Mbappé, Verratti: Au presque parfait
Même si tout le monde a été à la hauteur mardi soir à Barcelone (1-4), Mbappé et Verratti ont crevé l’écran. Chacun dans leur registre, ils ont été déterminants dans la belle victoire parisienne.
On aurait pu parler de Paredes, de Kean ou encore de Marquinhos tellement tous les parisiens ont été à la hauteur à Barcelone. Mais il y en a deux qui ont été un peu au-dessus des autres : Kylian Mbappé et Marco Verratti. Dès le début de rencontre, l’italien va d’ailleurs parfaitement lancer le français en profondeur pour donner le ton à la rencontre. Dommage que l’attaquant ait manqué sa prise de balle.
Si Mbappé a été si bon, il le doit au collectif mais aussi à son comportement individuel. Le collectif lui a permis de ne pas décrocher, venir chercher des ballons trop bas. Lui a fait le reste. Prise d’espace, envie de faire mal à chaque prise de balle, justesse technique, simplicité, le champion du monde a joué un vrai match de Ligue des champions. Quand il est dans cet état d’esprit et dans cette forme, il est presque inarrêtable. Que Mbappé veuille évoluer dans son jeu, c’est normal, aucun joueur ne peut jouer de la même façon toute sa carrière. Le problème est d’évoluer en restant connecté avec ses qualités et c’est souvent le plus dur.
Évidemment, il sera facile pour beaucoup de dire qu’il a été comme cela parce qu’il n’y avait pas Neymar. C’est faux. Il a été comme ça parce qu’il avait décidé d’être dans l’efficacité, d’apporter à son équipe et pas à son image. Le plus beau, c’est qu’en étant connecté à ses partenaires et au jeu de son équipe, il a finalement valorisé son image. Alors oui. Tout cela demande confirmation. D’une part parce qu’on se doit d’être exigeant avec ce type de joueurs, mais aussi parce que c’est la loi du foot : sans cesse se remettre en question et sans cesse montrer qu’on est capable de reproduire ce genre de performance.
Verratti, l’homme à tout (bien) faire
Avec lui donc, le petit italien a survolé les 70 minutes passées sur le terrain. Justesse technique, vision du jeu, activité incessante, intelligence tactique pour aider Kurzawa à défendre côté gauche, Verratti était partout. À la pause, il était le joueur à avoir parcouru le plus de kilomètres. Son intelligence lui permet d’utiliser parfaitement la liberté offerte par Pochettino dans un positionnement hybride. Tantôt très haut pour presser et être à la dernière passe comme sur l’égalisation de Mbappé, tantôt plus bas pour garder le ballon, permettre à son équipe de sortir des zones de pressing et trouver des passes profondes qui font très mal au bloc adverse.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes expliquent que l’italien ne peut pas jouer 90 minutes, qu’il ne répond jamais présent dans les grands rendez-vous. Tout cela est faux. Avant sa pubalgie et son opération, « petit hibou » répondait toujours présent. Cette blessure lui a fait perdre du temps. Si on évite aux footballeurs l’opération de la pubalgie, c’est qu’il y a une raison. Cette intervention n’est pas sans conséquence sur toute la posture du joueur et donc sur ses blessures suivantes. Alors oui, il a manqué des matchs importants avec le PSG et la sélection. Mais personne ne peut dire que quand il est là, rien ne change. Il y a un PSG avec et sans Verratti et inutile de préciser à quel moment l’équipe est meilleure.
Mardi soir, Paris a réalisé une vraie belle prestation collective et c’est aussi pour cela que les individualités ont brillé. Désormais, c’est le travail de Pochettino de surfer sur cette dynamique, sur cette rencontre et d’y intégrer les blessés qui vont revenir. Après tout, c’est aussi ça son travail.