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Le football des années 70 ? : Un autre monde selon Carlos Bianchi

Ancienne gloire du Paris Saint-Germain, où il a évolué de 1977 à 1979 (80 matchs, 71 buts et deux titres de meilleur buteur de D1), l’attaquant argentin Carlos Bianchi revient sur ces belles années, et nous ramène à une époque où le football était bien différent de ce que nous connaissons aujourd’hui!

Il ne sera resté que deux années du côté de la capitale et même si celles-ci furent belles, l’Argentin admet volontiers regretter de ne pas avoir pu rester plus longtemps.

« Histoire inachevée… » C’est d’ailleurs en ces termes que l’un des plus grands buteurs du club définit son passage au PSG. « On m’avait pris pour marquer des buts, je pense pouvoir dire que j’ai fait le boulot. À chaque fois, j’ai terminé meilleur buteur du championnat (NDLR : 37 et 27 buts). La première année, j’étais même le deuxième en Europe. (…) J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer au PSG. Mais après deux ans, Daniel Hechter était parti et le club me donnait l’image d’être folklorique. »

Folklorique, le mot peut surprendre, habitués que nous sommes à voir des clubs structurés, calculant les risques avant de prendre la moindre décision (ou presque !), mais le fait est que c’était une autre époque, jugez plutôt :

« Il n’y avait pas beaucoup de discipline. En plus, on changeait beaucoup trop d’entraîneurs. On en a eu quatre en deux ans. Parmi eux, il y en a même eu un qui ne venait pas à l’entraînement. On travaillait avec son adjoint et lui arrivait à la fin de la séance, se mettait devant la porte des vestiaires, disait bonjour et c’était tout ! Si ça, ce n’est pas folklorique… »

De plus, si l’Argentin était alors au sommet de son art, ces années n’avaient rien d’exceptionnel pour le club qui stagnait au milieu de tableau. Néanmoins, une fois n’est pas coutume, les difficultés n’étaient pas tant sur le terrain mais plutôt en coulisses, à l’image du départ de celui qui fut l’un des présidents les plus emblématiques du club, Daniel Hechter : « C’était non seulement un très bon président, mais c’était aussi un mec qui mettait l’argent de sa poche. Je connais très peu de dirigeants capables de faire ça. Pour moi, c’est un Monsieur. Parfois, je le vois au Parc des Princes, j’ai beaucoup de respect pour lui. Il est venu me chercher. J’avais un très bon feeling avec lui. On voyait qu’il avait tout donné pour faire le club. Il s’en est occupé comme de son enfant. Malheureusement, après ils l’ont sali. C’est un monde spécial. Je suis arrivé en juillet, il est parti en décembre. Ça a été une déception… Ils l’ont trahi ! »

Des grands noms, d’hier et d’aujourd’hui…

Si certaines saisons sont inoubliables grâce aux performances collectives, parfois, le talent individuel suffit. Carlos Bianchi était l’un de ceux-là, inoubliable même s’il n’a pu ajouter la moindre ligne au palmarès parisien, malgré des performances de haute volée. Toutefois, à ses yeux, d’autres joueurs méritent qu’on leur rende hommage, à commencer par celui qu’il considère comme son meilleur coéquipier sous le maillot rouge et bleu : Mustapha Dahleb.

« Il avait tout, la technique, la rapidité, la force, la vista… S’il jouait aujourd’hui, il ferait lever les foules. Pourtant, on en prenait des coups, des vrais, des semelles, des coups dans la tête… Pas comme maintenant, quand on marche sur le pied d’un gars et qu’il se roule par terre. Mustapha est le meilleur joueur de l’histoire du PSG. Si Mbappé ne se trompe pas dans la vie, il sera le meilleur joueur du monde. Et ça, pour au moins dix ans. C’est un joueur extraordinaire. »

Est-ce néanmoins suffisant pour devenir le meilleur joueur de l’histoire du club ? Apparemment non. Quand on lui pose la question, Carlos Bianchi est catégorique, le meilleur nous vient de l’ex-Yougoslavie : « Safet (NDLR : Susic). Lui, c’était un phénomène, il faisait le dribble qu’il fallait pour servir le buteur dans les meilleures conditions. Il n’y a pas eu beaucoup de joueurs meilleurs que lui pour mettre un attaquant sur orbite. »

Enfin, si tous ces grands noms peuvent rendre nostalgiques les supporters de longue date, l’Argentin rappelle que désormais, le Paris Saint-Germain est entré dans une nouvelle dimension et réalise des performances dont personne n’aurait osé rêver il y a 40 ans : « Il y a quarante ans, c’était inimaginable. Mais c’est tout à fait normal que la plus belle ville du monde soit dotée d’un grand club. Aujourd’hui, c’est une équipe puissante, qui a beaucoup d’argent. Et quand vous avez l’argent, vous avez les meilleurs joueurs. »

Source : Le Parisien

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