à la uneArticleL'équipeLe ClubLes joueurs

En défense, c’était portes ouvertes

Après le bilan de Christophe Galtier, place à celui de la défense. Là aussi, la saison fut loin d’être une réussite.

Depuis que QSI est arrivé, le PSG a régulièrement présenté la meilleure défense du championnat, ou, en tout cas, dans les deux meilleures. Cette saison, le club de la capitale n’est que la 4ème défense de Ligue 1 et a encaissé onze buts de plus que le RC Lens.

Réduire le nombre de buts encaissé aux seuls défenseurs et gardiens est évidemment très réducteur. Même si les attaquants n’ont pas défendu et que les milieux ont souffert, les défenseurs n’ont pas été à la hauteur pour compenser ces erreurs.

En début de saison, Donnarumma, même s’il avait été annoncé comme le numéro 1, sentait la concurrence de Navas. Puis, après le départ du costaricain en janvier, il était seul. Mais le problème est ailleurs.

Quand Paris devait construire, le gardien italien a montré ses limites dans le jeu au pied. Quand Paris jouait haut, il a montré ses limites dans la gestion de la profondeur. Enfin, sur les centres, malgré sa grande taille, il a montré ses limites dans la lecture des trajectoires. Ça fait beaucoup même si son jeune âge lui laisse encore une marge de progression dans tous ces domaines.

Là où l’ancien milanais s’est montré à la hauteur, c’est sur sa ligne. Il a régulièrement maintenu le PSG la tête hors de l’eau par des arrêts de très haut niveau. Malheureusement, même dans ce domaine, il a encaissé quelques buts évitables, et qui ont couté cher, comme celui face au Bayern au match aller où, au lieu de se servir de son pied, il a essayé de se coucher sur la frappe, plutôt molle, de Coman. Le ballon lui est passé sous le ventre. Le bilan de l’italien est donc mitigé et il va devoir absolument corriger ses lacunes pour permettre au PSG d’être plus serein.

Une défense axiale en souffrance dans la profondeur

En défense, Paris a régulièrement joué à trois défenseurs axiaux. D’abord avec Marquinhos dans l’axe et Ramos à droite, puis en inversant les rôles après janvier.

Pour ce qui est de Kimpembe, sa saison ne peut pas être jugée correctement, sa blessure l’ayant écarté trop de fois pour être juste. Malgré cela, les peu de fois où il a joué, le français alternait le bon et le moins bon, mais il montrait surtout une grande nervosité.

Le jeune Bitshiabu a également souffert. Utilisé à partir du mois de janvier, il a montré des lacunes dans sa faculté à se retourner, notamment à cause d’un manque de coordination. Puis, le match à Monaco est venu l’achever. Sorti à la pause après une première période catastrophique, il a semblé ne jamais s’en remettre. Un prêt avec un temps de jeu conséquent semble être la meilleure option pour progresser.

Puis, il y eut les titulaires. Danilo, souvent utilisé à gauche, parfois à droite, et même parfois au milieu, a été un des plus réguliers. Ce n’est pas le meilleur joueur, ni le plus élégant, mais il donne tout en essayant au maximum de respecter le jeu. Il a également essayé de donner de la voix même si on l’a vite senti résigné dans ce rôle.

Concernant Ramos, après une première saison manquée, il a affiché son état d’esprit irréprochable. Il s’est battu, a montré des vraies qualités de relance et il fut celui qui s’est créé le plus d’occasions face au Bayern… C’est dire. Malheureusement, quand le jeu s’est accéléré et qu’il a fallu gérer la profondeur, il a fait son âge. Paris a décidé de ne pas le renouveler et c’est sûrement une sage décision pour tout le monde.

Puis, il y a le cas Marquinhos. Depuis le match retour à Madrid la saison dernière, il était en souffrance. Dans l’axe de la défense à trois, sa première partie de saison fut du même acabit : mauvais. Dépassé défensivement, perdu dans un rôle de défenseur axial qui devait également se projeter au milieu, il était hors sujet. Au retour de la coupe du monde, il est passé axial droit pour le même constat. Il a fait illusion quelques rencontres après l’élimination face au Bayern mais est vite retombé dans ses travers. Même offensivement, lui qui avait l’habitude de marquer des buts importants, il n’a pas eu l’impact des saisons précédentes. Il a pourtant été prolongé par le club.

À droite, pas de relation

Sur les côtés, Hakimi a souffert de son manque de relation avec Messi. Souvent oublié, le marocain a multiplié les appels dans le vide. Au retour de la coupe du monde, il a semblé retrouver des jambes et de l’efficacité mais ça ne dura pas. Il a également montré une grande nervosité qui lui a valu deux expulsions dans les dernières journées. Ses problèmes extra sportifs peuvent expliquer une partie de ses prestations, mais ils ne doivent pas masquer l’essentiel : on attend beaucoup plus de lui.

Mukiele a montré des belles qualités de combattants. Lui aussi a alterné entre la défense centrale et le poste de piston, mais c’est dans l’axe qu’il a livré ses meilleurs matchs. Une grave blessure l’a stoppé alors qu’il enchainait. Dommage. Quant à Pembélé, de retour après une grave blessure au genou, il serait injuste de dresser un bilan de sa saison.

À gauche, ce fut bien meilleur

À gauche, le bilan est bien meilleur. Nuno Mendes a confirmé ce qu’on avait vu de lui la première saison. Explosif, le joueur a encore quelques ratés défensivement qu’il compense par sa vitesse pour se rattraper. En revanche, offensivement, il fait des différences énormes et quand il aura trouvé la justesse pour finir, il peut atteindre un très haut niveau à son poste. Son entente avec Mbappé a également tranché avec le néant des relations côté droit. Malheureusement, le portugais se blesse régulièrement et c’est un élément qu’il va falloir régler le plus vite possible.

Pour Bernat, c’est un peu plus compliqué. Sa blessure lui a vraiment fait du mal et il n’est jamais revenu à son meilleur niveau. Pourtant, lui aussi s’entend très bien avec Mbappé. Son intelligence de jeu fait qu’il est souvent bien placé et il apporte offensivement… Tant qu’il a des jambes. Le problème, c’est qu’il ne peut plus enchainer les courses. Il a donc souvent bien commencé les rencontres avant de s’éteindre trop vite.

Paris a donc encaissé 40 buts. Pire, le club de la capitale a encaissé 25 buts au Parc des Princes, un total qu’il n’avait plus atteint depuis la saison… 1984 – 1985, une éternité.

Dans ce secteur, le PSG va devoir se renforcer mais également apporter de la concurrence à des éléments qui se sont endormis sur leurs acquis et leur statut afin de redevenir performant.

crédit photo : onzemondial.fr

Paris United

GRATUIT
VOIR