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Herrera, Les limites du soldat

Lundi soir, face à Nice, Ander Herrera a de nouveau réalisé une mauvaise performance. Buteur et passeur en début de saison, l’espagnol n’apporte plus rien au jeu parisien.

Titularisé au milieu aux côtés de Danilo et Verratti, Ander Herrera a traversé la première période du huitième de finale de Coupe de France face à Nice sans rien apporter ou presque. Pourtant, peu coutumier du fait, Mauricio Pochettino l’a sorti dès la pause, remplacé par Paredes.

Lors de sa première saison, l’espagnol a été très souvent blessé. Puis, lors du Final 8 de Lisbonne, il avait réalisé deux belles prestations face à l’Atalanta puis au RB Leipzig. La saison suivante, il a alterné le bon et le moins bon, mais sans réussir à s’imposer comme un titulaire.

Cette année, entre août et septembre, et avec le retour tardif de bon nombre d’internationaux, il a bien démarré, décisif (4 buts et 2 passes décisives) sans être génial dans le jeu. Titulaire face à City au Parc des Princes avec Verratti et Gueye au milieu, il avait été performant dans son travail défensif, dans une équipe qui subissait la possession des anglais. Puis, plus rien, ou presque.

Quand il joue, l’ancien mancunien manque de beaucoup de choses. En plus d’un placement pas forcément intéressant, il ne joue presque pas vers l’avant, se contentant de ne pas perdre le ballon. D’ailleurs, il fait partie de cette catégorie de joueurs qui se cachent : on croit qu’ils sont démarqués mais ils ne veulent pas du ballon. En revanche, il se sert énormément de ses bras pour expliquer aux autres ce qu’ils doivent faire.

Le problème, c’est que dans un football submergé par les statistiques, on pourrait croire qu’il est important. Par exemple, il fait partie des joueurs qui gagnent le plus de mètres avec le ballon. Sauf que ce n’est pas si simple. Pour être concret, si vous réalisez, sur dix passes, neuf passes vers l’arrière à trois mètres, vous avez donc perdu vingt-sept mètres. Il suffit que la dixième passe soit un ballon en profondeur envoyé à Kylian Mbappé sur quarante mètres pour que votre total passe en positif à treize mètres gagnés (40 – 27).

Des stats en trompe l’œil

Contre Nice, en quarante-cinq minutes, on a eu un florilège de ce qu’est Herrera aujourd’hui. Dos au jeu, mal orienté et sans aucune prise de risques dans ses passes, avec, en apogée, une action surréaliste à la quinzième minute. Situé côté droit, le milieu parisien va donner le ballon à Verratti puis, dans une course lunaire, tourner le dos au jeu et sprinter pour aller se placer axe gauche, l’italien se retrouvant alors avec une seule solution de passe.

Herrera a été recruté libre par le PSG qui lui a offert un salaire proche des dix millions d’euros par an. Cet hiver, alors que Leonardo a essayé de le transférer, le joueur a refusé Lyon. Comme beaucoup d’autres joueurs du club, le confort de la vie parisienne et un salaire démesuré en rapport avec son niveau ne donnent pas envie d’aller ailleurs.

Herrera est un soldat à qui vous pouvez demander devant la défense, relayeur et même latéral droit, il ira sans rechigner. Vous pouvez le mettre sur le banc, le faire entrer à trois minutes de la fin, il ne mouftera pas. Mais le PSG peut-il se contenter d’avoir un simple soldat à ce niveau de salaire ?

Alors que le match face au Réal se rapproche, pendant que Gueye est toujours à la CAN, que Paredes manque de volume de jeu, que Wijnaldum est à l’infirmerie et que les jeunes (DinaEbimbe, Michut, Simons) n’ont pas eu leur chance, l’espagnol pourrait être titulaire en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Pas forcément de bon augure quand on connait la qualité du milieu de terrain madrilène.

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