Entre bonheur et désillusions, Kimpembe revient sur son parcours en Ligue des Champions
Cinq ans après ses débuts en Ligue des Champions, Presnel Kimpembe est revenu sur son parcours dans la compétition dans une interview accordée à PSG TV.
Des émotions intenses face à Chelsea
C’est en février 2015 que Presnel Kimpembe découvre pour la première fois la compétition européenne. Le défenseur parisien est alors appelé par Laurent Blanc dans le groupe parisien pour affronter Chelsea au Parc des Princes. Il se souvient ressentir une atmosphère complètement différente de celle des autres compétitions : « Tu sens vraiment cette pression positive. Et dans le stade, tu vois que tout le monde est en feu. C’est un truc de fou. Et la musique de la Champions League, quand tu l’écoutes, tu te dis « wahou », je regardais ça à la télévision et maintenant je suis là. T’es excité et en même temps tu mesures la chance que tu as »
Absent de la feuille de match pour le retour à Stamford Bridge, Presnel a suivi la rencontre dans un restaurant grec de son quartier, entouré de ses amis. Il raconte comment il a vécu l’incroyable égalisation du Paris Saint-Germain qui a mené le club en quarts de finale : « On regarde le déroulé du match, qui se passe un peu mal. On est tous dégoûtés et au final, c’est Thiago (Silva) qui met un but de la tête. Et là ça pète ! Tout le monde a jeté son grec et sa canette ! Tout le monde criait. Il n’y a que le football pour procurer cette joie-là… Tu passes de tout en bas à tout en haut, c’est vraiment incroyable… »
La désillusion au Camp Nou
Ce n’est que deux ans plus tard que le défenseur parisien jouera ses premières minutes sur le terrain, en huitièmes de finale de la Champions League, face au FC Barcelone. Il se remémore : « Bien sûr, pour ma première en Ligue des Champions, j’avais beaucoup de pression, surtout que j’ai tendance à lire ce qu’il se dit sur les réseaux et ça fait stresser. Tu te dis que ça va être chaud. » Pour ses débuts, le jeune joueur prend conseil auprès de ses coéquipiers : « J’avais Adrien (Rabiot), Marquinhos, des joueurs du même âge que moi mais avec plus d’expérience, qui m’ont parlé et qui m’ont conseillé aussi et ont réussi à me mettre dans le bain. Thiago (Silva), qui était blessé, m’a aussi parlé avant le match. Il m’a donné les bons conseils qu’un capitaine donnerait à un jeune joueur comme moi. » Dans un Parc des Princes des grands soirs, Presnel réalise une prestation XXL, saluée par tous. Paris s’impose 4 buts à 0.

Kimpembe vit la remontada du Barça sur le banc de touche : « On est tous unis dans cette compétition dans nos émotions. Et c’est ça qui rend tout encore plus beau, même si quand on perd, on est déçu. Quand il se passe un fait de jeu, on est déçu. Mais voila, ça reste du football et une passion. Et on apprend. Chaque fois, on apprend de nos erreurs et on essaie de grandir. » La désillusion est immense, mais l’autre ascenseur émotionnel, vécu contre Manchester United en 2019, aura une toute autre saveur.
Dans la lumière contre Manchester United
Presnel Kimpembe a été un acteur majeur, que ce soit dans la victoire ou dans la défaite, face à Manchester United la saison dernière. Il raconte à PSG TV le bonheur qu’il a connu lors de la phase aller, où il a marqué son premier but en Ligue des Champions : « Je me rappelle du corner tiré par Angel (Di Maria). Franchement, je ne réfléchis même pas à me dire je vais au premier ou au deuxième poteau. Je jouais déjà un peu avec Matic, on se cherchait, je faisais des petits mouvements, il me suivait… Comme il était plus costaud que moi, si je ne voulais pas qu’il me bloque, je me suis dit qu’il fallait que je reste en mouvement. Et au moment de la course d’élan je fais un appel contre appel au deuxième poteau. Angel tire un superbe corner, je réceptionne la balle en réalisant un plat du pied et elle termine au fond des filets. Même moi je ne croyais pas que le ballon était dans les filets ! J’ai encore la vidéo de mes frères qui étaient juste à côté dans les tribunes, juste à côté de moi. Et sur la vidéo, le ballon est rentré, mais on voit dans mes yeux que je n’y crois toujours pas. Et quand le ballon ressort c’est là que j’ouvre la bouche (rire). Je me dis wahou, j’ai marqué ! Et franchement, je n’arrive même pas à décrire ce moment car c’était vraiment fort, un truc de fou. »
Il se livre ensuite sur sa déception immense lors du match retour, mais surtout sur les leçons qu’il a reçu de cette défaite, survenue après l’une de ses erreurs dans la surface : « Le penalty… C’est frustrant, mais c’est comme ça, ça fait partie de la vie. C’est une expérience qui va me servir pour la suite. On apprend beaucoup, surtout de mésaventures comme ça. C’est toujours difficile d’accepter et de tourner la page, mais c’est la loi du football et c’est, comme je l’ai dit, aussi ce qui rend le football plus beau dans un sens. Maintenant, on va apprendre de nos erreurs et il faut avancer avec. Je me dis que c’est en perdant qu’on apprend, pas en gagnant. On a souffert dans le passé, alors maintenant j’espère qu’on sera heureux dans le futur. »
Dortmund, la fin d’une série maudite
Après avoir chuté dans l’antre du Borussia Dormund, le PSG a dû se reprendre au match retour. Dans un contexte particulier dû au huis clos, Kimpembe et ses coéquipiers ont finalement su mettre fin à la malédiction et se sont imposés face aux Allemands : « On s’est tous rendu compte qu’il fallait mettre sa vie ce soir sur le terrain, parce que les supporters étaient tous derrière nous, et malgré le huis clos on a vraiment senti leur présence » Le joueur de 24 ans s’est encore illustré lors de ce match, en restant concentré tout au long des 90 minutes.

En cinq ans de matchs de Champions League, le titi parisien a su s’imposer à son poste de défenseur central et est devenu un homme fort du Paris Saint-Germain. Son impact dans le jeu actuel et son importance dans la charnière centrale lui promettent de nombreuses autres titularisations dans la compétition européenne.