Devenir (enfin) un club structuré sportivement
Le mercato commence à peine, mais les rumeurs vont bon train. Entre les noms des joueurs qui sortent, l’entraîneur qui n’est toujours pas connu, ça fait beaucoup. Mais quels que soient les noms qui arriveront, sans une refonte au-dessus, ça risque encore d’échouer.
Après une saison ratée, ou presque, le PSG s’est de nouveau séparé de son entraîneur. Il est donc en quête du prochain. Mais ça traîne. Pourtant, Galtier était en sursis depuis février et son sort semblait scellé depuis mars. Mais le club n’a pas pris les devants pour avancer afin d’être en mesure de signer le coach qui dirigera la prochaine équipe dès la fin de saison. Mais il y a deux problèmes.
Le premier, c’est que les noms qui sortent n’ont aucune similitude. On a de l’entraîneur fan de la transition et du jeu plutôt défensif mais avec un gros CV (Mourinho), on a celui plus moderne avec une expérience ratée dans un grand club (Nagelsmann), on a celui qui aime la possession (Enrique) ou encore le jeune en termes d’expérience mais qui a eu une belle carrière de joueur et qui connait le club (Motta).
L’autre problème, c’est que sans connaître le nom du coach, le PSG avance sur son recrutement. Là-aussi, on ne comprend pas tout. Asensio est un bon joueur mais qui n’a pas le profil du joueur qui manque à Paris, avec du caractère et capable de se faire mal. De plus, pas sûr qu’il corresponde à tous les entraîneurs cités. Pour Ugarte, le profil est solide mais pas sûr qu’il soit à l’aise dans un football de possession.
Même si on ne va pas commenter toutes les rumeurs, il y a aussi des noms de joueurs qui dérangent. Lucas Hernandez a déclaré maintes fois son amour à l’OM. Pourquoi le faire signer ? Un club, ça a une histoire qu’il faut respecter et puisque le joueur du Bayern s’est vanté à maintes reprises d’être marseillais, on ne voit pas ce qu’il viendrait faire à Paris, si ce n’est prendre un gros chèque. Si on y a joute ses multiples blessures, le débat devrait être clos.
Des anciens du club dans l’organigramme
Désormais, on entend également parler d’un loft saison 2. Le problème, là-aussi, c’est que le loft saison 1 n’a pas marché. Les joueurs sont partis en prêt et avec un salaire pris en charge par le PSG. D’ailleurs, ils reviennent tous cet été. Alors pourquoi recommencer à envoyer le même signal aux autres clubs. Qui payerait pour avoir un joueur que tu ne veux plus quitte à le laisser en dehors du groupe ? Personne et on l’a vécu l’été dernier.
Mais le vrai problème est ailleurs. Le PSG a besoin d’un vrai changement d’organigramme. Une organisation claire, solide, où chacun jouerait un rôle précis et mettrait le coach dans les meilleures dispositions face à son groupe.
Si on devait donner un exemple, il pourrait être le suivant. Nasser étant pris par toutes ses casquettes, un président délégué, présent au quotidien, qui connait le football mais sait aussi faire de la politique. Un profil à la Wenger, sans que ce ne soit lui l’élu.
Ensuite, il faut un vrai directeur sportif, qui ne travaille pas pour un autre club en même temps, qui connait les problématiques des clubs de très haut niveau, et qui travaille pour construire un collectif. Edwards, l’ancien de Liverpool, est un profil plus qu’intéressant. Mathieu Bodmer aussi, amoureux du club, mais il est en train de faire son apprentissage au Havre.
Enfin, entre ces deux personnes, il faudrait des anciens du club, avec une aura, un charisme, capable de faire le tampon, de rentrer dans les joueurs quand ils sortent du cadre, capables de soulager le coach quand il y a à intervenir devant la presse sur certains problèmes. Maxwell, Ibrahimovic, Djorkaeff voire Ginola ou Matuidi sont autant de profils qui peuvent combler ce manque. Cette saison, Galtier a été livré à lui-même et on n’a jamais entendu Luis Campos prendre la parole sauf en septembre chez Jérôme Rothen pour attaquer Antero Henrique et dire que le mercato, il n’en était pas responsable. On a vu en janvier ce que ça a donné.
Sans changement de management, d’organisation, le PSG pourra prendre l’entraîneur qu’il veut, les joueurs qu’il veut, il y a neuf chances sur dix pour que les mêmes problèmes reviennent et donc les mêmes maux et les mêmes issues. Après plus de dix ans de QSI, et avec l’entrée dans un nouveau centre d’entraînement cinq étoiles, c’est peut-être le moment de devenir un vrai club de foot.
Crédit photo : onzemondial.fr