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Interview de Robin Leproux pour Le Parisien : « Le PSG a failli disparaître »

Dans le cadre du cinquantenaire du Paris Saint-Germain, Le Parisien, au travers de la rubrique « Mon PSG à moi », va à la rencontre de « ceux qui ont construit la légende du club parisien ». Aujourd’hui, le quotidien régional publie un entretien entre Dominique Sévérac et Robin Leproux, président du club de 2009 à 2011, architecte du plan de pacification du Parc des Princes.

Il est le dernier président du club avant son rachat par l’actionnaire qatari, QSI, mais c’est avant tout pour le plan qui porte son nom que les amateurs de football se souviennent de Robin Leproux. Pour les 50 ans du club parisien, il accepte de revenir sur son expérience à sa tête. Tout commence en 2009 quand celui dont « l’histoire avec le PSG commence enfant », et se reconnait comme un supporter assidu du club parisien, voit Sébastien Bazin, alors patron de Colony Capital, l’actionnaire principal du PSG, lui proposer de prendre sa suite. Il accepte et occupera le poste jusqu’à son rachat, en 2011. S’il arrive au Paris Saint-Germain « pour le développer sur le plan sportif, développer ses moyens, son image et ses partenaires commerciaux », le « phénomène de violence continue et historique » autour de ce dernier pose problème. Alors que les résultats sont en nette amélioration et que les partenariats se développent (notamment avec Orange, Coca-Cola ou Electronic Arts), la mort de Yann Lorence en février 2010 met à mal ce projet, et bien plus encore.

« Je ne peux pas être le président d’un club qui joue dans un endroit où l’on meure pour venir voir du football ».

Ce profond traumatisme change alors l’objectif du président. En effet, le temps n’est plus à l’accroissement, mais à la sauvegarde du club : « On ne peut plus parler de développement, on ne peut plus parler de rien. Je me suis engagé auprès de la famille du défunt à faire évoluer les choses ». Des mots forts, à l’image du danger de la situation d’alors : « le PSG a failli disparaître ». Dans l’urgence, Robin Leproux multiplie les rendez-vous, au ministère de l’Intérieur, à la Préfecture, à la mairie de Paris, mais aussi avec les associations et les ultras, par l’entremise de Alain Cayzac, ex-président du club.

Naît alors une solution, « pas parfaite » selon le principal intéressé, car « elle a ennuyé beaucoup de monde », mais qui permet aujourd’hui de ne plus voir « de violence autour du Parc ». L’idée initiale du plan est « de régler ce problème qui était de casser cette funeste opposition géographique entre les tribunes Auteuil et Boulogne ». Le plan Leproux est en marche et voit la dissolution des associations de supporters ainsi que la mise en place, dès l’été 2010, du placement aléatoire dans les tribunes provoquant un schisme entre la direction du club et les ultras. Durant presque sept années, jusqu’à la naissance du Collectif Ultra Paris (CUP) sous l’impulsion de l’actuel président, Nasser Al-Khelaïfi, les travées du Parc des Princes ne sonneront plus de la même manière.

« Ceux qui ne sont pas revenus au Parc sont ceux qui ne voulaient pas revenir ».

Des années après sa mise en place, le plan a fait ses preuves, mais aussi provoqué son lot de controverses. S’il « assume » l’impact de ce dispositif, l’ex-dirigeant de RTL refuse l’étiquette de pourfendeur d’ultras : « on dit que j’ai viré des gens du Parc. Je n’ai viré personne ». Dans cette même pensée, il accepte de « s’excuser auprès des supporters qui n’ont rien à voir avec tout cela ». Mais il confirme qu’il ne voyait « pas une autre manière de sauver le club ». En effet, pour lui, « le PSG était infréquentable » et il estime seulement avoir fait « son devoir de président à un moment où le club allait disparaître ».

Si aujourd’hui, le bilan peut paraître plus que positif, il ne faut pas oublier les dérives qu’a engendrées le plan Leproux. Il ne faut pas oublier les quatre années, de 2010 à 2014 où le Parc des Princes sonnait creux. Il ne faut pas oublier les décisions prises en urgence, sous le coup de l’émotion, bien que légitime, ayant entraîné la dissolution des différentes associations de supporters. Il ne faut pas oublier le manque de dialogue et l’impérialisme décisionnaire de la direction du club. Aujourd’hui, le PSG vit une nouvelle ère, sous l’égide de Nasser Al-Khelaïfi, qui, aux yeux de l’ancien dirigeant, a « fait l’une des meilleures équipes mondiales », « une équipe exceptionnelle ». Sur le retour des ultras au Parc des Princes, Leproux se montre avant tout heureux. Heureux de retrouver « ceux qui mettent cette ambiance dont nous sommes très fiers », car le Parc des Princes reste pour lui « le plus beau stade en France ».

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