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Les confessions sans détour de Marco Verratti

Depuis 8 ans, Marco Verratti honore le maillot des Rouge et Bleu. Les entraineurs passent et l’Italien reste au coeur du jeu, en titulaire indiscutable. Dans une longue interview accordée hier soir à l’émission « Comme Jamais » sur RMC Sport, le milieu parisien se livre sans retenue sur son avenir au PSG ou bien sa relation avec les arbitres et ne manque pas de répondre à ses détracteurs.

Un avenir certain au PSG ?

« Je suis prêt à rester au PSG jusqu’à la fin s’ils me supportent » confie-t-il hier soir sur la chaine sportive. Un aveu qui régale les fans de l’Italien, dont le contrat se termine en juin 2021. « Je ne ressens pas le besoin d’avoir une nouvelle aventure, je pense qu’un joueur veut changer d’équipe s’il lui manque quelque chose, moi ce n’est pas le cas ».

Arrivé en juillet 2012 à Paris, Marco s’inscrit dans un mercato estival de folie pour le PSG. Silva, Lavezzi, Zlatan… tous viennent grossir les rangs du club de la capitale. Et c’est en même temps que ce dernier que Verratti se présente à la presse française. Face à la star internationale suédoise, le jeune italien de 19 ans à l’époque ne fait pas encore le poids. Une situation qu’il ne manque pas d’ironiser : « Si Zlatan était passé avant moi, tous les journalistes seraient partis et il n’y aurait eu personne pour ma présentation ». Malgré tout, ce premier jour est « magnifique » pour ce joueur qui rêvait d’évoluer parmi les grands.

De Pescara au PSG, une transition difficile. Lui qui se voyait entrer en Série A avec son club de coeur, il a longtemps refusé des offres de grandes institutions comme la Juve… mais c’est une autre histoire quand l’offre vient de la capitale française. Une offre qui ne se refuse pas selon le Président de Pescara, qui le poussera finalement à l’accepter pour des raisons aussi bien sportives que financières. « Je pense qu’ils avaient aussi besoin de se faire de l’argent avec moi » déclare le joueur, lucide. Et en changeant de championnat, l’international italien est loin de se douter qu’il peut dire adieu à ses qualités de négociateur invétéré.

Marco et l’arbitrage français, je t’aime moi non plus

« Ici, je demande combien de temps il reste, l’arbitre me regarde et me répond pas. C’est normal ça ? ». Une ignorance qui a le don de rendre fou celui qui avait pour habitude de parler régulièrement aux arbitres. Parfois frustré par la lenteur du jeu, Marco ne manque de le soulever : « En France, on arrête les actions toutes les 20 secondes ! Des fois, je ne sais pas, mais sur la première mi-temps d’un match, j’ai l’impression qu’on joue 15 minutes. C’est vraiment incroyable, déclare le milieu. Le gardien doit tirer, il met 30 secondes. Et l’arbitre siffle. Et un joueur se jette. Même pour les gens qui regardent le match, c’est trop lent ! ». Un coup de gueule qui ne passera sûrement pas inaperçu.

S’il s’agace autant, c’est aussi et surtout par frustration. « Il a souvent le sentiment d’injustice, il  ne lâche rien et quand on siffle un trop plein d’engagement il le vit comme une injustice parce que c’est son style de jeu » remarque l’arbitre Stéphane Lannoy. Un trop plein d’engagement qui lui vaut parfois, souvent, des cartons. Interrogé sur la question, le joueur se défend simplement : « Je préfère un carton rouge qu’un but ». Et si on lui demande de s’améliorer sur ce point là, la réponse est tout aussi claire : « Comment je peux travailler dessus ? C’est mon caractère. »

Verratti, l’éternel passeur

Si la négociation fait entièrement partie du style de jeu du milieu de terrain, il se démarque aussi par ses passes et sa réticence à terminer l’action lui même. Il l’avoue, il préfère faire plaisir à ses coéquipiers en les laissant marquer des buts, après tout c’est un sport collectif et il l’a bien compris. « Je préfère faire le choix qui permet à l’équipe de gagner » résume-t-il. Et puis, le joueur se défend en ironisant sur le parcours du club en Ligue des Champions : « Il y a deux ans, j’ai fait deux, trois buts…mais on est sorti quand même »

Le natif de Pescara se démarque surtout par sa capacité à créer des espaces et faire des passes entre les lignes. « Si tu arrives à trouver un coéquipier derrière cinq ou six adversaires, tu élimines ces joueurs de l’action. J’arrive à voir mon coéquipier avant que le ballon arrive. Je sais déjà un peu ce que je dois faire ». Une lecture de jeu lucide qui lui permet de prendre des risques. Vous ne le verrez jamais dégager le ballon sans savoir sa destination finale, il déteste ça et le fait bien savoir.

