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Abdou Diallo : J’aurais pu rester à Dortmund. J’étais titulaire, ça se passait bien. […] Mais bon, il faut savoir prendre des risques.

Le défenseur du Paris Saint-Germain Abdou Diallo s’est exprimé lors d’une longue interview pour la chaîne youtube « OuiHustle ». De son arrivée au PSG en passant par son adaptation et son choix de la sélection sénégalaise, le joueur a pu se confier sur les moments forts depuis qu’il a rejoint le club de la capitale. 

Son arrivée au PSG

« Ce qu’il s’est passé est que j’ai eu une réunion avec Leonardo, et elle a été vraiment positive. Déjà, il m’a emmené dans un hôtel parisien tout en haut sur la terrasse, il ne fallait pas qu’on nous voit… Et en fait, je suis tombé sur un mec qui kiffe le foot. D’habitude quand tu parles avec des clubs qui te veulent, ils essayent de te convaincre.

Des fois on sait que ce sont des disquettes, mais là on a parlé de tout. On a parlé de foot, de famille, de son travail et de son parcours, celui de son adjoint, celui de mon agent… C’était vraiment fluide. Il y avait une connexion humaine ET sportive. Et je me dis qu’il y a plus de doute en fait. S’ils veulent concrétiser la chose, je suis là.  »

Son adaptation

« Est-ce que ça a été dur ? Ça a été différent. J’aurais pu rester à Dortmund. J’étais titulaire, ça se passait bien, j’avais été un gros investissement pour eux, j’avais un coach qui me faisait confiance… Mais bon, il faut savoir prendre des risques. Qui ne tente rien n’a rien, plus de risques plus de récompenses. J’ai toujours réussi dans la difficulté. Il me faut un peu de difficulté, j’aime ça, ça me fait progresser.

Donc j’arrive, Thiago Silva Kimpembe Marquinhos je me dis OK. Je prends mes marques, j’apprends, je joue le Trophée des Champions on le gagne… Et arrive la Ligue des Champions je ne joue pas. Et là je rentre dans un truc où je joue beaucoup en Ligue 1, mais pas du tout en Ligue des Champions. Et deuxième problématique, j’étais un peu blessé. »

Ses débuts sur le terrain

« Je suis arrivé blesser, j’avais une hernie discale. Qui ne m’empêchait pas de jouer, mais bon, est-ce que tu peux réellement performer à 200 % avec une hernie discale ? C’est toujours la question “jusqu’où tu vas pousser”. Je fais mes 6 premiers mois et sans être titulaire indiscutable j’ai quand même un temps de jeu très correct. […]

Mon début de saison dernière était dur quand même, je faisais de bonnes performances, mais il y avait toujours un truc qui venait bousiller mon match. Un petit penalty, un ci, un ça… Tu te rappelles de Monaco ? Terrible ! Première mi-temps je suis là, je fais peut-être la 100e passe décisive de Kylian, mais il est hors-jeu. Dernière minute je donne un penalty, sur une connerie en plus… Je me suis “non ce n’est pas possible…”. Mais bon, au moins je garde les pieds sur terre, on retourne au travail et on serre les dents. »

Le futur de Mbappé

« Je vais lui faire une clé de bras et il va rester. Plus sérieusement, j’espère vraiment qu’il va rester. Je le connais depuis qu’il a 15 ans. Il était au centre de formation, il a joué avec mon petit frère. Je lui souhaite avant tout d’être heureux. Je pense qu’il peut être heureux ici, donc j’espère qu’il va rester. »

Le déclic pour la sélection sénégalaise

« Ce qu’il s’est passé est que je devais faire une petite opération attendue depuis longtemps qui me ferait rater une semaine de préparation pour l’Euro Espoir. Cela faisait plus de 20 ans que l’équipe Espoir n’était pas qualifiée, j’étais capitaine, j’avais joué tous les matchs de qualifications… Donc par respect pour le coach (Sylvain Ripoll) j’anticipe et je l’appelle. Il répond “ah bah moi je ne l’accepte pas, si tu n’es pas là dès le début, c’est mort”. […]

J’étais évidemment déçu, mais pour une fois j’avais du temps. J’ai regardé ma femme je lui ai demandé “où est-ce qu’on va ?” Elle me répond le Sénégal. Je n’y avais jamais été. J’ai pris mes affaires et j’y suis allé, grâce au temps que j’ai eu après cette non-sélection. Pour découvrir ma terre d’origine. Et là les préjugés tombent. […] Et je kiffe, ma femme pareille, et je me dis “putain, si j’avais su avant… »

Lorsqu’il est devenu binational

« Quand je rentre en France, je signe au Paris Saint-Germain. Pendant un an c’était compliqué avec mes soucis de santé, etc. Et l’année dernière, de moi-même, je suis allé au consulat. J’ai demandé à Gana de me passer le numéro du consulat pour que je puisse faire mes papiers. […] Ça y est je suis sénégalais, je veux mes papiers. […]

De fil en aiguille je finis par avoir le coach (Aliou Cissé) au téléphone, je lui dis “coach, moi mon premier lien avec le Sénégal c’est mon père donc j’ai des choses à régler. Et une fois que je serais prêt, je prendrais ma décision” encore une fois, en pleine connaissance de cause. Je continue : “de toute façon vous n’aurez pas besoin de me convaincre, je ne vais pas venir au Sénégal parce qu’on m’a dit que je pourrais avoir telle ou telle chose. Je viens au Sénégal parce que j’ai envie de venir au Sénégal. Laissez-moi régler mes petits trucs personnels et je vous fais signe”. Quand j’ai réglé mes trucs, je lui ai dit que je venais. Voilà comment ça s’est fait. Et en mars, première sélection. »

Sa première sélection

« C’était top. Top de chez top. Je suis arrivé, tout de suite mis dans le bain par Gana forcément. Mais très bien accueilli par les autres. Après il y a toujours le fait que je ne suis pas un local, ne faut pas m’inventer une vie non plus, je ne parlais pas la langue (Wolof), etc., mais encore une fois je suis hyper bien accueilli, hyper bien intégré. De mon côté je suis allé vers les gens. Il y a beaucoup de binationaux qui malheureusement ont cette mentalité “MOI je viens d’Europe, MOI je sais, MOI je…”.

Avec moi il n’y a pas de ça. C’est moi qui viens donc c’est moi qui apprends, c’est moi qui me tais donc c’est moi qui écoute. Et une fois que je serais bien intégré, pas de soucis je prendrais la place que je dois prendre et j’ajouterais ma pierre à l’édifice. Mais dans un premier temps c’était mon état d’esprit, je suis humble et j’apprends. »

La polyvalence d’Abdou Diallo lui a permis de disputer toutes les rencontres du Paris Saint-Germain en ce début de saison, et ce au poste de latéral gauche. Il devrait ainsi être titulaire pour le match face à Brest, demain à 21h.

Crédits photo : Icon Sport

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