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Possession ou contre-attaque, il va falloir trancher

Le contenu des matchs du PSG inquiète depuis plusieurs mois. La faute à une politique sportive inexistante, symbolisée par l’arrivée de Messi.

Quand on construit un effectif, on essaie de recruter des joueurs qui correspondent à un style de jeu, à une identité de club. Sans remonter trop loin dans le temps, Guardiola à City a recruté des joueurs qui correspondaient à sa philosophie, Klopp à Liverpool également. La majorité de ces joueurs ont connu un temps d’adaptation, surtout avec l’entraineur espagnol, mais tous ont fini par parler le même football.

Au PSG, il y’a eu la première grosse vague d’arrivée entre 2011 et 2013, lors de la première période Leonardo. À quelques rares exceptions, même s’il y avait des profils différents, il y avait de la complémentarité, en plus d’avoir des joueurs dans la force de l’âge.

Un recrutement d’opportunités

Depuis 2017 et l’arrivée de Neymar et Mbappé, le PSG a pris une autre tournure et il n’y a plus vraiment de cohérence mais plus des coups ou des opportunités de marché. Quand on regarde les milieux de terrain par exemple, il y a Herrera, Gueye, Verratti, Paredes, Wijnaldum, Danilo et Dina-Ebimbe. Pourtant, aucun trio ne se dégage réellement et on a l’impression que tout le monde peut jouer avec tout le monde mais que ça ne parlera pas le même football.

Cette année, on a ajouté un nouveau problème : Lionel Messi. Le joueur en lui-même n’est pas un problème évidemment. On ne fait pas partie des meilleurs joueurs de l’histoire en en étant un.

Mais voilà, l’argentin a été bercé aux principes de jeu de la Masia et du Barça. Il y a passé plus de vingt ans et une fois installée chez les pros, le jeu était fait pour le mettre dans les meilleures dispositions tactiques et techniques : un bloc haut, un contre-pressing efficace, une possession très haute et des circuits de passe identifiés pour que l’argentin se retrouve démarqué ou en un contre un.

Biensur que quand on quitte une ville où on a passé plus de vingt ans, où on parlait sa langue maternelle, il y a un temps d’adaptation qui peut être plus ou moins long selon les personnes. Mais il y a un autre problème : le terrain.

Le PSG doit-il s’adapter à Messi ou à Mbappé ?

Le PSG possède, avec Mbappé, un joueur qui aime les espaces, la profondeur, et en Messi, un joueur qui aime la possession, un bloc haut, des joueurs proches les uns des autres. Mercredi soir, face à Nice, alors que Paris récupérait un ballon plutôt bas sur le terrain, Marquinhos trouvait Mbappé dans la profondeur. Le français accélérait, lavait la tête… et se retrouvait seul.

Si on ajoute à ces deux joueurs Danilo, plutôt à l’aise dans un bloc bas et compact, Gueye, plus à l’aise dans la transition que dans la possession, Verratti, meilleur quand il a un joueur avec qui échanger au milieu, Marquinhos qui aime défendre haut et en avançant, on se rend compte que rien ne va.

Faut-il alors que le PSG soit une équipe de possession ou de transition ? Di Maria, dans l’émission de Jérôme Rothen sur Rmc a déclaré que le PSG était plus une équipe de contre et que c’était assumé.

Évidemment, Messi est capable de fulgurances même en contre, comme sur son but face à Leipzig. Et encore, la récupération d’Hakimi avait eu lieu un peu après la ligne médiane dans le camp allemand. En revanche, on vit bien que l’argentin est plus à l’aise quand Verratti est présent, proche de lui, parce qu’il le sait capable de fixer et de le trouver dans de petits espaces proches de la surface.

Rien n’est ferme et définitif. En revanche, il va falloir que le PSG trouve le meilleur compromis collectif pour son équipe et se décider à jouer haut ou pas. Pour prendre cette décision, il doit analyser quel joueur est capable de s’adapter : Messi dans un bloc bas, ou Mbappé dans un bloc haut ? En fonction de ce choix, il devra alors décider de la meilleure composition d’équipe pour que le club de la capitale soit performant dans la philosophie choisie.

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