Edinson Cavani : 7 années de légende
Cette fois-ci c’est définitif, Edinson Cavani ne sera plus parisien l’an prochain. Après Thiago Silva, Leonardo a fait savoir que le contrat de l’Uruguayen ne serait pas prolongé. La fin d’une belle histoire qui aura quand même duré sept belles années. Retour sur le passage du « Matador » dans le club de la capitale.
Le cadeau de départ de Leonardo
16 juillet 2013. Voici la date d’arrivée de l’homme qui deviendra quelques années plus tard le meilleur buteur de l’histoire du PSG. Transféré de Naples pour 64 millions d’euros, plus gros transfert de l’histoire de la Ligue 1 à l’époque. Edinson Cavani est la dernière recrue du premier passage de Leonardo à Paris. L’Uruguayen rejoint son ancien compère du Napoli, Ezequiel Lavezzi. C’est d’ailleurs en remplaçant ce dernier lors du match d’ouverture face à Montpellier que le nouveau numéro 9 parisien manque d’inscrire son premier but sous ses nouvelles couleurs dès son premier ballon. L’attente ne sera pas bien longue puisque qu’il égalisera en fin de match au Parc lors de la seconde journée contre Ajaccio dans un match complètement fou où les Parisiens avaient dominé la rencontre de bout en bout sans réussir à marquer. « El Matador » prend ses marques dans une équipe où il évolue sur le côté de l’attaque puisque l’axe est occupé par Zlatan Ibrahimovic. Une position toute nouvelle pour lui mais les buts s’enchaînent jusqu’à un après midi d’octobre où il remplacera à la mi-temps d’un match contre Bastia ce même Zlatan auteur d’un doublé, pour lui aussi prouver au public du parc qu’en jouant en pointe de l’attaque il était capable de merveilles. Il trompe à son tour Mickael Landreau à deux reprises dont une fois où il élimine d’une facilité déconcertante deux défenseurs plus le gardien pour glisser le ballon dans un trou de souris en angle fermé. Il termine sa saison en offrant la Coupe de la Ligue en marquant un nouveau doublé face à Lyon ( victoire 2-1 ), et finit deuxième meilleur buteur du championnat derrière Ibra. Tout semble aller pour le mieux mais Cavani au PSG ce n’est pas qu’une pluie de buts.
Un public à conquérir
Comme chaque nouveau joueur, Edinson Cavani a dû lui aussi conquérir le public du Parc. Un défi pour l’ancien napolitain quand on sait que la place de star était occupée par Zlatan Ibrahimovic et celle du chouchou par Javier Pastore. Sans compter que l’Uruguayen souffre beaucoup de la comparaison avec son compère d’attaque. Les deux hommes évolueront trois saisons ensemble et ce ne sera pas de tout repos malgré de belles choses accomplies. Cavani marque énormément mais rate tout autant et c’est là son principal problème, il sera même un temps moqué par son propre public. Le joueur divise, il a ce côté « grinta » qui est tant apprécié par les supporteurs parisiens mais manque cruellement d’efficacité devant le but. Les médias feront couler beaucoup d’encre sur sa relation avec Ibra que beaucoup décrive comme froide. Lors de la saison 2014 – 2015 alors qu’il se montre très précieux lors de la phase de poule de Ligue des champions, Edinson Cavani se distingue d’une manière assez inhabituelle, il rate le stage de mi-saison accompagné par son coéquipier Ezequiel Lavezzi. Les deux hommes seront punis par la direction et Laurent Blanc le coach de l’époque, les met sur le banc. Les choses se calment et Cavani reprend sa marche en avant. Il entre même dans le top 10 des meilleurs buteurs de l’histoire du club et marque le seul but de la finale de Coupe de la Ligue face à Auxerre ce qui permet au club de réaliser le premier triplé : championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue. Les saisons se suivent et se ressemblent pour le buteur sud-américain, dans les bons comme dans les mauvais côtés. L’exercice 2015-2016 ne déroge pas à la règle. Il marque de plus en plus mais est toujours placé sur le flanc de l’attaque et après deux années passées dans l’ombre d’ Ibrahimovic, il pose un ultimatum à sa direction en menaçant de quitter le club l’an prochain si il n’était pas replacé dans l’axe.
