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Hakimi, latéral sous exploité

Après un bon début de saison, Achraf Hakimi semble avoir plus de difficultés à exister. Le système de jeu, les quatre offensifs, Messi, les explications sont multiples.

Quand il a signé au PSG, tout le monde était aux anges. Enfin, le PSG recrutait un latéral droit de haut niveau et jeune, contrairement à un Dani Alvès arrivé alors qu’il avait dépassé les trente-quatre ans.

En début de saison, on a vu le Hakimi offensif, buteur, passeur décisif, capable de prendre la profondeur dans son couloir. À ce moment de la saison, Di Maria, Messi et Neymar n’étaient pas encore revenus avant de reprendre mais de ne pas être en mesure de participer à des rencontres après des vacances décalées par la Copa América.

Puis, après la trêve internationale de septembre, Pochettino a enfin pu aligner tout le monde, notamment face à Manchester City, sauf Di Maria, alors suspendu. Lors de cette rencontre, Hakimi avait passé beaucoup de temps à défendre, à ne pas se projeter. Il faut dire que le PSG n’avait pas le ballon. Pourtant, sur le but de Messi, c’est lui qui va faire l’appel pour permettre à l’argentin de rentrer à l’intérieur, d’échanger avec Mbappé, avant d’enrouler pied gauche le ballon hors de portée d’Ederson.

Lors des matchs suivants, on a vu un Hakimi bridé, qui n’attaquait pas ou très peu, sauf lors des changements de système de Pochettino comme le passage à trois défenseurs axiaux contre Leipzig où il sera plus haut sur la récupération du ballon sur le but de Messi et quand il obtiendra le penalty raté par Mbappé.

Si Hakimi semble moins performant, c’est qu’il n’évolue pas dans les meilleures dispositions. C’est Pochettino lui-même qui l’explique dans son interview au journal L’Équipe. L’entraineur parisien dit que « Hakimi avait l’habitude de jouer en piston. À quatre, il doit apprendre à défendre différemment, mais aussi à juger quand il peut attaquer et quand il ne peut pas« . Avoir le marocain dans son effectif et s’en servir principalement comme un défenseur, c’est étrange. Mais ce n’est pas tout.

Hakimi ne sert plus qu’à libérer les espaces

L’ancien joueur de l’Inter continue quand même de proposer des solutions dans son couloir, moins qu’au début, mais un certain nombre quand même. Se trouve alors le deuxième problème : il est très rarement servi.

Quand le jeu est à gauche et que lui se trouve seul à l’opposé, comme le PSG ne bascule presque jamais le jeu, il n’est jamais cherché. Quand le jeu est à droite, avec Messi ou Di Maria, le marocain fait les appels. Pourtant, les deux argentins ne s’en servent que pour se libérer et renter à l’intérieur mais ne le servent jamais, ou presque.

Même s’il continue de faire les efforts, il en fait moins. Plusieurs fois, face à Nantes, il n’a pas fait l’appel. Au milieu de la première période, il eut même un échange avec Messi qui lui signifiait qu’il aurait dû faire l’appel pour le libérer. Mais à force de ne pas être servi, ça va arriver de plus en plus.

À Dortmund ou à l’Inter, il était souvent cherché, soit pour éliminer et centrer, soit pour finir. Mais c’était dans un système à trois défenseurs axiaux. D’ailleurs, sous Conte, la saison dernière, il a inscrit sept buts et délivré onze passes décisives. La saison d’avant, en Allemagne, c’était neuf buts et dix passes décisives.

Le travail d’Hakimi, c’est de faire les appels, même s’il n’est pas servi. Tout d’abord parce qu’il doit respecter le jeu, mais aussi parce qu’à un moment il sera servi. On peut, en revanche, parfaitement comprendre la frustration de courir, d’être démarqué, mais de ne jamais recevoir le ballon et de ne servir qu’à libérer les espaces pour les autres. Mais y’a-t-il quelqu’un capable de dire à Messi que le marocain n’est pas là que pour lui ouvrir les espaces ?

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