Un collectif qui voulait faire mal
Même si le PSG a tenu le ballon à Barcelone, son jeu vers l’avant a été d’une grande efficacité. Même si le contexte s’y prêtait, Paris peut s’appuyer sur cette idée pour la suite.
La Ligue 1 et la Ligue des champions, ce sont deux mondes différents. La motivation, l’envie et la concentration sont bien supérieures dans la compétition reine, et c’est normal.
En Ligue 1, le PSG galère parfois à produire du jeu. Les joueurs sont moins motivés, moins impliqués, notamment sur les phases défensives, mais il y a surtout un élément essentiel : l’adversaire. En championnat, les équipes ne se découvrent pas forcément, ce qui oblige les parisiens à manœuvrer, à essayer de trouver des ouvertures. Le problème, c’est que là où ils devraient mettre de la vitesse, échanger en limitant les touches de balle, les partenaires de Marquinhos s’embourbent dans des actions individuelles, comme si le salut ne passait que par l’exploit d’un joueur plus que par le collectif.
Mardi soir, à Barcelone, le PSG a fait l’inverse de ce qu’il fait sur le territoire national. Limitation des touches de balles, de la conservation stérile. Dès que possible, et ce fut souvent le cas, les joueurs de la capitale ont joué vers l’avant. Et ça change tout.
Pour cela, il faut des joueurs qui soient capables de répondre à cette idée de jeu. Paris les a, à commencer par Marquinhos. Le brésilien possède une très bonne relance qui permet de bien repartir de derrière. Mais surtout, il a un jeu long très intéressant et précis qui a permis de vite trouver des joueurs très haut, comme sur l’égalisation quand il trouva superbement Kurzawa.
L’autre joueur essentiel fut Paredes. L’argentin a réalisé un festival de passes vers l’avant, le plus souvent en une touche de balle. Toujours bien orienté, et encore plus quand le milieu adverse est dépassé, l’ancien joueur de Boca a distillé des passes qui ont très souvent fait mal avec, en point d’orgue, cette magnifique ouverture pour Florenzi sur le deuxième but de Mbappé.
Un collectif qui fait briller les individualités
Un peu plus haut, Verratti a lui aussi excellé dans la passe vers l’avant. Même si on en a l’habitude, quand il joue, l’italien est un élément essentiel de l’animation parisienne. Sa passe décisive pour Mbappé l’a montré, mais il y a eu aussi celle dès la 40ème seconde quand il lança parfaitement le français avec un ballon par-dessus la défense.
Alors oui, Pochettino possède, dans son équipe, tous ces joueurs capables d’être très justes techniquement. Mais pour pouvoir jouer vers l’avant, et le plus rapidement possible, il faut des appels, du mouvement, de la coordination. Là aussi, mardi soir, ce fut un récital.
Icardi a parfaitement fixé la défense barcelonaise pour les empêcher de venir faire les couvertures, mais il a également été très bon dans son jeu de remise. En témoigne, l’action du quatrième but où il remise parfaitement sur Danilo qui lance Draxler. À ses côtés, Kean a été excellent. Prise de profondeur mais aussi utilisation des espaces libérés, l’italien a répondu présent et apporté une animation que Paris ne possédait pas à droite.
Et puis, il y a eu Kylian Mbappé. Sur chaque récupération parisienne, le français était dans les starting-blocks, prêts à démarrer, à prendre la profondeur dans le dos d’une défense en souffrance. Et comme il avait décidé de suivre les consignes de son coach, qui lui avait demandé de ne pas venir décrocher, ce fut un régal.
Chaque joueur a donc parfaitement joué son rôle pour permettre à l’équipe de faire fonctionner le plan de jeu. Mais tout cela n’a été possible que pour une raison essentielle : le collectif. Mardi soir, tout le monde a respecté le collectif, ses partenaires, le jeu, le plan de jeu. Pour une fois, les partenaires de Verratti avaient dans l’idée de faire mal à l’adversaire sur chaque action. Et ils l’ont fait, et très bien fait même.
Le football, n’en déplaise à certains, reste un jeu collectif. Pour qu’une individualité brille, elle a besoin des autres et d’une cohérence globale. Messi ne les avait pas. Mbappé si, et au Camp Nou, ça a fait toute la différence.
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