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Neymar doit passer un cap

Neymar a disjoncté dimanche soir face à l’OM et ce n’est pas la première fois. Le brésilien doit passer un cap mental, mais le PSG n’est pas exempt de tout reproche.

Dimanche soir, le match de Neymar résume parfaitement le joueur qu’il est. Le danger est venu de lui, il a fait des différences, mais, en même temps, il a abusé d’échanges verbaux avec ses adversaires, et il est également sorti de son match par trop de frustration. Je n’entrerai pas dans la polémique avec Alvaro, faute de preuves à ce jour.

Neymar voulait en découdre parce qu’il n’a pas apprécié le chambrage de Payet. C’est lui, en début de rencontre, qui va mettre le premier coup au marseillais. Sur chaque contact, on le voyait échanger avec ses adversaires, s’approcher comme pour provoquer verbalement, physiquement. Comme il n’avait pas participé à assez de séances d’entrainement avant la rencontre (deux), il n’avait pas les jambes pour enchaîner, pour répéter les courses, les dribbles.

Évidemment, il est le premier responsable de ces craquages. Lors du Final 8, il avait frôlé la catastrophe suite à des coups, face à l’Atalanta ou au Bayern. C’est son caractère : quand il n’y arrive pas, qu’il est frustré, il s’énerve et sort de son match. À 28 ans, il n’arrive pas à passer ce cap et à rester calme quand ça ne va pas. D’ailleurs, quand ça va bien, il tombe aussi facilement dans la provocation. Alors, c’est beau, c’est divertissant, mais ça engendre sûrement une limite. Il n’arrive pas à être concentré, dans l’efficacité pendant 90 minutes, quel que soit le match. Mais s’il en est là, surtout au PSG, c’est que le club est l’autre coupable de la situation.

Neymar doit s’imposer une exigence

À force de tout lui passer, de le laisser faire, de lui dire que la victoire passera par lui et seulement lui (ou presque), voilà ce qui arrive. Quand on voit un enfant gâté faire une crise dans un magasin parce que ses parents ne lui ont pas acheté ce qu’il voulait, on est unanime pour jeter la faute sur les parents.

Quand Neymar dérape sur le terrain, le club doit le rappeler à l’ordre voire le sanctionner. Et quand le coach sent qu’il est à la limite de l’explosion, qu’il est tout près du carton rouge, il doit prendre ses responsabilités, soutenu par le club, pour le sortir. Le laisser libre de tout faire, ce n’est pas lui rendre service.

Dans le jeu, Paris doit avoir un collectif fort, avec des certitudes, qui sert à mettre Neymar dans les meilleures conditions. Le brésilien serait alors mis en position pour être l’étincelle, le facteur X. Là, on a plutôt un collectif sans repères qui compte sur lui pour gagner, faire la différence, trouver les décalages, tout ça sur des exploits individuels.

Quand on disait que Messi portait le Barça, c’était vrai et faux. C’était vrai parce que c’est lui qui faisait la différence, inscrivait les buts importants. Mais c’était faux parce qu’en réalité, Messi était le plus, mis en orbite par le collectif emmené par Xavi et Iniesta.

Que ce soit Tuchel ou un autre, si Paris veut réellement passer un cap, et Neymar avec, il faudra le recadrer dans les matchs où il se perd. Il faudra l’obliger à respecter le jeu, le collectif, en tout cas, plus souvent. Sur 10 ballons joués, qu’il s’amuse sur un ou deux, mais pas plus.

Le numéro 10 brésilien doit garder sa folie, son talent, tout en devenant un animal de concentration, de compétition. S’il doit inscrire cinq buts dans un match contre une équipe de deuxième partie de tableau, il doit le faire. S’il doit courir et défendre, même quand Paris mène deux ou trois à zéro, il doit le faire.

Qu’on le veuille ou non, Neymar est le meilleur joueur du PSG. Il a montré qu’il était capable de défendre, d’attaquer, de jouer avec les autres. Mais c’est trop ponctuel. Il faut que ça devienne la norme. C’est ce qui permettra au PSG de passer un vrai cap, mais aussi, à lui, de toucher un de ses rêves : le Ballon d’Or.

Crédit photo : leprogrès.fr

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