Ténacité, lecture du jeu, prise de risque… autant de qualités qui ont su lui assurer une place de titulaire indiscutable au centre du jeu, quelque soit l’entraineur.

Le coup de coeur Ancelotti

« Toutes les équipes qu’il (Ancelotti) a fait par la suite, il a essayé de me prendre avec lui, même cet été à Naples ». S’il y a bien un entraineur parisien qui aura marqué notre petit Hibou, c’est Carlo Ancelotti. Premier entraineur qu’il a connu au PSG, il n’a cessé de le faire progresser et a noué une véritable relation père-fils, nourrie de blagues à répétition. Il raconte notamment cette anecdote avant un match disputé au Camp Nou : « Avant de rentrer Carlo m’a dit « Marco, tu n’es pas habitué à cette pelouse toute lisse, surtout te fais pas mal » ».

Cette relation, il ne l’a retrouvera certes avec aucun autre coach mais il ne manque pas de soulever les qualités de son entraineur actuel, qu’il compare d’ailleurs à Pep Guardiola. « Tuchel est très exigeant et fait attention aux détails. Il ressemble à Guardiola sur ça. Il est dur mais il a une énergie positive qui met de la bonne ambiance ». Bonne ambiance qui répond aux rumeurs de clans dans le vestiaire parisien qu’il balaye directement, tout comme les critiques sur le côté « mercenaire » de certains joueurs. « Si Neymar part, il ne prendra pas moins qu’à Paris. Beaucoup de joueurs peuvent prendre plus dans d’autres équipes qu’ici » conclut-il.

Hygiène de vie, départ au Barca… Marco répond à ses détracteurs

Un franc-parler qui permet de remettre les pendules à l’heure. Critiqué à multiples reprises sur son hygiène de vie, Verratti tient à préciser qu’il a le même train de vie que tout le monde. « Ca m’énerve d’entendre des gens parler de ma vie privée. Je ne fais rien de plus que les autres, si je sors une fois et que quelqu’un m’a vu, ça se transforme en « il sort tous les soirs » ». Certains mettent d’ailleurs les blessures du parisien sur le compte de son supposé mode de vie de fêtard.

Des attaques qui l’agace et auxquelles il préfère ne pas répondre, « Je ne vais pas parler avec eux, ça revient à parler avec mon fils de 2 ans » explique le milieu.

Les consultants et autres journalistes ne sont pas les seuls à être visés. Il ne manque pas de s’expliquer auprès de ceux qui l’ont critiqué lors des rumeurs d’un possible départ au Barca. En 2017, Paris sort d’une saison difficile au niveau sportif mais également en interne, où les problèmes ne cessaient de s’accumuler d’après le joueur. « Je pensais que c’était impossible de faire quelque chose de grand car on y était pas mentalement. A un moment où le Barca m’offrait tout autre chose, j’ai réfléchi un peu puis j’ai parlé avec Paris et me suis dit que c’était impossible. Le club a compris les choses qu’il fallait changer et je suis très content d’être resté à Paris ». Une explication qui ne convaincra peut-être pas les plus fervents supporters mais, après tout, citez-moi un joueur qui n’a pas réfléchi à d’autres horizons un jour dans sa carrière.

Arrivé d’une petite ville italienne il y a 8 ans, il Guffetto a construit sa vie dans la ville lumière. Fils de parents intéressés par tout sauf le foot, Marco Verratti a su faire les bons choix par lui-même, au point de se forger une carrière digne des plus grands. Désormais père de deux petits garçons, le joueur est clair : son avenir ainsi que celui de sa famille est à Paris.

@Y_Muffoletto
Paris United

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