Vincent Chaudel : « Aujourd’hui, le PSG est un pilier de la stratégie de soft power du Qatar »
Nasser al-Khelaïfi envisage une ouverture du capital du PSG à un éventuel investisseur, nous avons interrogé Vincent Chaudel spécialiste et fondateur de l’observatoire du sport business.
Question: Dans une récente interview, le président Nasser Al-Khelaïfi a confirmé que QSI était prêt à ouvrir son capital, on parle de 10 à 15%, dans quel intérêt ? Dans cette même interview, le président Nasser assure avoir reçu des offres de rachat à 4 milliards d’euros, est ce plausible ?
Tout comme BeIN Sport, pour lequel l’Arabie Saoudite va entrer au capital, le PSG est un pilier de la stratégie de soft power du Qatar. Ce qui n’interdît en rien d’optimiser l’investissement comme ont su le faire Dubaï en ouvrant son capital. En effet, 10% des parts de Manchester City ont étés vendues à Silver Lake pour 500 millions de dollars. L’intérêt aussi de faire entrer un actionnaire minoritaire dans le club est de répondre aux exigences de la DNCG, voire du Fair-Play Financier, après un lourd déficit lié en partie au COVID.
Quant à la potentielle offre de 4 milliards d’euros évoquée par Nasser Al-Khelaïfi, rappelons que Chelsea s’est vendu à 5 milliards d’euros malgré une évaluation de 2,5 milliards d’euros. Selon le magazine américain Forbes, la valeur du PSG est de 3,2 milliard d’euros en 2022. Donc c’est tout à fait plausible.
L’ouverture du capital du Paris Saint-Germain peut-il à terme se transformer en un désengagement total du Qatar maintenant que l’état du Golfe a obtenu l’organisation de la Coupe du monde ? En cas de vente, peut on imaginer QSI investir dans un autre championnat, notamment en Angleterre ?
L’investissement dans le centre de Poissy me semble la démonstration de l’engagement durable du Qatar. Pour autant, ouvrir son capital peut permettre d’investir dans d’autres clubs en mode « MCO », c’est à dire la multipropriété de clubs comme City, Red Bull et bien d’autres.
Quant au championnat anglais, le ticket d’entrée y est très élevé et la concurrence très forte : Manchester United, Manchester City, Liverpool, Arsenal, Chelsea … sans oublier Newcastle racheté par le fond saoudien PIF. La clé de toutes ces réflexions pourrait bien être en partie liée au projet de la Super League ou à la nouvelle formule de la C1.
Crédit photo : PSG.fr