Cavani, tête d’affiche
L’heure de vérité arrive enfin pour « El Matador », Zlatan Ibrahimovic parti, il commence la saison 2016-2017 en tant que titulaire indiscutable à la pointe de l’attaque parisienne. Son parcours lors de cette exercice sera assez clivant. En 50 matches il inscrit le nombre impressionnant de 49 buts, malgré sa fâcheuse tendance à vendanger encore un nombre assez élevé d’occasions de but, comme face à Arsenal en match de poule où il ouvre le score dès la première minute de jeu mais manque tout par la suite. Il est un des seuls à tenir son rang lors de la plus mauvaise saison du club sous l’ère QSI. Il est l’homme le plus important de l’équipe pour la première fois depuis l’arrivée du Qatar même si Paris laisse filer le titre au profit de Monaco, mais le public ne s’y trompe pas, il sait que sans « Edi » ça aurait sans doute été encore pire. Certes il n’a pas remplacé le grand Zlatan, mais est-ce vraiment ce qu’on attendait de lui ? Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que lui aussi s’est retrouvé orphelin d’un de ses coéquipiers qui le faisait briller puisqu’Ibrahimovic est encore aujourd’hui le joueur qui a le plus délivré de passes décisives en championnat à l’Uruguayen ( 11 ) derrière Angel Di Maria ( 17 ). Cavani ne restera pas longtemps la star de l’équipe puisqu’un an plus tard Neymar et M’Bappé intègrent l’effectif parisien. Cependant les choses ne sont plus tout à fait pareil, cette fois malgré la présence de deux superstars, « Edi »a un statut à part pour le public, il est devenu le chouchou du Parc.
La formation de la MCN
La fameuse MCN fait des étincelles et empile les buts et les victoires, mais laisse un arrière-goût aux supporteurs; certes le trio fonctionne mais Cavani semble un peu en marge de cette relation offensive. La complémentarité entre Neymar et Mbappé saute aux yeux et ils semblent par moment oublier leurs troisième compère. Les affaires comme le fameux « penaltygate » lors de PSG-Lyon en septembre 2017, où encore, lors de la victoire face Dijon 8-0 où Neymar prendra encore une fois le ballon pour tirer un penalty, qui aurait permis à Cavani de prendre la place de meilleur buteur de l’histoire en dépassant Ibrahimovic, ne viennent que renforcer ce malaise. Le Parc prendra clairement position pour son chouchou, surtout que quand certains se font remarquer par leurs frasques, « Edi » lui se montre décisif au bon moment. Comme ce fameux coup franc à la 93ème minute face à Marseille qui éteindra le Vélodrome et surtout qui permettra au PSG de repartir avec un point. L’année 2018-2019 sera assez similaire pour le numéro 9 parisien, à un détail près. Des blessures à répétitions font leurs apparitions alors qu’il était épargné par ce genre de soucis. Cela ne l’empêchera pas de marquer 23 buts en 33 matches mais on le sent sur le déclin. C’est sans doute pour ces raisons qu’à son retour à l’été 2019, Leonardo recrute Mauro Icardi. Cavani débute cette nouvelle saison au poste de titulaire mais pile à l’arrivée de l’Argentin il se blesse une nouvelle fois. L’ancien interiste ne se fait pas prier et marque but sur but. Mais surtout il semble s’entendre à merveille avec Neymar et Mbappé. Coup dur pour Cavani qui se contente de quelques minutes de jeu à l’occasion et surtout au bon vouloir de Thomas Tuchel. Un traitement que le public du Parc n’apprécie pas du tout. Comme un symbole, lors de cette période de doute pour l’uruguayen. Neymar lui offrira un penalty face à Galatasaray. Comme quoi on finit tous par tomber sous le charme d’Edison Cavani. Le 23 février 2020 « El Matador » inscrit dans son jardin face à Bordeaux son 200ème but avec le PSG. Il sera célébré après le match et la communion avec le public sera totale. Il reprendra même du poil de la bête en retrouvant une place de titulaire avant l’arrêt prématuré de la saison 2019-2020.
Des statistiques hors normes
Comment finir un article sur le passage d’Edinson Cavani au PSG sans évoquer ses statistiques? En sept années (2013-2020) il cumule 300 matches disputés sous les couleurs parisiennes, 200 buts inscrits, 32 passes décisives. Meilleur buteur de l’histoire du club, 6 titres de Champion de France, 4 Coupes de France, 5 Coupes de la Ligue et 6 Trophées des Champions. Joueur étranger de l’année de Ligue 1 en 2016 et 2017 , meilleur joueur de Ligue 1 en 2017, meilleur buteur de Ligue 1 en 2017 ( 35 buts ) et 2018 ( 28 buts ) et membre de l’équipe type de Ligue 1 en 2014, 2017 et 2018. Qu’on aime ou pas ce joueur, on ne peut que s’incliner devant un tel palmarès et de telles statistiques. Le public du Parc des Princes en a conscience et c’est sans doute pour cela qu’Edinson Cavani est l’un des rares joueurs à avoir sont propre chant. Mais pas seulement, son attitude, sa « grinta », sa faculté à mouiller le maillot en ont fait une des plus grandes légendes du Paris-Saint Germain. Il mérite sa place aux côtés de joueurs comme Rai, Susic, Pauleta ou Fernandez entre autres. Il pourrait même devenir l’idole incontestée si en août prochain, il offrait en cadeaux de départ la première Ligue des champions de l’histoire du club. Car oui, il ne sera plus parisien l’an prochain, mais sa dernière année n’est peut-être pas encore finie. Quoiqu’il en soit, MERCI EDI .
Crédits Photos : Le monde, Eurosport, Parisfans
Redaction pour Paris United : Mathis Jaca