Champion de France 2020, Thomas Tuchel a glané un nouveau titre avec Paris. Pourtant les doutes subsistent autour du coach allemand et le coauteur de sa biographie Daniel Meuren a répondu à plusieurs questions dans une interview au journal l’équipe afin d’analyser un peu le parcours de l’entraîneur du PSG ainsi que de tenter de décrypter sa personnalité.
Il a le meilleur ratio de victoires (77,8%) de l’ère QSI et pourtant, Thomas Tuchel est l’entraîneur parisien le plus décrié de la décennie. Son palmarès ainsi que des résultats décevants en coupe d’Europe ont fragilisé le coach parisien et cela déçoit au vu des moyens investis : « Il n’a pour l’instant gagné que le Championnat avec le PSG (2019, 2020) et deux Trophées des champions, ce qui est un bilan moins bon que celui de Laurent Blanc et Unai Emery, ses prédécesseurs. (…) Il est encore un entraîneur assez jeune. Il est possible qu’il ait payé pour apprendre lors de certains grands matches européens, comme la saison dernière contre Manchester United (2-0, 1-3 en huitièmes de finale de la Ligue des champions) ou encore avant avec Dortmund contre Liverpool en Ligue Europa (1-1, 3-4 en quarts de finale en 2016). C’est pourquoi je pense que la victoire contre Dortmund cette saison en Ligue des champions (1-2, 2-0 en huitièmes de finale) était importante pour lui. »
Il faut dire que Thomas Tuchel n’est pas un coach comme les autres, il aime innover, bouleverser les habitudes, cela peut déplaire, mais c’est également ce qui fait son talent : « Thomas Tuchel est un génie dans deux domaines : il est un entraîneur extrêmement minutieux à l’entraînement, qui fait progresser les joueurs à travers des exercices innovants et un coaching pédagogique. Et il sait très bien comment déployer les forces de ses joueurs sur le terrain. Il ne s’agit pas forcément de système mais plutôt d’utiliser au mieux les points forts de ses individualités et d’avoir des joueurs qui ont assimilé ses principes pour le jeu qu’il souhaite. Avec une équipe qui a souvent le ballon comme le PSG, son idée est d’adapter le système de manière à avoir le plus de talents possibles sur le terrain. »
Enfin, même s’il ne parvient pas à faire l’unanimité auprès du public, il semblerait que Thomas Tuchel y soit toujours parvenu auprès du vestiaire, peu importe le club où il se trouve : « À Mayence, la grande majorité des joueurs l’a longtemps suivi aveuglément, parce qu’ils sentaient qu’ils vivaient la meilleure phase de leur carrière ou qu’ils pouvaient, grâce à lui, s’améliorer et attirer l’intérêt de plus grands clubs. Les joueurs (ndlr : Mauro Icardi, Edinson Cavani) qu’il a écartés sont sans doute critiques à l’encontre du management de Tuchel, mais eux aussi doivent reconnaître qu’il les a rendus meilleurs. À Dortmund (2015- 2017), c’était plus dur car certains joueurs avaient déjà gagné des choses. Durant ces deux saisons, ce fut sans doute une grande difficulté qui a conduit à des tensions. »
L’entraîneur du PSG va devoir préparer son équipe pour qu’elle puisse aborder au mieux les échéances de l’été entre les finales de coupes et la Ligue des champions. Puis, il sera temps de faire le bilan du coach du club de la capitale.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le journal L’Equipe.
Source : l’équipe
