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Le dimanche de claques

Le PSG a concédé sa huitième défaite de la saison en L1, cédant la tête du championnat à des Lillois qui en voulaient tout simplement plus. Un constat amer pour une formation incapable de régularité et de solidarité.

Les œufs de Pâques et l’orgie de chocolat ne seront pas de trop. Pour étouffer sa colère, noyer sa frustration et ne surtout pas ruminer pendant des heures en repensant à la nouvelle bouillie footballistique offerte par le PSG samedi face à Lille. Et parce qu’une bonne crise de foie sera toujours plus agréable que le bilan individuel et collectif de ce Paris médiocre, envoyez d’urgence les cloches, les poules et les lapins !

Vous l’aurez compris, on a déjà connu des réveils plus agréables. Le PSG vient de concéder sa huitième défaite de la saison en championnat et il diffuse toujours ce même sentiment. Un désagréable mélange de suffisance et d’insuffisances. Un néant collectif. Une paresse dans les efforts et une nervosité dans les duels. Et la confirmation d’un paradoxe unique dans la jeune histoire de ce club : jamais un onze aussi fort individuellement n’avait été aussi faible collectivement.

La dérision serait bien sûr l’une des armes les plus efficaces pour lutter contre la morosité actuelle. Se moquer d’un international allemand qui maîtrise moins le poste de latéral droit qu’un octogénaire ouzbek. Ironiser sur la nouvelle expulsion d’un intermittent brésilien devenu l’ambassadeur mondial du travail à mi-temps. S’amuser d’un génie français qui supporte encore moins les critiques que les replis défensifs. Ou encore plaisanter des conférences de presse d’un entraîneur argentin qui va finir par nous faire regretter les bons mots de son prédécesseur.

Mais pour être honnête, le cœur n’y est pas. Et l’heure est davantage aux gros coups de gueule plutôt qu’aux moqueries. Coup de gueule contre des joueurs battus dans l’envie lors d’un match décisif pour le titre. Contre des comportements individualistes et pénalisants. Contre des coups de sang stupides et répétés. Et contre un entraîneur qui ne parvient pas à modifier tout cela.

Si la saison n’est pas encore finie et que rien n’est perdu dans cette année qui ne ressemble à aucune autre, ce constat ne s’effacera pas, titre de champion ou pas. Le plus grand défi du nouveau staff, c’est donc celui-là. Réussir enfin à bâtir un collectif autour d’une galaxie de stars et ne plus accepter le comportement de certaines divas. Pas une mince affaire. Et un challenge qui a déjà broyé Unai Emery et Thomas Tuchel ces dernières années.

S’il serait malhonnête de juger Pochettino avant l’été prochain, il serait utopique de croire que le coach parisien échappera longtemps aux critiques. Le PSG est un cirque qui amuse les enfants et rend fous les parents. Où l’indulgence est aussi rare qu’une passe vers l’avant de Dagba ou une titularisation de Rafinha. « Quand vous êtes en colère, comptez jusqu’à quatre. Et quand vous êtes très en colère, jurez », plaisantait Mark Twain. Moi, j’ai décidé de jurer. Et quatre fois !

Un édito de Nicolas Puiravau

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