Kimpembe, le retour de l’enfant chéri
Le 14 février 2017, le Paris Saint-Germain réalise une performance exceptionnelle en battant le FC Barcelone 4-0. Ce soir-là, l’Europe découvre un joueur : Presnel Kimpembe. Cette performance lui permettra de s’imposer comme un élément important de l’effectif parisien, puisqu’il passera de 19 matchs en L1 en 2016-2017 à 28 la saison suivante.
Si lors de la saison 2018-2019, le PSG démarre fort, Presnel Kimpembe présente des faiblesses qu’il n’affichait pas auparavant : fébrilité, largesse défensive, etc. Le reste de sa saison ne sera qu’une continuité du début et le natif du Val d’Oise bouclera l’exercice avec un bilan très mitigé. Si les récentes performances sont rassurantes, le « titi » parisien est-il totalement sorti de sa mauvaise passe ?
Le trauma Post-Coupe du monde ?
Moins convaincant la saison précédente, le défenseur du Paris Saint-Germain a traversé une période compliquée en multipliant les mauvaises performances. Si certains pointent, sans retenu, l’ego démesuré qui caractérise les stars montantes du football, d’autres nuances en présentant un constat récurrent : le facteur Post-Coupe du monde.
Si des contre-exemples existent sur le syndrome Post-Coupe du monde, notamment avec Kylian Mbappe, Jean-Baptiste Grisoli, ancien médecin et spécialiste du sport relativise : « Il faut comprendre que pendant un mois entier, les joueurs sont dans un état de tension extrême. La pression ne redescend pas ». De plus, lorsque la compétition se termine, la période de transition entre la fin de la compétition et la reprise avec les clubs est très courte. Les joueurs sont soumis à un calendrier chargé, obligeant un retour à la compétition très rapide. Au-delà des questions physiques, la dimension psychologique témoigne de son importance : « Le retour à la réalité est très compliqué avec une vie quotidienne qui paraît fade pour les joueurs » souligne Jean-Baptiste Grisoli.
L’exemple emblématique de ce syndrome Post-Coupe du monde est celui de Zidane, après la victoire en 98. Joueur emblématique durant la compétition, il n’inscrira que deux buts à la Juventus de Turin la saison suivante. Est-ce en raison d’un ego croissant ? Peut-être. Est-ce en raison de la fatigue physique ? Peut-être. Est-ce en raison de la fatigue mentale ? Peut-être. Est-ce en raison de la fatigue morale ? Peut-être. Le plus important est de comprendre que cette période n’est pas sans conséquence dans la carrière des joueurs, demandant un temps de récupération relatif, non uniforme.
Kimpembe : à l’image du PSG ?
Si certains critiquaient l’attitude du « titi » parisien, ce comportement est, en réalité, symptomatique de l’ensemble de l’effectif du club de la capitale. D’abord capable du meilleur, les performances deviennent ensuite, souvent, catastrophiques en raison d’un excès de confiance. Si cet état d’esprit est critiquable, il témoigne avant tout d’un aspect caractérisant le club de la capitale : la fragilité mentale. Par définition, les comportements narcissiques, illustrés par un excès de confiance qui se caractérisent chez les individus, sont manifestés par ceux qui, en réalité, en manquent. Autrement dit, l’expression volontaire et exacerbée d’une confiance illusoire est construite de manière à camoufler sa crainte.
Si ce manque de confiance s’est manifesté par une performance cataclysmique dans la phase retour face au FC Barcelone, cet excès de confiance illusoire est ce qui caractérise la performance du PSG face à Manchester United. Deux performances traduisant, in fine, la fragilité mentale du club de la capitale.
Comme tout un symbole, Kimpembe fera une vidéo, après l’élimination face à Manchester, visant à expliquer, sans réellement le faire, les raisons de cette défaite, d’une défaite symptomatique. Sans surprise, le néo-Parisien évoque l’excès de confiance que les joueurs ont affiché, enrageant de nouveau les supporters parisiens qui ont l’impression que l’élimination face à Barcelone n’a pas servi de leçon.
La claque qui sonne le réveil ?
Après un exercice précédent peu concluant et une nouvelle désillusion subie face à Manchester, Presnel Kimpembe réalise un début de saison intéressant. Toujours victime de sa maladresse et d’une qualité de relance qui lui fait encore défaut, le défenseur a retrouvé de sa superbe, sa solidité et son impact physique. Dernièrement, le Parisien pouvait se satisfaire d’une performance encourageante face à Galatasaray avec 19 duels remportés sur 27 selon Opta. Cette prestation venait confirmer son bon match face au Real Madrid et l’espoir d’un Kimpembe retrouvé.
Au-delà d’un niveau physique intéressant, Kimpembe est revenu, en ce début de saison, avec l’objectif de prendre une revanche sur sa saison loupée : « Il avait une obsession : son corps et le replacer dans un parfait équilibre », indique un proche à L’Équipe, avant d’ajouter : « Il s’est plongé dans le travail. Le parcours de Presnel, c’est avant tout du travail. Il a besoin de ces challenges-là au quotidien. Il a pris cette période comme cela, comme un challenge ».
Si les performances de ce début de saison semblent afficher un état d’esprit et un niveau sportif retrouvés, le jugement est encore précoce.
Comme expliqué précédemment, si Kimpembe est à l’image du club, le PSG nous a souvent habitués à des débuts de saison très intéressants, avant de plonger les supporters dans la désillusion et les promesses non-tenus. Ainsi, nous pouvons conclure l’analyse, tel un enseignant sur un bulletin de note qui vient valider le premier trimestre de son élève : « Ensemble encourageant. A confirmer ».
Pierre-Rick pour Paris United