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2016 : Le retour des ultras au Parc

C’était le 1er octobre 2016, si le Paris Saint-Germain l’avait emporté facilement sur Bordeaux 2-0, le spectacle n’était pas sur le terrain. Environ 250 ultras, ont brisé le silence de cathédrale qui régnait depuis six ans, au Parc des Princes.

Le Plan Leproux

Suite au décès de Yann Laurence, le Président de l’époque Robin Leproux, met en place le projet « Tous au PSG » plus connu sous le nom de Plan Leproux. Les abonnements d’Auteuil, de Boulogne et de la tribune G sont supprimés, au total 13.000 supporters sont renvoyés du stade.

La politique tarifaire du Paris Saint-Germain est révisée, les prix des places et des abonnements sont vus nettement à la hausse, calqués sur le modèle anglais. Enfin pour éviter que de nouvelles associations puissent naître, un système de placement aléatoire est mis en place, le supporter ne peut pas choisir son abonnement dans le Virage ou en Tribune Boulogne, il en est de même pour les places. Dans le même temps Brice Horteufeux, alors ministre de l’Intérieur annonce par décret la dissolution de cinq associations de supporters: Supras, Grinta, Authentiks, et deux groupes de Boulogne: le Commando Loubard et la Milice Paris. Un décret qui sera validé quelques temps plus tard par le Conseil d’Etat.

Après tant d’années, de galères et de combats

Il y aura eu des batailles juridiques, comme la suppression de la liste illégale de supporters du PSG. En septembre 2012, des membres de l’association Liberté pour les Abonnés, avaient décidé de se rendre à Coubertin, pour assister au match du Paris handball, opposé à Toulouse. Ils seront refoulés à l’entrée, après avoir été accueillis par quatre cars de gendarmes mobiles, vingt membres de la SIR et 75 agents de sécurité. Leur crime ? Etre interdits de stade pour une minorité (les IDS ne s’appliquants pas au hand) et pour une majorité « une attitude non conforme à nos valeurs et commis des incivilités voire des actes répréhensibles. » Il n’en est rien, en réalité, ces supporters font partie d’une black-list du PSG. Certaines personnes qui y étaient mentionnés, n’avaient rien à voir avec des groupes, ou des interdictions de stade par exemple. Ils avaient juste été voir des matchs du PSG en déplacement, comme à Lorient, la même année, où 400 personnes avaient fait l’objet d’un contrôle policier non-justifié, qui avait permis de remplir un peu plus ce fichier de supporters. Suite à cet événement, la CNIL met en demeure le Paris Saint-Germain, pour ce listing illégal. Enfin en mai 2015, le Conseil d’État suspend un arrêté autorisant la Préfecture de Paris de constituer un « fichier stade », qui aboutira quelques mois plus tard à sa quasi-suppression.

Durant ces années, de nombreux supporters parisiens vivent un véritable enfer. Des exemples, il n’en manque pas, comme le relatait en octobre 2013 SoFOOT, avec Mathieu supporter parisien qui était venu avec une écharpe ATKS autour du cou à un PSG-OM. Pour sa tenue vestimentaire, ce jeune supporter, est accusé de « reconstituer une association dissoute, faits pénalement répréhensibles ». L’écharpe qu’il portait avait été vendue au grand public pas seulement au groupe, groupe auquel il ne faisait pas parti, juste abonné en tribune G, où les ATKS animaient la tribune. Mathieu est sorti de la tribune par les stewards, puis directement auditionné au commissariat du Parc. Le lendemain, il est présenté à la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme. Les sanctions tombent, son abonnement est désactivé, il écope de trois mois d’interdiction de stade, que le PSG prolonge de six mois.

Cependant, la résistance parisienne s’organise, d’irréductibles ultras se regroupent et multiplient les actions, comme de nombreux contre-parcages :

Les équipes jeunes et féminines du PSG servent de refuges, à ceux que le club avait banni. De là se crée ce lien qui uni aujourd’hui le CUP et les féminines du club. Et 2015 tout s’accèlère, les groupes qui combattent le Plan Leproux depuis 6 ans, se rangent sous la même bannière du Collectif Ultras Paris, pour pouvoir proposer un projet au club. Un rassemblement de 600 à 700 personnes, « ouvert à tous les amoureux du club qui, de près ou de loin, subissent cette discrimination », indique le communiqué du Collectif du 23 février 2016.

Nasser Al-Khelaïfi, un acteur majeur

Début 2016, le CUP commence à avoir de réelles discussions avec le club. Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du Paris Saint-Germain, en parle au Président Nasser, qui ne tarde pas à donner un feu vert au projet du Collectif Ultras Paris. Le 1 er octobre 2016, Le CUP fait son entrée officielle au Parc des Princes:

Les échanges sont concluants avec le club, aboutissant à la signature d’une convention entre le club et le CUP, unique intermédiaire entre le virage et le PSG, en août 2017. Une grande victoire. Le Collectif parvient à obtenir la fin du placement aléatoire, et reçoit l’agrément du Ministère des Sports.

Aujourd’hui, fort de ses 3000 adhérents, le Collectif Ultras Paris en très bon terme avec le club, continue d’animer le Virage Auteuil, faisant de véritables démonstrations de forces, aux quatre coins de l’Europe.

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