Bilan: Deux entraineurs, peu de changement
Après les joueurs, place au bilan des coachs avec un fil rouge: moins de maitrise dans le jeu, la perte du titre, mais une deuxième demi-finale de ligue des champions de suite.
Notre série de bilan ne pouvait pas se terminer sans parler des entraineurs. Même si ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, l’entraineur est celui qui met en place l’idée de jeu, les principes qui doivent mettre les joueurs dans les meilleures conditions, mais qui doit aussi trouver les mots pour les motiver.
A la décharge des deux entraineurs parisiens, il faut tenir compte du contexte. La ligue 1 s’est arrêtée en mars 2020. Elle n’a jamais repris contrairement à l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre. Les parisiens ont ensuite repris après plus de trois mois d’arrêt, le 22 juin. Les 24 et 31 juillet, ils jouaient les finales de coupe de France et de la ligue. Puis, entre le 12 et le 23 août, ils enchainaient avec les quarts, demi et finales de la ligue des champions.
Après quelques jours de vacances, les joueurs se retrouvaient pour affronter Lens et enchainer avec des matchs tous les trois jours, sans préparation d’avant-saison. En plaçant tous les matchs de la première partie de saison sur une période très réduite, les instances ont obligé les joueurs à enchainer sans plage de repos. Et alors qu’habituellement, lors des rassemblements internationaux, il n’y a que deux rencontres, pour des raisons de calendrier mais aussi économiques, les joueurs ont dû enchainer trois matchs en dix jours.
Enfin, au milieu de tout cela, chaque joueur a connu sa contamination au covid et donc dû s’isoler une quinzaine de jours, puis reprendre avec, parfois, des séquelles persistantes, notamment au niveau du souffle et donc de la récupération.
Tuchel, en guerre permanente
On savait que l’entente entre Leonardo et Thomas Tuchel était loin d’être cordiale. Mais en ayant remporté les deux finales de coupes nationales, le titre de champion de France et atteignant la finale de la ligue des champions pour la première fois dans l’histoire du club, difficile pour le directeur sportif parisien de se séparer de l’entraineur allemand.
Chaque conférence de presse devenait alors un règlement de compte, avec en filigrane un mercato qui n’a pas satisfait Tuchel. Pour montrer son mécontentement, l’entraineur allemand a alors décidé de maintenir Marquinhos au milieu et d’installer Danilo en défense centrale.
Pendant e temps, sur le terrain, c’était compliqué. Paris s’inclinait au Parc contre Manchester United puis à Leipzig, tout en perdant des rencontres en ligue 1. Les parisiens vont finalement sortir de la poule de ligue des champions mais, en championnat, une défaite face à l’OL juste avant la trêve va sceller le sort de Thomas Tuchel.
Alors qu’il avait montré des choses très intéressantes lors de ses huit premiers mois dans la capitale, l’ancien entraineur de Dortmund a fini par installer une équipe sans idée et misant tout sur les exploits de Mbappé et Neymar. Il fut donc remercié au soir d’une victoire face à Strasbourg (4-0).
Son bilan parisien restera teinté de frustration. D’excellents débuts (14 victoires sur les 14 premières rencontres) puis une élimination face à United en 2019 qui va modifier beaucoup de choses. Quand il a commencé à entrer en conflit avec Léonardo, ce fut le début de la fin. Son bilan est à l’image de son passage : d’un côté, la meilleure saison du club (champion de France, vainqueur des deux coupes nationales, du trophée des champions et finaliste de la ligue des champions), de l’autre l’entraineur qui a perdu le plus de matchs sur la période QSI.

Pochettino, mitigé mais…
Pour la deuxième depuis l’arrivée des qataris, le PSG va alors se séparer de son entraineur en cours de saison. Kombouaré en décembre 2011, Tuchel en décembre 2020. C’est Mauricio Pochettino qui prend place sur le banc des rouges et bleus. Et comme la première fois, le changement d’entraineur n’aura pas permis au PSG d’être champion de France.
Avec l’argentin, on a vu des choses intéressantes, comme le match aller à Barcelone, le match retour face au Bayern ou la victoire à Lyon en ligue 1 (2-4), mais on a aussi vu des défaites terribles comme à Lorient (3-2) ou face à Nantes (1-2).
Le problème principal de Pochettino, ce fut sa lecture des matchs. Ses changements sont souvent très tardifs, quand il y en a, et ils n’influent que trop rarement sur le sort du match. De plus, sa gestion de Neymar et Mbappé a aussi interrogé.
Le français a beaucoup joué, trop peut-être. Dans une saison classique, sans covid et avec préparation, on n’aurait pas tenu le même discours. Mais on nous a répété que cette année était très compliquée pour les joueurs sur le plan athlétique et en même temps, il a fait jouer Mbappé tous les matchs et 90 minutes, ou presque. Ce n’est pas anodin si le champion du monde est arrivé fatigué et blessé contre Manchester City.
Pour le brésilien, c’est encore pire. A part contre le Bayern, il n’a jamais été performant, étant parfois même insupportable dans son attitude et son jeu individualiste à l’extrême. Mais là aussi, Pochettino n’a rien fait, le laissant jusqu’au bout, préférant sortir Di Maria, Rafinha, Draxler plutôt que Neymar.
Enfin, avec le changement d’entraineur, on attend souvent un changement d’état d’esprit plus que de tactique. Là aussi, déception. A Barcelone (1-4), on a cru qu’il y avait une bascule de ce côté-là. Ça n’a pas duré. Le PSG s’est incliné sept fois toutes compétitions confondues depuis janvier, dont quatre défaites en ligue 1.
Après cinq mois à la tête de l’équipe, on ne peut pas dire que le bilan soit positif. Mais on comprend les difficultés d’arriver en cours de saison, dans une saison si spéciale, sans préparation, avec deux joueurs essentiels qui ne sont jamais au top parce que trop souvent blessés (Neymar et Verratti). L’entraineur lui-même a demandé à être jugé la saison prochaine, quand il aura validé le recrutement et qu’il aura pu avoir une vraie préparation d’avant-saison. Alors, on va attendre.