeu, le milieu parisien a déjoué. Il a passé la majorité de son temps à chercher Messi, comme si les autres joueurs autour de lui n’existaient plus. Et alors qu’il arrivait à s’extirper des pressings avec une grande facilité les années précédentes, il s’est retrouvé régulièrement en difficulté cette saison, surtout à partir de janvier. Résultat, il a perdu de nombreux ballons et pire il a couté des buts, notamment à Munich.

Le numéro 6 parisien n’a jamais semblé aussi peu heureux. Il a souvent répété qu’il aimait le jeu mais cette saison il a traversé les matchs sans émotion, sans plaisir. Un départ est-il la solution ? S’il le souhaite, il ne faudra pas le retenir mais il faudra aussi le vendre au tarif du marché. S’il ne part pas, il faudra lui amener de la concurrence qui pourrait le réveiller. En tout cas, c’est la première intersaison où son avenir interroge autant.

Enfin, il y ZaïreEmery. Peu importe qu’il évolue à son poste de milieu de terrain axial, sur un côté ou dans le couloir à la place de Hakimi, le titi répond présent.

Investi, concentré, le jeune parisien a régulièrement montré qu’il méritait plus de considération. Il a également montré qu’il avait du caractère et savait prendre ses responsabilités, comme à Montpellier quand il avait le choix entre servir Messi ou Mbappé mais où il fit le choix de finir l’action et qu’il marqua le troisième but de son équipe. Malgré son statut de joueur professionnel, il est aussi allé encourager ses copains en U19 et souhaitait participer à la finale du championnat face à Nantes. Malheureusement, Christophe Galtier en a décidé autrement. On espère que la saison prochaine, il aura encore plus de temps de jeu et à son poste.

Les milieux de terrain ont donc globalement déçu cette saison. À leur décharge, il faut aussi noter qu’ils n’ont jamais été aidés par un coach dépassé qui n’a jamais mis en place un collectif cohérent, qu’ils n’ont pas été aidés par des attaquants qui n’ont jamais participé au travail défensif et qu’ils ont été livrés à eux-mêmes sur les transitions adverses. Ils n’ont d’ailleurs jamais su s’ils devaient avancer et aller chercher haut ou s’ils devaient se replacer pour reformer un bloc compact.

Depuis les départs de Matuidi puis Motta, le PSG souffre dans ce secteur de jeu. Il va falloir le renforcer avec des vrais joueurs de haut niveau, remettre de la concurrence et arrêter de multiplier les erreurs de casting comme Paredes, qui va revenir de prêt, la Juve ayant décidé de ne pas le conserver, ou encore Gueye, Herrera, Soler ou Ruiz. On a hâte de voir le mercato.

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