à la uneAprès matchArticleL'équipeLe ClubLes joueurs

Wijnal-doute

Arrivé cet été libre, Georginio Wijnaldum est en grande souffrance au PSG. Le problème, c’est que le néerlandais semble s’enfoncer dans le doute à chaque rencontre qu’il dispute.

Quand il est arrivé cet été, libre et donc gratuit, après un Euro où il avait été plutôt bon avec les Pays-Bas malgré l’élimination en huitième de finale, tout le monde était enthousiaste : Paris avait fait une bonne affaire en faisant signer Georginio Wijnaldum.

Les premiers matchs vont alors calmer cela. Il faut dire que le néerlandais arrivait après cinq ans de Jürgen Klopp, un entraîneur avec des principes forts, un collectif huilé où chacun a un rôle bien défini et un jeu de transition qui va emmener le club anglais à la victoire en Ligue des champions en 2019.

Au PSG, rien de tout cela. Le néerlandais se retrouve dans une équipe qui ne sait pas si elle est dans la transition ou la possession, mais surtout dans laquelle les trois (ou parfois quatre) attaquants ne défendent pas, en championnat en tout cas. Il se retrouve alors parfois obligé d’évoluer dans un couloir à la perte de balle, puis de se recentrer à la récupération. Il se retrouve également oublié par les trois de devant, qui n’échangent pas avec lui.

Klopp avait déclaré, à l’époque où il était son entraîneur, qu’il adorait le joueur, son jeu, son état d’esprit, et que c’était un joueur qui marchait beaucoup à l’affectif. Autre problème, c’est qu’on a l’impression d’un joueur qui n’est pas épanoui au sein du vestiaire et qui n’a pas la confiance de son coach.

La confiance, ce n’est pas seulement vous donner du temps de jeu, c’est aussi vous donner un rôle en rapport avec vos qualités, ce que vous avez déjà montré tout au long de votre carrière. Restreindre le rôle d’un joueur, même si vous le titularisez, ce n’est pas une marque de confiance.

Avec Messi en faux 9, il aurait dû retrouver un rôle à sa mesure

Les conséquences sont alors terribles pour le milieu parisien. Dans son positionnement, il est perdu. Face à Nice, on l’a vu donner le ballon à Neymar puis se placer immédiatement en position de latéral pour compenser l’appel de Bernat. Quand on sait qu’une des forces du joueur à Liverpool, c’était la projection, on a l’impression qu’il est complètement inhibé par les consignes et le fait de devoir compenser les montées des latéraux.

Avec le ballon, c’est encore pire. Lorsqu’il reçoit le ballon on le sent timoré, bloqué. Il lui faut trois touches pour se mettre dans le sens du jeu alors qu’avec sa sélection ou à Liverpool, il était capable de jouer en une touche. On sent également la peur de perdre le ballon. À Nice, en seconde période, il a reçu un ballon dans les quarante mètres niçois. Il a commencé à percuter puis, sans qu’on comprenne pourquoi, il s’est arrêté avant de remettre le ballon vers l’arrière.

Autre scène qui peut interpeller sur son intégration au vestiaire face à Saint-Étienne. Il reçoit le ballon et fait une touche de trop avant de lancer Di Maria. Malheureusement, cette touche en trop va engendre le hors-jeu de l’argentin. Ce dernier ne va alors même pas tourner la tête vers Wijnaldum, comme s’il ne voulait même pas recevoir le geste d’excuse du joueur.

Avec le rôle de Messi en faux numéro 9, il avait pourtant un rôle à jouer. Contre Bruges, lors de la victoire 4-1 du PSG, en l’absence de Neymar, l’attaque était organisée avec Mbappé à gauche, Di Maria à droite et Messi en faux 9. Wijnaldum avait alors été titularisé aux cotés de Verratti et Gueye. Et sur chaque décrochage de Messi, il avait pris la place laissée libre, utilisé les espaces. Il s’était d’ailleurs créé des occasions. C’est aussi le rôle qu’il avait à Liverpool lors des décrochages de Firmino.

Pour l’instant, le passage du capitaine des Pays-Bas au PSG est un échec. Il reste trois mois pour inverser la tendance. Ça passera par l’entraîneur, les partenaires, mais aussi et surtout par le joueur lui-même. À moins que, lui aussi, se soit laissé prendre par le syndrome parisien : un bon salaire, une belle ville et on se laisse vivre.

Paris United

GRATUIT
VOIR