Messi, compromis impossible
Les anti-Messi, alimentés par les pro, aveugles et footix nouvelle génération, ont fait se dresser deux murs irréconciliables.
Le juste milieu de l’analyse n’existe plus. Il y a les pro et les anti. Difficile de s’y retrouver. Alors que faire, alors que se pose la question de sa prolongation au PSG ?
D’un côté, les adeptes d’une idolâtrie irrationnelle. Celle d’un joueur hors du commun. Ils ont raison, il est hors du commun. Sa qualité de passe, son sens du jeu, ses dribbles et crochets qui lui sont propres. Encore aujourd’hui, même moins fringuant qu’antan. Messi dépasse le football. Il est un mythe au présent. Le degré ultime de ce sport, certainement son apothéose. Après tout, Maradona était aimé à Séville, non ?
De l’autre, ceux qui ne l’aiment pas. Messi, c’est le Barça. Il s’est offert à Paris une pré-retraite en or. Il marche, dans un football qui ne le supporte plus. Messi appartient au passé. Un joueur hors-norme, mais un homme qui ne le sera jamais. N’est pas Diego qui veut.
Ceux-là ont raison aussi.
Et puis, il y a pour la première fois ce qui a totalement disparu, ou presque. Le juste. Y compris chez eux dont, au quotidien, l’analyse est fine, la compréhension du jeu et des enjeux, exacte. Le grotesque sportif proposé par le PSG altère forcément les points de vue. Mais à ce point ? On entend par-ci qu’il faut le prolonger. Vous imaginez, la chance pour la Ligue 1?? Sans déconner… La politique des superstars n’apportent rien de bon à Paris. Encore moins quand Messi et Neymar sont réunis.
On entend par là qu’il est fini pour le foot. Le type marche, vous vous rendez compte ? L’argument est inaudible tant le bonhomme est précieux quand il accélère. Tant, surtout, il a gagné de cette manière. Il a failli contre le Bayern ? Oui, comme les autres. Evidemment, sans projet collectif.
Dans toute cette guignolade, qui place le bien du Paris Saint-Germain comme priorité tout en respectant le football, son histoire, ses grands joueurs ? Et bien pas grand monde. Il suffirait peut-être d’admettre qu’au PSG, le projet sportif est aujourd’hui trop faible pour prolonger un joueur vieillissant, coûteux, mais malgré tout encore extrêmement décisif quand il est en jambes. (Les stats, dont je hais la lecture jusqu’au-boutiste, le démontrent). De constater qu’au PSG, tout est tellement à reconstruire que le faire autour de deux superstars complique encore plus la tâche. Mais le faire, sans postillonner un venin – venu du marasme de cette équipe – sur Messi, qui apparemment incarne tous les maux de ce club, est devenu impossible. Alors, deux pôles se dessinent en toute irrationalité.
Pour son bien, le PSG doit dire aurevoir à l’argentin en juin prochain. Les autres doivent se ressaisir.
Un article de Clément Pernia